Summer Walker

Summer Walker est peu portée sur les journaux intimes, ou les séances de psy ; elle préfère exposer ses angoisses au grand jour. C’est donc en studio que cette grande dame du R&B trouve du réconfort, parvenant à y transformer ses anxiétés, questionnements et frustrations en des confessions envoûtantes. Pour Walker, mettre les choses sur la table est source de guérison : « Les sessions Pro Tools sont les pages de mon journal intime », explique-t-elle à Apple Music dans Up Next : Summer Walker — le documentaire retraçant son ascension. « C’est la raison pour laquelle beaucoup de mes titres sont remplis d’émotions. », ajoute-t-elle. Dès sa jeunesse à Atlanta — où elle nait en 1996 —, la chanteuse attend que sa mère aille se coucher pour se rendre dans la salle de bain du domicile familial et y enregistrer des vidéos d’elle dans lesquelles elle interpréte des chansons en s’accompagnant à la guitare. Leur publication sur les réseaux sociaux produit un effet immédiat, à la faveur de son style à la fois mystérieux et dépouillé, et de ses confessions sentimentales captivantes. « I don’t really need the pain/But I love to feel the pain » [Je n’ai pas vraiment besoin de la douleur/Mais j’aime ressentir la douleur], avoue-t-elle sur « Deep », un titre qui tente de distinguer le sexe de l’amour. Écouter Walker, c’est être témoin de son intimité en temps réel, et ce dès ses deux premiers albums Last Day of Summer (2018) et CLEAR (EP en 2019).  Summer poursuit sa réflexion sur ses sentiments dans ses projets suivants. Dans Still Over It (2021), elle explore les relations amoureuses sous tous les angles, s’associant à City Girls dans l’hymne « Ex For A Reason » qui fustige les ex-conjoints, et dénonçant les dangers des réseaux sociaux dans « Bitter ». Elle prend ses distances avec les drames relationnels dans CLEAR 2 : SOFT LIFE (2023), affrontant une personne qui néglige son amour dans « How Does It Feel », avant de trouver la paix sur le bien nommé « Finding Peace ».