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Urbanisme organique : #sobriété ici, gaspillage là-bas ? (3/n) De plus en plus, la résistance à la #densification prend la forme d'une politique de #sobriété. Interviewé hier matin par Le Point, le maire de St-Aubin-de-Médoc et élu de Bordeaux Métropole, déclare ainsi : 1️⃣ qu’il n’est "pas question de changer la physionomie d'un quartier pour qu'un individu gagne 100.000€ en vendant une partie de son terrain", 2️⃣ que lui et son équipe sont "attentifs à l'artificialisation des sols". Sous-entendu : 100.000€ c’est #trop, et on artificialise #trop. Le maire fait donc acte de sobriété, et n’hésite pas à nous parler du changement climatique pour justifier ses choix. Or, comme je vous l’exposais en début de semaine, l'économiste des transports florent laroche nous démontre, dans son ouvrage ("La face cachée de la sobriété") qu’en faisant acte de sobriété, nous réalisons le plus souvent des économies qui augmentent, finalement, notre pouvoir d’achat. C'est-à-dire une nouvelle consommation. Il prend une multitude d’exemples convaincants (le co-voiturage, les recycleries, les habits de seconde main…) et nous sommes forcés d’admettre, avec lui, que dans une société riche - dans laquelle tout un chacun n’a pas prévu d’entrer dans les ordres, ou de faire don de la moitié de ses revenus à des associations - les économies réalisées grâce à la sobriété sont systématiquement dépensées dans d’autres consommations. Mais lesquelles ? Dans le cas de la politique anti-densification douce généralisée dans la métropole bordelaise, les choses sont assez claires. Reprenons les déclarations du maire de St-Aubin : 1️⃣ Si ce n’est pas un propriétaire qui vendra son terrain de 500m2 à 100.000€ (à quelques minutes de la nouvelle ligne bus express tout juste inaugurée cet été) c’est un autre propriétaire qui vendra sa parcelle de 800m2 à 50.000€ quelques km plus loin, dans le Médoc. 2️⃣ Et cette économie sur le foncier permettra à celui qui y fera construire sa maison d'augmenter sa surface d'habitation ! En somme, en faisant acte de sobriété chez eux, le maire de St-Aubin et les élus de Bordeaux Métropole renvoient, plus loin, une artificialisation des sols plus importantes... Reprenons le schéma logique de Florent Laroche. A - Si l’économie de la sobriété est consciente, valorisée (elle donne même accès à une reconnaissance sociale), la ré-allocation de cette économie dans un nouvel achat demeure largement inconsciente, ou omise. B - Si ce nouvel acte de consommation est moins impactant que le premier, alors la sobriété est vertueuse ; si c’est l’inverse, alors, quand nous croyons faire le bien, nous empirons les choses, comme on le voit ici. Ce que la sagesse populaire a gardé sous ce vieil adage : "l’enfer est pavé de bonnes intentions". Pouvons-nous sortir de cette impasse logique ? Il se trouve que l’immobilier et l’urbanisme ont un antidote "naturel" à ce paradoxe, qui se nomme l’#emplacement. Je vous en parle plus en détail demain !