Zoom sur la poésie de François Villon
🖇 Zoom sur François Villon 🥀
Véritable légende du Moyen-Âge, François Villon était ce que l'on appelle de nos jours un type badasse. Étudiant doué mais indiscipliné, toujours fourré dans quelque bagarre de rue, Villon enchaîne les séjours en prison et les périodes d'exil. À la tête des Coquillards, un groupe de jeunes gens particulièrement turbulents (non, en fait, de véritables terreurs, des brigands, des escrocs !) ⚔️, Villon mène une vie peu recommandable. Si l'on condamne l'homme, l'on ne peut qu'admirer le poète, précurseur en son temps, innovant dans son usage de la langue, renversant les codes moyenâgeux de l'époque. La plume de Villon était fantastique et témoigne d'un sens artistique très développé. Le poème qui suit en est une parfaite représentation. On s'est tous un jour ou l'autre senti mélancolique, et en 1461, Villon posait les mots sur ce sentiment troublant :
"Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Chaud comme le feu, je claque des dents ;
Dans mon pays, je suis en terre étrangère,
Près d'un brasier, je frisonne brûlant ;
Nu comme un ver, vêtu en président,
Je ris en pleurs et attends sans espoir ;
Je me réconforte au fond du désespoir
Je me réjouis et n'ai aucun plaisir ;
Puissant, je n'ai ni force ni pouvoir,
Bien accueilli, repoussé par chacun.
Rien ne m'est sûr que la chose incertaine,
Obscur que ce qui est tout à fait évident,
Prince clément, plaise à vous de savoir :
Je suis d'un parti, et de l'avis de tous.
Que sais-je le mieux ? Quoi ! Reprendre mes gages,
Bien accueilli, repoussé par chacun."
🖤🧡 DicoToucan sait que la poésie est parfois un genre difficile à appréhender, mais ce poème-là, on ne l'a pas choisi au hasard. Chacun, qu'il soit familier avec le genre ou complètement néophyte, peut en saisir le sens, le transposer à son propre ressenti et en percevoir la touchante beauté.
Bon lundi à toutes et à tous 🌴