Ville de funk et de disco, Marseille était toute désignée pour devenir une terre d’accueil du hip-hop dans les années 80. Et si celui-ci s’y installe d’abord à travers le breakdance, il faudra peu de temps pour voir de jeunes MC ambitieux s’en emparer. Dans le sillage d’IAM et de Massilia Sound System, la scène rap submerge la cité phocéenne dans les années 90. Dans une ville où les infrastructures sont rares pour les jeunes, la sous-culture vit son âge d’or, et exporte un son à la fois reconnaissable entre mille (le « pialon », piano-violon) et éclectique. Le nouveau millénaire, accompagné d’une violente crise du disque, vient cependant porter un coup aux indépendants, n’épargnant que des rappeurs bien installés comme Psy4 de la Rime ou Keny Arkana. La crise ne durera pas longtemps, heureusement, et une nouvelle génération allant de JuL à SCH en passant par Soso Maness viendra défendre avec brio la réputation de ce bastion du rap à partir des années 2010.