Hôtel de ville d'Arras
Destination actuelle |
Office de tourisme Salle de réception |
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Styles | |
Construction |
XVIe siècle XIXe siècle |
Propriétaire |
Commune |
Gestionnaire |
Ville d'Arras (d) |
Patrimonialité |
Pays |
France |
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Région | |
Département | |
Commune |
Coordonnées |
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L'hôtel de ville d'Arras est un bâtiment de la commune d'Arras dans le Pas-de-Calais, en France. Tout comme le beffroi, il s'agit d'un monument historique.
La construction de l'hôtel de ville a débuté en 1501. L'emplacement a été choisi sur la Petite Place car le beffroi y était également en construction. L'hôtel de ville a été deux fois agrandi ; la première fois, l'agrandissement a eu lieu juste après la construction, la seconde fois, en 1572. L'hôtel de ville a été détruit durant la Première Guerre mondiale puis reconstruit à l'identique.
Description
[modifier | modifier le code]L'hôtel de ville d'Arras est situé place des Héros à Arras. Il est adossé à un beffroi classé au titre des monuments historiques et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1501, un conseiller de la ville fait remarquer que l'emplacement de l'ancien échevinage de la ville est caduc et que le bâtiment est en ruine[1]. On décide de construire le nouvel hôtel de ville sur la petite place[2], en même temps que le beffroi[3]. Le bâtiment est, à sa construction, soutenu d'une part par deux contreforts et d'autre part par six piliers formant sept arcades en arc-brisé d'inégales portées[3]. Le premier étage est composé de sept fenêtres en arc-brisé, avec des archivoltes fleuries, en dessous d'œils-de-bœuf. Le toit est aigu, composé de trois rangées de lucarnes[4], et recouvert d'ardoises[5]. Le bâtiment est inspiré de l'hôtel de ville de Saint-Quentin[5]. Le maître d'ouvrage en 1513 est Mahieu Martin[5].
À la fin de la construction, en 1517[5], il restait une maison de chaque côté de l'hôtel de ville. L'une s'appelait l'Asne rayé, l'autre la Tourtereulle[6]. L'hôtel de ville s'est vite retrouvé trop étroit[2] ; il manque une salle des conseils, une cuisine, une pièce pour le concierge, et d'autres appartements. Il est ainsi agrandi perpendiculairement en arrière de « quatre-vingt-huit pieds de longueur sur trente de largeur »[2],[6]. L'agrandissement de l'hôtel de ville déplace l'entrée du beffroi. Celle-ci se retrouve au premier étage[6].
En 1572, un pavillon dans le style Renaissance donnant à la place et sur la rue Vinocq est ajouté au corps principal du bâtiment[2]. Il s'agit de l'œuvre de l'Artésien Mathias Tesson[7].
Le , l'hôtel de ville restauré et augmenté de décorations néo-Renaissance et néogothique caractéristiques de l'architecture éclectique du Second Empire, est inauguré en présence de Napoléon III[8].
Il est détruit par l'artillerie allemande pendant la Première Guerre mondiale. Il est en effet brûlé le [9]. Il est reconstruit après la guerre. Pierre Paquet, architecte des monuments historiques chargé de la reconstruction à Arras, choisit une restitution fidèle à l'aspect extérieur général de l'édifice à la fin du XVIe siècle. L'intérieur se pare également d'une décoration mêlant néogothique (voûtes en croisées d'ogives dans l'entrée), néo-Renaissance flamande (la tapisserie marouflée de la salle des fêtes) et art déco (grilles en fer forgé, escalier, bureaux aux étages) dans un ensemble étonnamment homogène et élégant. Pierre Seguin est sélectionné en 1924 pour la sculpture des ornements de la façade de l’hôtel de ville ainsi que pour la réalisation de la cheminée en pierre de taille et de 132 panneaux sculptés en chêne qui décorent la salle des fêtes[10],[11].
