Véronique Sanson

Avec son inimitable vibrato, qui ajoute une musicalité unique à ses chansons sentimentales, Véronique Sanson est une des voix les plus célèbres de la chanson française contemporaine. Aux côtés de Barbara et Françoise Hardy, elle est aussi une des rares femmes autrices-compositrices-interprètes sur la scène hexagonale des années 1970, et constitue un modèle de liberté et d’affirmation pour de nombreuses artistes qui lui ont succédé (Jeanne Cherhal, Juliette Armanet). Véritable bête de scène, souvent seule au piano, elle a rempli plusieurs Olympia en presque 50 ans de carrière et sorti de nombreux albums live. Mais c’est surtout en tant que mélodiste et parolière que son apport reste déterminant sur la chanson francophone. Née le 24 avril 1949 à Boulogne-Billancourt, elle est inscrite très tôt par ses parents, mélomanes, à des leçons de piano, et commence sa carrière à 17 ans au sein de l’éphémère trio Les Roche Martin, avec sa sœur Violaine et François Bernheim. En 1972, son premier album Amoureuse, réalisé par son compagnon Michel Berger, la révèle au grand public, séduit par ses chansons oniriques et leurs arrangements très anglo-saxons. Le piano est au centre de compositions qui font plier la langue française aux exigences d’une musique pop-rock enlevée, ou de ballades mélancoliques. En France, le 45 tours « Besoin de personne » se vend à plus de 100 000 exemplaires. Elle rompt brutalement avec Michel Berger pour devenir la compagne de Stephen Stills, star du rock américain avec son groupe Crosby, Stills, Nash and Young. « Comme je l’imagine », « Chanson sur ma drôle de vie » et « Une nuit sur son épaule » sont les tubes de son deuxième album,De l’autre côté de mon rêve (1972), inspiré par cette nouvelle idylle. Mais l’amour de jeunesse avec Michel Berger reviendra régulièrement inspirer ses compositions, comme sur « Le Maudit », chanson-titre de l’album paru en 1974, enregistré avec les musiciens de Stephen Stills. Véronique Sanson écrit sur l’amour, la nature, mais aussi sur des moments intimes de sa vie, comme avec « Christopher , dédiée à son fils. Suivront de nombreux albums studio et live, paraissant à un rythme régulier, où elle diversifie ses influences musicales, avec toujours le piano comme élément pivot, et un fort ancrage rock et soul. Après Vancouver (son premier disque d’or en 1976), et Hollywood(1977), enregistrés aux États-Unis, elle revient en France et obtient un nouveau disque d’or avec Laisse-la vivre (1981). En 1993, son dixième album Sans regrets lui offre une première Victoire de la musique, qu’elle recevra à nouveau en 1996 et en 2013 (Victoire de la musique d’honneur). Elle est aussi commandeure de l’ordre des Arts et des Lettres et chevalière de l’ordre national du Mérite. Véronique Sanson poursuit sa carrière entre sorties d’albums et tournées, en solo ou en compagnie de la troupe des Enfoirés. Ses chansons dessinent toujours une femme à son image, vivante et libre, qui refuse l’ennui, exige du mouvement, veut accomplir ses désirs et les assumer.