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Comme une fleur sauvage qui s’obstine à pousser dans les crevasses d’asphalte, Machine Gun Kelly renaît malgré les épreuves. Sa personnalité frondeuse et son entêtement à s’affirmer en font un artiste que certains vénèrent, alors que d’autres ne peuvent pas le sentir. Né à Houston en 1990, il affronte la précarité dès l’enfance, aboutissant dans la ville industrielle de Cleveland où il connaît pauvreté et intimidation. De son propre aveu, c’est la musique qui l’aide à traverser ces moments durs, surtout le hip-hop qu’il découvre avec Ludacris, DMX et Eminem. Son admiration pour ce dernier ne l’empêchera toutefois pas d’entretenir avec lui une longue querelle par chansons interposées quand il deviendra lui-même rappeur. Sa carrière voit alterner les succès et les controverses, de même que les styles. Après le rap, qui le définit depuis ses débuts et qui lui a valu son surnom de « Machine Gun » [« mitraillette »], en référence à son débit rapide, il opère un étonnant tournant vers le pop rock avec l’album Tickets to My Downfall (2020), où grincent de solides influences punk. Dans les moments où son parcours musical pique du nez, il parvient de nouveau à rebondir en se mettant au jeu cinématographique sous son vrai nom, Colson Baker – il incarne entre autres Tommy Lee de Mötley Crüe dans The Dirt. Sans arriver à imaginer quelles formes prendront ses prochaines transformations, on peut présumer que ce caméléon rebelle réapparaîtra là où on ne l’attend pas.