Le bâtiment historique qu'est l'hôtel de ville d'Arras ne doit pas être confondu avec la mairie d'Arras, construite dans un style contemporain, et située un peu plus au nord, 6 place Guy-Mollet.
Architecture
[modifier | modifier le code]Extérieur
[modifier | modifier le code]Les façades de l'édifice sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du [12]. L'hôtel de Ville se distingue par sa composition en deux parties. En effet, la première halle construite à partir de 1501 est d'un style gothique flamboyant s'élançant vers la place, là où les pavillons Renaissances rajoutés se situent en retrait et se prolongent vers la place de la Vacquerie.
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Détail du toit.
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Détail de la façade de style gothique flamboyant.
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Détail de la partie Renaissance de l'hôtel de ville.
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Façade sud de l'hôtel de ville.
Intérieur
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salle des mariages de l'hôtel de ville.
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Salle des fêtes de l'hôtel de ville.
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Détail d'une des fresques de la salle des fêtes.
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Détail de la cheminée de la salle des fêtes.
Boves
[modifier | modifier le code]Des souterrains, appelés les boves, sont creusés à partir du IXe siècle à Arras, dans un premier temps pour exploiter la craie blanche et construire les églises et les remparts de la ville. Au XIIe siècle, ils sont reconvertis en lieu de stockage par des marchands et servent de liens entre les caves des maisons. Lors de la Grande Guerre, avant la bataille d'Arras (1917), 24 000 soldats de l'Empire britannique s'y installent après avoir entrepris des travaux de raccordement des diverses caves et galeries. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des habitants s'y réfugient pour se cacher des bombardements (voir aussi l'article « Carrière Wellington »). Situés à 12 mètres sous la surface, les boves font une vingtaine de kilomètres ; la température y est de 11°C et le taux d'hygrométrie de 80 %. Ils se visitent depuis le sous-sol de l'office du tourisme d'Arras, installé dans l'hôtel de ville[13].
Dans les arts
[modifier | modifier le code]Une scène du film La Liste de mes envies (2014) est tournée dans le beffroi de l'hôtel de ville.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le Gentil 1877, p. 422-423.
- Le Gentil 1877, p. 423.
- Colin et Godin 1855, p. 4.
- Colin et Godin 1855, p. 5.
- Enlart 1916, p. 12.
- Colin et Godin 1855, p. 6.
- [Enlart 1916] Camille Enlart, Arras avant la guerre, Paris, H. Laurens, coll. « Images historiques », , 16 p. (lire en ligne), p. 13.
- Florian Pharaon, Voyage impérial dans le nord de la France : 26-27-28-29-30 août 1867, Imprimerie de L. Danel, 124 p. (lire en ligne), p. 22
- Académie des sciences, lettres et arts, Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras, t. XI, Imprimerie F. Guyot, , 291 p. (lire en ligne), p. 127.
- La salle des fêtes de l’hôtel de ville d’Arras, Association pour la sauvegarde des sites et monuments du centre d’Arras, 2017.
- Pierre Seguin sur le site Arras la grande reconstruction.
- « Hôtel de ville d'Arras », notice no PA00107978, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Claire Decraene, « Les boves, une balade sous les pavés d’Arras », arraspaysdartois.com, consulté le 23 novembre 2021.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- [Colin et Godin 1855] Maurice Colin et Alexandre Godin, Notice historique sur le beffroi et l'hôtel-de-ville d'Arras, Arras, Typographie d'Auguste Tierny, , 15 p. (lire en ligne).
- [Le Gentil 1877] Constant Le Gentil, Le vieil Arras, ses faubourgs, sa banlieue, ses environs : souvenirs archéologiques et historiques, Arras, Eugène Bradier, , 751 p. (lire en ligne), « Beffroi et hôtel-de-ville actuel », p. 419-430.
- [Paquet 1936] Pierre Paquet, « Arras. Hôtel de ville », dans Congrès archéologique de France. 99e session. Amiens. 1936, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 170-173
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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