Vous avez dit « du sensationnel qui fait vendre »

Vous avez dit « du sensationnel qui fait vendre »

Le sensationnel racoleur plaît !

Sang, scandale, sexe, sensationnel, racolage, sujet graveleux, terrorisme, catastrophe naturelle, épidémie, tueur en série… le sensationnel voire l’excessif font partie des recettes miracles pour attirer l’attention.

C’est aussi le fond de commerce de médias mercantiles, traditionnels ou sociaux, subissant les contraintes de lecteurs avides de sensations. Cette génération de lecteurs, de plus en plus importante, cherche par média interposé à vivre des expériences interdites, à transgresser les lois, à exorciser des pensées coupables. Un moyen d’oublier son quotidien, trop dur, trop pénible. Les articles racoleurs se multiplient. Ils vendent du rêve. Ils rapportent de l’argent au détriment parfois de l’éthique.

Et c’est de pire en pire, car vite blasés, les lecteurs et auditeurs cherchent toujours plus de sensationnel… Jusqu’où les médias iront-ils pour le leur servir ? Le journalisme d’information doit-il définitivement céder la place à la presse du sensationnel ou aux youtubeurs, blogueurs, influenceurs et autres apprentis sorciers ? Qui sera fier d’être le grand vainqueur de cette course au racolage ?

De quel sensationnel parle-t-on : racoleur ou informationnel ?

Une nouvelle forme de sensationnel s’invite à la table des médias. Parce que le monde change, il est important de partager de l’information sur les nouveaux paradigmes qui s’opèrent.

Nombreux sont quand même ceux qui s’emparent de ces sujets par passion ou professionnalisme. Avec pour mission d’éclairer le plus grand nombre de citoyens et leur permettre ainsi de vivre heureux et longtemps.

Pour moi par exemple, c’est l’innovation managériale : environnement, développement durable, responsabilité sociétale, bonne gouvernance, management par les risques, cyber-sécurité, pilotage opérationnel-social-économique, continuité d’activité, responsabilisation de chacun...

Mais ce sensationnel là, ne fait pas rêver et ne fait pas vendre. Trop difficile à comprendre, rebutant, austère !

De plus, beaucoup ne veulent pas changer, d’autres ne préfèrent pas que ça change, d’autres enfin font tout pour que ça ne change pas. Certains médias leur servent l’exhibitionnisme qu’ils veulent voir, ce qu’ils sont prêts « à acheter ». D’autres servent du futile pour détourner l’attention des vrais problèmes à la manière de « l’allégorie de la caverne ». A contrario, il y a tout ceux et celles qui leur servent de l’information, pensant qu’il est de leur rôle d’informer et de sensibiliser aux vérités pas toujours faciles à entendre et aux changements et innovations importantes pour leur souveraineté et leur avenir.

La finalité ne devrait-elle pas être de changer la manière de gouverner à tous les niveaux : les familles, les entreprises, les organismes, les États… pour que chacun à son niveau puisse préserver sa souveraineté et celle du collectif dans lequel il vit ?

Tout média digne de ce nom, quel qu’il soit, ne devrait pas ménager ses efforts dans ce sens. Le profit financier, même s’il est nécessaire à la survie, ne devrait jamais être une fin en soi !

Comment propager un sensationnel informationnel, responsable et d’avenir ?

Avec quelques règles simples (encore faut-il le vouloir), on peut diffuser du sensationnel informationnel.

Règle n° 1. Les éclaireurs éclairés. Le rôle des plus éclairés est d’être éclaireurs. Que tous ceux et celles qui ont des messages d’avenir à partager le fassent, éduquent, expliquent, donnent du sens par leur action et démonstartion.

Règle n° 2. Les 111 (100/10/1). Sur 100 personnes qu’un éclaireur va informer, 10 chercheront à comprendre et 1 seul aura gagné la maturité suffisante pour continuer à propager l’information. Sans se décourager, de proche en proche, l’information éclaire les foules.

Règle n° 3. Sensationnel et sensationnel. Si le "sensationnel racoleur" fait vendre sur le court terme, le "sensationnel informationnel" fait vivre dans la durée. Il faut donc concilier habillement les deux. Le "racoleur" attire. "L’informationnel" fidélise, éduque, éclaire, sensibilise.

Règle n° 4. Vos choix, reflet de vos valeurs. Chaque journaliste ou plus largement éditeur de contenu a le pouvoir de se taire ou de maltraiter des sujets ou d’en promouvoir d’autres. Seule l’histoire se souviendra de ses choix.

Règle n° 5. Relayer l’informationnel. Chacun·e n’a pas forcément l’âme à informer, éduquer... sur ses passions, d’autres s’en chargent. On doit cependant s’efforcer de les encourager, de relayer leurs messages, de soutenir leur action…

Règle n° 6. Faire avec les moyens du bord. Ne pas tout attendre des autres. Le numérique (site internet, metavers, réseaux sociaux…) sont capables du pire mais aussi du meilleur. Influencer devient possible pour chacun·e d’entre nous.

Règle n° 7. Trouver des porte-voix. Partenaires, médias, institutionnels, influenceurs, lobbyistes… s’ils partagent nos valeurs, sollicitons-les pour relayer notre sensationnel. Démontrons-leur sa pertinence pour le bien commun. Tout le monde en sortira grandi.

Règle n° 8. On attire par la forme et on garde par le fond. Il faut parfois savoir utiliser le "sensationnel racoleur" (par exemple l'image de l'article) pour attirer et très vite passer les message "sensationnel informationnel" (le contenu de l'article).

Si le "sensationnel racoleur" peut avoir un intérêt dans quelques situations, c’est au "sensationnel informationnel" qu’on doit s’intéresser : créer, agir, relayer. Il ne fait pas rêver et ne génère pas de profit visible. Il rend fier, reflète nos valeurs et lui seul conduit au succès collectif durable.

Vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas.

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