𝐆𝐚𝐳 𝐧𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞𝐥, 𝐠𝐚𝐳 𝐟𝐨𝐬𝐬𝐢𝐥𝐞, 𝐦𝐞́𝐭𝐡𝐚𝐧𝐞, 𝐠𝐚𝐳 𝐯𝐞𝐫𝐭... 𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞 ?
Beaucoup de termes différents qui désignent souvent la même chose mais pour lesquels on s'est rendus compte qu'il y a beaucoup de confusion, ça méritait un article pour apprendre à démeler tout ça !
🌫 Gaz "naturel" : très utilisé dans nos contrées. Ce terme venait contraster avec le gaz "de ville" utilisé pour l'éclairage ou le chauffage au 19ème siècle, synthétisé à base de charbon ou de pétrole. Au fil du 20ème siècle, nous avons découvert et exploité des gisements de gaz plus propre, plus simple et plus sûr à brûler, ce fameux gaz "naturel". Par la magie du marketing, le terme naturel et la petite feuille verte sont venus donner une impression d'énergie exemplaire, mais l'on pourrait tout autant parler de charbon "naturel" ou de pétrole "naturel".
🕳 Gaz "fossile" : c'est exactement la même chose ! Le conseil climatique de l'Etat de New York a d'ailleurs demandé de remplacer toute utilisation du terme gaz "naturel" par gaz "fossile" dans le cadre de sa stratégie climatique car plusieurs études ont montré que la terminologie avait une très forte influence sur le regard du grand public. Le terme est moins vendeur car rappelle que le gaz est une énergie fossile contribuant fortement au changement climatique 😊
🐮 Methane : c'est presque la même chose ! Le méthane (CH4) est le composé principal du gaz que nous extrayons mais il faut ensuite le raffiner pour diminuer la proportion d'autres gaz (CO2, butane, propane...) afin d'avoir du methane presque pur comme combustible. C'est le même gaz que celui rejeté par les rots des ruminants ! Le méthane est connu pour être un gaz à effet de serre très puissant (30x plus que le CO2 !), c'est pourquoi les fuites sont un gros problème, c'est encore pire que de le brûler. L'Agence Internationale de l'Energie a rappelé plusieurs fois cette année qu'éviter les fuites de methane devait être une priorité absolue et l'administration Biden durcit très fortement les normes sur ce sujet.
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🍃 Gaz "vert" ou "biogaz" : on parle généralement aussi de méthane. Le produit final est le même que lorsqu'il est créé à base de sources fossiles mais le but ici est d'utiliser du carbone issu de plantes qui l'ont préalablement capté dans l'atmosphère à travers la photosynthèse. Ainsi le carbone fait partie d'un cycle ce qui n'aggrave pas l'effet de serre.
Le biogaz peut être fait de plusieurs manières, grâce aux déchets organiques des exploitations agricoles, au compost récolté dans les grandes villes, aux boues des stations d'épuration d'eau... Si de tels procédés sont vertueux, le volume de gaz produit est bien plus limité que celui utilisé aujourd'hui, d'où l'importance de réserver le gaz à des usages où aucune alternative n'existe (p.ex des procédés industriels à très haute température).
La tentation de produire de plus gros volumes par des procédés moins vertueux est pourtant bel et bien là. Si en Suisse, il est interdit de faire des cultures purement dédiées à l'utilisation de biogaz, ce n'est pas le cas en Allemagne où 9% (!) de la surface agricole est utilisée à faire pousser du maïs ensilé qui sert à faire du biogaz.
D'autres types de gaz "vert" sont en cours de déploiement, comme de l'hydrogène créé à partir d'électricité renouvelable ou du méthane de synthèse créé à partir de cet hydrogène. Un prochain article sur l'hydrogène sera l'occasion de parler de ceux-ci !