Avant, je tirais sur « les grands chefs ».
Voici 10 critiques que j’ai ravalées
En passant côté état-major.
↳ Depuis août, j’ai quitté le terrain pour passer du côté obscur de la force.
Comme chef de service, j’ai intégré « la passerelle » : l’état-major du régiment, où se prennent les grandes orientations.
Il faudrait que tous les cadres y passent.
Car trois mois ont suffit pour manger mon chapeau
Et ravaler ces 10 reproches, dégainés un peu trop vite :
1❌ « J’ai donné mes idées au colonel mais il n’a rien fait ».
Je n’imaginais pas le nombre de gens qui entrent dans le bureau du chef, y déposent « une idée », et repartent avec le sentiment du devoir accompli. Or, tout le monde peut avoir des idées. Il ne faut jamais les balancer sans avoir consulté les partie-prenantes, étudié le sujet, entamé le chantier, estimé les besoins.
2❌ « Pourquoi les chefs n’agissent pas ? »
L’état-major n’a pas un tableau de bord où il n’a qu’à appuyer sur des boutons. Il actionne des forces d’entraînement dont les délais d’impact sont élevés.
3❌« L’état-major devrait être plus transparent ».
La communication interne descendante est la forme la plus complexe de communication. Il faut être clair, sans tout révéler, pour éviter de parasiter.
4❌ « Les grands chefs traitent les mecs comme des numéros »
Aucun légionnaire ne veut être traité comme un rouage. Mais le rôle d’un état-major est de construire des systèmes. Or, l’intérêt collectif peut aller contre l’intérêt individuel.
5❌ « Les grands chefs ne consultent pas assez ».
Que reproche-t-on vraiment ici ? De ne ne pas avoir été consulté, ou de ne pas avoir été suivi ? C’est le danger du consultatif : plus un état-major consulte, plus il reçoit des impératifs contradictoires, et plus il fait de mécontents.
6❌ « Les problèmes de fond ne sont pas traités »
Le temps que le chef devrait passer à régler les problèmes de structure est consommé par des problèmes de personnes… Et ce sont souvent les nôtres.
7❌ « Il faut tout changer ».
Innover n’est pas difficile. Ce qui est difficile c’est d’innover sans fragiliser la plus grande force d’une organisation : sa culture d’équipe.
8❌ « Pourquoi l’état-major vient mettre son nez dans des choses qui marchent très bien ? »
Critique inverse de la précédente. Un chef est sans cesse en prise avec ceux qui veulent tout changer, et ceux qui ne veulent rien changer.
9❌ « C’était une occasion en or, et les chefs ne l’ont pas saisie ».
Un état-major doit sacrifier des causes pour en faire avancer d’autres. La maturité stratégique est de savoir renoncer, au nom de la concentration des efforts, à des opportunités qui semblent exceptionnelles aux chefs de terrain.
❓Quelle critique vous paraît la plus injuste ?
↓ La 10ème balle perdue est en commentaire
#Management #Stratégie #HR #Command
PS : Je posterai 10 contre-intuitions supplémentaires dans un prochain post sur le commandement. Pour le recevoir, activez la 🔔sur mon profil (Nicolas Brault 🪖)