On y est.
La 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies va démarrer. Le rendez-vous diplomatique le plus important de l’année commence ; et cette année, il y a un événement dans l’événement qui retient particulièrement notre attention : le Sommet pour les Objectifs de Développement Durable (ou #SDGSummit).
Je ne détourne pas mon regard de l’ensemble des problèmes stratégiques les plus épineux que l’Assemblée a mis à son ordre du jour. L’agression russe de l’Ukraine, évidemment, dominera une large partie du débat général. Vous vous en rappelez, l’Institut Open Diplomacy, aux côtés du Collège des Bernardins, de l’Institut Jacques Delors, de la Fondation René Cassin et du Réseau France-Ukraine, a formulé 18 propositions pour soutenir l’Ukraine et reconstruire la paix en Europe. Aujourd’hui, celles-ci demeurent d’une inquiétante validité, après le G7 à Hiroshima, le Sommet de l’OTAN à Vilnius, ou encore le G20 de Delhi.
Ce dernier a adopté une position sur l’invasion de l’Ukraine et l’annexion illégale de 20% de son territoire que certains commentaires ont qualifié de « faible ». En rappelant les résolutions qui ont condamné la Russie, où chaque pays avait sa propre position, la présidence indienne du G20 a toutefois permis de ne pas faire de ce sujet un tabou mais de le traiter. Comme il est : un sujet qui divise le Conseil de sécurité de l’ONU et lézarde le G20… La formule choisie rappelle de facto la très large condamnation de Moscou par l’Assemblée générale des Nations unies.
Depuis Delhi, un autre message a également été envoyé aux Nations unies. Beaucoup plus net et beaucoup plus enthousiasmant : le G20 a soutenu le plan de #SDGStimulus que porte le Secrétaire général Antonio Guterres ! Il s’agit d’un plan d’investissements et de financements de 500 milliards par an pour les Objectifs de Développement Durable des Nations unies. Un plan dont le G20 n’a pas formellement précisé les contours dans le communiqué de Delhi (c’est normal), mais dont on comprend déjà les premiers éléments (ils sont nombreux dans le communiqué).
C’est surtout un signal fort envoyé juste avant le #SDGSummit qui enchaîne 10 jours après le Sommet de Delhi. Un appel que la France a activement relayé depuis le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial (cf. cette tribune au Monde) jusqu’au G20 de Delhi (cf. cette tribune à Project Syndicate). Et c’est un signal que nous, à l’Institut Open Diplomacy, attendions : avec nos Jeunes délégués, nous avions en effet présenté au président de la République un rapport en faveur du #SDGStimulus dès juin. Et pour cause : les sommets du Y20 et du Y7 depuis ces 5 dernières années n’ont eu de cesse de rappeler l’importance d’investir dans les ODD. 10 jours avant le #SDGSummit, le G20 de Delhi a donc fait écho à nos attentes.
Mais nous restons attentifs. En effet, nous participions en juillet au Forum politique de haut niveau pour le développement durable des Nations unies. Force était alors de constater que la dynamique internationale en faveur des ODD ne semblait ni large géographiquement ni puissante politiquement. Un paradoxe, puisque les ODD sont le programme en commun de l’ensemble des Etats de l’ONU qui l’ont adopté à l’unanimité voici 8 ans.
Était-ce parce que les principales puissances économiques et politiques se réservaient pour le SDG Summit ? C’est plausible. Le programme final de ce Sommet n’est pas encore publié officiellement, mais il nous revient que le président des Etats-Unis est à l’affiche et que POTUS ne sera pas le seul membre du G20 à la barre. Alors on garde autant d’espoir que d’esprit critique. Pour expliquer la dynamique, nous vous partageons ce nouveau rapport qui révèle les 5 enseignements tirés de notre mission à l’ONU en juillet. À la mi-temps de l’Agenda 2030, le match pour le développement durable n’affiche pas de scores satisfaisants : 85 % des cibles des ODD sont en régression ou en progrès tellement insuffisants qu’on ne les atteindrait pas à temps.
Le #SDGStimulus est totalement nécessaire (mais ne serait d’ailleurs pas suffisant) et le #SDGSummit sera réellement un moment de vérité.
Bref, « on y est ». En tous cas, je serai sur place toute la semaine prochaine avec une nouvelle casquette, celle de #SDGGoalkeeper. Rendez-vous vendredi prochain pour le débrief retour… et savoir si, comme nous le pressentons, il faudra continuer d’y travailler aux Assemblées du FMI et de la Banque mondiale (Marrakech, Octobre) puis à la COP 28 (Dubaï, Novembre).
Thomas Friang Fondateur | Directeur général de l'Institut Open Diplomacy
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