Maes

Transformant des récits sombres sur la vie des cités parisiennes en hymnes mélodiques, Maes se montre autant à l’aise dans des phases de rap cinglant que de chanson pop, un cocktail détonnant devenu une spécialité du rap français moderne. Né en 1995, Walid Georgey grandit à Sevran, nouveau vivier de talents du rap francophone, où il forme le groupe MSR avec ses potes, avant de dévoiler sa première mixtape solo en 2017. Après une période trouble, il mise gros sur l’écriture et se fait repérer et signer grâce aux textes profonds de sa deuxième mixtape, Réelle vie 2.0, où se confrontent trap hardcore et ballades pop. Devenu une marque de fabrique, ce choc des genres se retrouve également dans son premier album, Pure, paru en 2018. L’opus est porté par l’onirique « Billets verts », son premier vrai succès, et « Madrina », un duo auto-tuné et chaloupé avec le Duc en personne, Booba. Si sa réputation de mélodiste n’est aujourd’hui plus à démontrer, il la doit à ses parents, qui lui ont aussi insufflé un goût pour l’éclectisme musical. Il n’est donc pas étonnant que ce fan de Balavoine et d’Aznavour (il les cite dans l’intro de son deuxième album, Les derniers salopards, paru en 2020) ne se cantonne pas qu’au rap. S’ouvrant de plus en plus aux introspections mélancoliques et à la pop, il séduit aussi bien le game que les fans de la nouvelle chanson française.