𝐐𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐥𝐢𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐞̂𝐭𝐬 ?
Toutes les forêts sont touchées par le changement climatique mais certaines sont plus vulnérables que d’autres en raison de leur emplacement géographique, de leur altitude et de leur composition en espèces d'arbres.
Par exemple, les forêts tropicales humides sont particulièrement vulnérables car elles abritent une grande diversité d'espèces, dont beaucoup sont adaptées à des conditions climatiques stables et ne peuvent pas survivre aux changements rapides du climat. De plus, ces forêts ont tendance à recevoir plus de précipitations et une température plus constante, mais le changement climatique modifie ces régimes, ce qui affecte les arbres et les écosystèmes qu'ils abritent.
Les forêts de montagne sont également vulnérables au changement climatique, car les températures augmentent plus rapidement à des altitudes plus élevées. Cela peut entraîner des changements dans la distribution des espèces d'arbres et des écosystèmes montagneux, ce qui peut avoir des effets importants sur la biodiversité. Par exemple, les scolytes sont des petits insectes qui profitent du réchauffement climatique pour se reproduire largement et qui détruisent des forêts entières car ils dévorent absolument tous les conifères autour des arbres où ils pondent leurs œufs, finissant par les tuer en empêchant l’eau et les nutriments venant du sol d’atteindre les branches en hauteur. Les scolytes ont détruit de nombreux arbres français.
Certaines forêts tempérées, comme celles de l'ouest de l'Amérique du Nord, sont également touchées par le changement climatique. Les vagues de chaleur prolongées et les sécheresses qui en découlent augmentent le risque d'incendies de forêt, qui peuvent détruire des hectares de forêt en un temps record.
En somme, les forêts sont susceptibles d’être impactées très négativement par le changement climatique. Euroforest, le salon professionnel dans le domaine forestier, a réalisé une table ronde le 11 mai dernier sur comment adapter les forêts françaises au changement climatique.
Tout d’abord, un état des lieux de la forêt présenté par le Directeur de Recherche à l’INRAE, Jean-François Dhôte, a mis en évidence l’importance du rôle de la forêt dans la lutte contre le changement climatique. En effet, l’utilisation du bois comme matériau permet de sécuriser la captation carbone sur le long terme, contrairement au puit forestier dont l’efficacité diminue dans le temps, car le bois a pour propriété de stocker le carbone.
Par conséquent, deux orientations, plus ou moins contradictoires, se sont présentées autour de cette table ronde : une vision naturaliste qui consiste à ne plus agir en forêt, ou une gestion active en faveur du renouvellement des forêts.
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Aujourd’hui, 78% des forêts sont issues de la régénération naturelle. Elles ont déjà connu des événements climatiques extraordinaires et se sont adaptées (périodes glaciaires par exemple). Toutefois, le changement climatique est aujourd’hui bien plus rapide que la régénération naturelle des forêts. C’est pourquoi il faut trouver des solutions pour soutenir cette régénération naturelle, comme par exemples an augmentant les plantations et en accélérant les programmes de recherche sur les ressources génétiques en forêt. (Jean-François Dhôte)
« Planter 1 milliard d’arbres en 10 ans »
Sylvestre Coudert, Président des Expert forestiers de France et du Comité spécialisé de la gestion durable des forêts françaises, a salué l’annonce du gouvernement « Planter 1 milliard d’arbres en 10 ans », solution qui s’inscrit sur le long terme. Toutefois, Lionel Say, Directeur général de CFBL Coopérative Forestière a rappelé qu’au-delà des bonnes volontés partagées, il fallait travailler sur les moyens matériels et humains.
« Si l’on veut planter 1 milliard d’arbres, atteindre l’objectif du Gouvernement, ça veut dire qu’il faut planter 100 millions d’arbres par an. Aujourd’hui les pépiniéristes en produisent 50 Millions, il faut donc doubler la production. » a expliqué Lionel Say.
Anne-Catherine Loisier Présidente du Groupe d’études Forêt et filière bois au Sénat, a clôturé les échanges de cette table ronde en insistant sur les besoins matériels.
« Le changement climatique, très rapide, doit nous inciter à travailler différemment. Adapter nos forêts passera aussi par l’adaptation des entreprises forestières au changement climatique. Si l’on doit favoriser d’autres essences, il faut que l’outil de production soit adapté » Anne-Catherine Loisier
En somme, le changement climatique impacte fortement la reproduction naturelle des arbres et des écosystèmes qu’ils abritent, et intensifie aussi les incendies des forêts. La table ronde organisée par Euroforest le 11 mai dernier a favorisé une gestion active en faveur du renouvellement des forêts : planter, embaucher et développer des outils plus performants pour aider les forêts à se regénérer.