Wazir Patar

Le répertoire unique de Wazir Patar met en avant deux de ses facettes. D’un côté : son obsession pour les classiques du hip-hop américain. De l’autre : un amour franc pour ses origines pendjabies. Né en 1996 à Amritsar, le producteur et auteur-compositeur-interprète se fait d’abord connaître pour son travail derrière la console auprès d’artistes tels que Joban Sandhu et Roop Bhullar. On peut déjà entendre tous les ingrédients magiques de ses productions dans « Bp Up » : une basse minimale jouée au piano, d’inoubliables lignes de synthétiseurs et un beat plein d’attitude. Les clins d’œil aux icônes de la côte Ouest (2Pac, Snoop Dogg) abondent, mais d’autres éléments donnent une couleur unique à ses chansons et révèlent l’influence de l’Inde. L’emblématique « Wahzir Got Robbed (Intro) » commence en force avec une conversation en anglais, la rumeur de la ville et le bruit perçant de l’alarme d’une voiture. Si le gangsta rap forme le décor de Sanu Dekhda Zamana (2020), la langue et la culture pendjabies y jouent les premiers rôles. On n’a qu’à écouter les inflexions de la pièce « Complicated », ponctuée d’instruments traditionnels, pour s’en convaincre. Avec Street Knowledge (2023), Patar parvient à sublimer ses inspirations pour proposer un son résolument moderne. À une recherche esthétique plus poussée s’ajoutent les voix de Kiran Sandhu, Sikander Kahlon et J.Hind, indices de l’influence grandissante de ce passionné.