Brahms: Piano Concertos & Solo Piano, Opp. 116–119
« Christian Thielemann et moi sommes musicalement très alignés », souligne Igor Levit à Apple Music Classical. C’est sans doute ce qui explique l’ampleur de ce projet (la plupart des pianistes se contenteraient de publier un concerto de Brahms à la fois). Le Concerto pour piano N° 1 du jeune et fougueux Brahms, conçu comme un hommage conjoint à Robert et Clara Schumann, exige justement un travail d’équipe serré. Il s’agit d’une œuvre gargantuesque de près de 50 minutes, dont le simple pouvoir symphonique est un défi en soi, le piano luttant parfois pour garder la tête hors de l’eau. Parfaitement en phase avec Levit, Thielemann obtient de l’Orchestre viennois des interprétations émouvantes, qui ne submergent jamais le pianiste. Écrit 20 ans après le Concerto N° 1, le second concerto est encore plus long et plus difficile sur le plan technique. Pourtant, la générosité et la chaleur qui se dégagent de cette musique sont évidentes dès les premières mesures, d’une douceur désarmante, jusqu’au dernier mouvement, un tour de force virtuose, mais à la pure grâce mendelssohnienne.