Avec son EP GANGSTER ROMANTIC, l’auteur-compositeur-interprète nigérian Lojay oppose le plomb à la plume, la gravité à la lumière. Sur des chansons autoréflexives, s’offrant comme autant d’instantanés de son état émotionnel actuel, le natif d’Ikorodu prête son falsetto caractéristique à des instrumentations entre afrobeats, R&B et amapiano. « Tout d’abord, [le titre] reflète juste beaucoup d’émotions négatives liées à des relations passées », explique Lojay à Apple Music. « C’est un album très brutal, honnête, cru et rugueux. Il dégage cette atmosphère de gangster, mais ça reste un projet très romantique. » Cette dualité est présente sur l’un des principaux singles de ces sept nouveaux titres, « LEADER ! », où fusionnent l’amour et l’atmosphère de la rue. « Si vous écoutez un titre comme “LEADER !”, il est très émancipateur », explique Lojay. « C’est une chanson du genre : “Je suis un dur et je n’ai besoin de personne”, mais il y a toujours quand même un élément de romance. J’ai l’impression que ce qui s’exprime tout au long de l’EP, c’est ce mauvais garçon qui est du côté obscur de l’amour en ce moment. » Ci-dessous, Lojay (Lekan Osifeso Jnr.) nous parle de GANGSTER ROMANTIC, et nous décrit cette phase particulière dans laquelle il se trouve. « YAHWEH » « “YAHWEH” a une histoire amusante, car c’est le dernier morceau à avoir été intégré à l’EP. Je l’ai enregistré juste avant la livraison du disque, lors d’une session avec le producteur Yung Willis. Je ne savais pas à quoi m’attendre car j’avais entendu parler de lui, mais je ne l’avais jamais rencontré. J’ai décidé de tenter ma chance et je suis allé dans son studio. Il m’a fait écouter un beat dont je suis instantanément tombé amoureux ! J’ai décidé de faire preuve d’une honnêteté totale sur ce titre, en parlant de quelqu’un qui m’avait littéralement mis à terre. Ce qui est intéressant c’est que la chanson est assez vulgaire, mais quand on arrive au refrain, je prononce le nom du Seigneur. » « LEADER ! » « C’est probablement la première chanson qu’on a enregistrée et c’était peu de temps après avoir sorti le EP LV N ATTN [avec Sarz]. Le buzz avait tout juste commencé que je rencontrais déjà de nouvelles personnes. J’ai fait la connaissance de quelqu’un qui avait une vision très particulière de la relation amoureuse. Elle voulait juste m’avoir pieds et poings liés — ou du moins c’est ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Dans “LEADER !”, j’ai essayé de partager ce que je ressentais dans cette situation : “Tu ne vas pas m’avoir comme ça, parce que je sais qui je suis et je sais ce que je veux !”. » « MOTO » « J’ai réalisé “MOTO” dans trois pays différents. J’ai créé le beat en Suisse parce que j’y avais une escale de 18 heures, puis je suis arrivé à Malte où j’ai creusé l’idée du morceau, et j’ai fini par le terminer à Londres. En réécoutant le tout, j’ai eu envie d’une autre chanson, qui me semblait “douce” en termes de tonalités et de légèreté. C’est un morceau où je dis : “Tout ce que j’ai beau essayer de te donner, tu n’as pas l’air d’en vouloir, et ce n’est pas grave... je vais continuer à vivre ma vie”. J’ai vécu ça : donner à quelqu’un tout ce qu’on peut et ne rien recevoir en retour. » « CANADA » [Lojay, DJ Maphorisa & Kabza De Small] « C’est assez drôle, Maphorisa et moi avons réalisé “CANADA” au Ghana, le lendemain d’une nuit passée dans un club de strip-tease. J’y parle littéralement de vouloir changer de vie. Je le dis de manière légère dans la chanson, mais c’est en fait l’histoire d’une strip-teaseuse qui veut juste aller au Canada — elle ne s’intéresse à rien d’autre ! Je suis le genre de personne qui aime bien avoir des conversations avec des gens dans les clubs parce que ça donne beaucoup d’histoires intéressantes. “Comment êtes-vous arrivée ici ?” est une toute petite question qui peut révéler beaucoup de détails sur une personne et sur la société. Cette fille voulait simplement quitter le Ghana et c’était la seule chose qu’elle avait en tête. Je suppose que ça m’a marqué — sans que je le sache — parce que lorsque Maphorisa a joué ce beat, le texte est sorti tout seul. » « IYD » « C’est une idée qui me tenait à cœur depuis un certain temps et il fallait qu’elle soit mûre pour se concrétiser. C’est une lettre à mon ex, dans laquelle j’exprime ce que je ressens... en toute sincérité. Malgré tout ce qui s’est passé et le fait qu’elle me voit maintenant à la télévision et m’écoute à la radio, je lui dis : “Tu me manques toujours et je veux toujours passer du temps avec toi, si tu es triste.” » « AVALABU » « C’est la dernière chanson qu’on a enregistrée et ça a été un vrai moment de plaisir. C’est un morceau très positif que j’ai vraiment aimé faire. J’étais de bonne humeur, entouré de quelques amis et quelqu’un qui cuisinait dans un coin de cette très belle maison. Il n’y avait aucun stress et cette chanson reflète l’énergie qui régnait dans la pièce lorsque j’enregistrais — j’aimerais juste que les gens ressentent cette même énergie. » « OVA » « Je n’ai pas arrêté de me dire que, quoi qu’il arrive, la dernière chanson de ce projet serait “OVA”. C’est juste une belle façon de dire : “Merci d’avoir apprécié cette expérience d’écoute”. Et en même temps, c’est une chanson où j’accepte — et parviens à surmonter — une relation mouvementée, qui n’a été faite que de hauts et de bas. Après ces montagnes russes... soufflons un peu. »