Y A T IL UN PROBLEME MACRON ?
L'HUMEUR DU SOIR, BONSOIR
LUNDI 30 JANVIER – EPISODE 20
Chers amis,
Il est des moments où on aimerait ne pas plaire autant. Je ne pense pas que ce soit le cas du jeune candidat du mouvement En Marche, qui se plait déjà beaucoup à lui-même, mais quand on reçoit le soutien, je cite « inconditionnel », de Pierre Bergé, mince alors. Avec des amis comme ça, on a pas besoin d'ennemis. Je ne vais pas vous lister les noms de tous ceux qui, de près ou de loin, se sont dit intéressés par la campagne de l'ex-Ministre de l'économie, mais il y a quand même un certain nombre de boulets.
Au moment où on a appris que Nicolas Sarkozy était un grand ami de Vincent Bolloré, la suspicion a été immédiate. Je ne comprends donc pas pourquoi il n'en est pas de même avec le petit Manu. D'autant qu'on sait qu'il parcours actuellement le Monde pour récolter des enveloppes de soutien, et certains disent même qu'il est parti avec la caisse de son bureau de Bercy, le ventre plein et déjà pas mal d'amis qu'il recevait à la volée pour un total de 120 000 euros de frais de représentation. Une histoire qui n'a d'ailleurs pas vraiment défrayé la chronique.
Ce qu'il y a de terrible, c'est qu'un sujet politique est évoqué dans les médias, on retombe immanquablement sur Macron. Tous les chemins mènent à Rome. Les journalistes doivent avoir une prime à chaque fois que le thème est abordé, un peu comme au nain jaune dès qu'on abat une carte qui est au centre du tableau de jeu. Ainsi, ce matin, sur RMC, la victoire de Benoît Hamon à la Primaire allait profiter à Macron ; Les déboires de François Fillon vont profiter à Macron ; La plupart des auditeurs choisis expliquaient qu'ils finiraient par voter Macron. Sans même l'ombre d'un programme, à par des couv de Télé-Magazine – c'est déjà un programme – le garçon engrange les sondages, bien que je ne connaisse autour de moi que très peu d'amis qui s'avouent macronistes.
Vous me direz, je n'ai moi-même jamais été sondé par un institut pour donner mon avis politique, et d'ailleurs, aucun de mes proches n'a jamais reçu ce fameux coup de fil du CSA ou de l'IFOP. C'est ce qu'on appelle le doigt mouillé. Ce que je crains, c'est que la médiasphère s'autorise à influencer l'opinion, comme elle le fait souvent, pour faire élire quelqu'un qu'elle pourra mieux démonter ensuite. Ou bien, tout simplement, comme les soutiens du candidat tiennent tous les grands groupes de presse, ils n'ont même plus la pudeur de cacher leurs penchants. Les Français voteront, mais j'aimerai qu'il sachent vraiment pour qui ou pour quoi.