Vulnérable de la mer à la terre
La course au large est un univers fascinant où les marins, confrontés à l'immensité de l'océan, doivent naviguer seuls, gérer des situations extrêmes, et parfois survivre à des accidents qui mettent leur vie en péril. Trois histoires emblématiques témoignent de la vulnérabilité humaine face aux forces de la nature et illustrent les limites de la préparation physique et mentale.
En 2020, lors du Vendée Globe, Kevin Escoffier voit son bateau se briser en deux dans la fin d’un surf sur une vague en plein l'Atlantique Sud. Contraint d'abandonner le navire en quelques secondes, il se retrouve dans son radeau de survie et voit son bateau cassé en deux couler. Par chance, Jean Le Cam, un autre concurrent, parvient à le récupérer après plusieurs heures de recherches, évitant ainsi une catastrophe. Cet événement rappelle que, malgré la technologie et les entraînements, un grain de sable peut bouleverser tous les plans, et que tous les facteurs techniques ne sont pas maitrisables.
En 2008, toujours lors du Vendée Globe, Yann Eliès se fracture le fémur au large de l'Australie. Seul à bord de son bateau, dans des conditions climatiques difficiles, il a dû faire preuve d'un courage exceptionnel. Bloqué par la douleur, il a néanmoins réussi à limiter celle-ci suivant les conseils du médecin à distance grâce à sa trousse médicale embarquée et a attendu plus de 48 heures l'arrivée des secours. Cette situation démontre la préparation intense des marins à l'auto-prise en charge, mais elle montre aussi que, malgré tout, la capacité de survie dépend largement du mental et de la résilience face à l'isolement.
En 1968 Donald Crowhurst, lors du Golden Globe Challenge, représente un cas tragique de dérive psychologique. Mal préparé pour un tour du monde en solitaire, il se retrouve isolé, accumule les erreurs, et sombre dans la folie. Pris au piège de ses mensonges (il falsifiait ses positions), il finit par abandonner et disparaître en mer. Son histoire montre que la vulnérabilité humaine n'est pas seulement physique, mais aussi psychologique, et que la solitude peut devenir un adversaire redoutable.
L'adaptation des marins à ces conditions extrêmes peut nous inspirer sur la gestion des risques dans notre quotidien. Plusieurs parallèles sont envisageables :
Préparation et résilience
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2. Gestion du stress et adaptation mentale :
Que ce soit la douleur insupportable de Yann Eliès, l'angoisse de l'attente pour Kevin Escoffier ou la déchéance psychologique de Donald Crowhurst, le mental joue un rôle central dans la survie en mer. Pour un citoyen lambda, cette capacité à gérer le stress et à maintenir une stabilité émotionnelle est tout aussi cruciale dans des situations de crise, qu'elles soient professionnelles, familiales ou même lors de catastrophes naturelles. La maîtrise du mental pourrait inclure des techniques comme la méditation, l'apprentissage de la résilience par des scénarios d'entraînement (comme les marins le font), ou des thérapies comportementales pour mieux faire face. Notre confrontation au covid nous a révélé notre impréparation à ces exercices qui nécessitent de la répétition sans attendre la crise pour espérer les pratiquer efficacement.
3. Confiance en l'imprévu et recherche de soutien :
En mer, même le plan le plus détaillé ne résiste pas à l'imprévisible. Un naufrage, comme celui de Kevin Escoffier, nous rappelle que, malgré toutes les précautions, il est crucial de se préparer à l'aléatoire. Les marins savent anticiper l'échec potentiel de leurs équipements : ils s'entraînent à lancer un appel d'urgence, à utiliser des balises de détresse, et maintiennent une communication régulière avec les secours. Cet apprentissage est traduit par une règle simple : reconnaître que même un expert peut avoir besoin d'aide. Dans la vie quotidienne, cela implique de ne pas négliger les signaux de détresse dans le contexte personnel ou professionnel. Il faut savoir détecter le burn-out, la fatigue chronique ou la dépression avant qu'ils ne s'aggravent. Chercher du soutien — Qu'il s'agisse de proches, de collègues ou de professionnels — est un signe de force, non de faiblesse. Dans notre monde digital, des outils comme les biocapteurs des montres connectées ( qui mesurent pouls, températures notre sommeil...) couplés à des applications d'autoévaluation peuvent nous aider à dépister ces moments critiques quand la fatigue et les facteurs humain masquent les signaux d'alerte.
Conclusion : une résilience inspirante
La course au large, par nature solitaire, expose les marins à des menaces extrêmes et imprévisibles. Bien que ces dangers semblent éloignés de notre quotidien, les réactions de ces navigateurs face à l'adversité nous offrent des enseignements précieux. Leur résilience repose sur trois piliers : préparation technique, endurance mentale et gestion de l’imprévisible. Nous nous inspirons de ces marins au B3S GHBS en simulation et en R et D pour re contextualiser ces notions dans l'environnement terrestre et dans le monde soignant et y trouver des remèdes.
De très bons conseils