

Célèbre en tant que moitié du duo de pianistes Tal & Groethuysen, Yaara Tal fait cavalière seule (en grande partie) dans ce fascinant florilège d’œuvres publiées ou créées en 1923. Certains compositeurs — parmi lesquels Bloch, Mompou et Schoenberg — nous sont familiers, mais les pièces qu’elle a choisies sont loin d’être connues. Ainsi découvre-t-on les Trois préludes enchanteurs de Delius, lyriques, suggestifs et charmants, ou deux miniatures de Joseph Achron, pleines d’aplomb et tout à fait séduisantes. Les Klavierstücke, Opus 25 de Josef Matthias Hauer sont de minuscules poèmes sonores d’une exquise délicatesse. Il y a des richesses à extraire de chaque piste. Nous nous émerveillons devant les Quatre danses miniatures d’Alexandre Tansman, l’un des nombreux juifs européens émigrés aux États-Unis, ou devant le délicieux « Fox-trot angoissé » d’Émile Jaques-Dalcroze. Pour l’hypnotique Die Maschine (« La Machine ») à quatre mains de Fritz Heinrich Klein, Yaara Tal retrouve son complice Andreas Groethuysen, ce qui enrichit une collection déjà captivante.