La musique de Kurt Weill — Juif et sympathisant communiste —, considérée comme « dégénérée » par les nazis, lui a valu de voir ses partitions brûlées. Ses deux uniques symphonies ont cependant pu être sauvées du bûcher nazi. Cet enregistrement de la cheffe d’orchestre Joana Mallwitz et du Konzerthausorchester de Berlin jette une lumière nouvelle sur ces œuvres orchestrales du compositeur allemand — plus connu pour ses œuvres inspirées par l’atonalité, le jazz, le cabaret, la littérature et le théâtre subversif de Brecht. La première symphonie, expressionniste et mélodieuse, composée en 1921 alors que Weill étudiait la composition à Berlin avec Ferruccio Busoni, reflète la prise de conscience des pulsions destructrices de l’humanité et la lutte pour la justice sociale, selon Mallwitz. La seconde, débutée en janvier 1933, est pleine de fantaisie et donne l’occasion à l’orchestre de briller. L’album comprend également le « ballet chanté » Die sieben Todsünden (Les sept péchés capitaux), une satire sociale mordante, créée peu après la prise de pouvoir d’Adolf Hitler. Il donne surtout l’occasion de découvrir l’autre Weill, celui des œuvres symphoniques et instrumentales, à côté du compositeur mieux connu pour ses opéras.
Plus de titres par Katharine Mehrling
- 2014
- Jaime Martín, Siobhán Stagg & The Melbourne Symphony Orchestra
- Los Angeles Philharmonic, Gustavo Dudamel & María Dueñas
- Cecilia Zilliacus, Kati Raitinen, Bengt Forsberg & Peter Friis Johansson
- Laura van der Heijden, BBC Scottish Symphony Orchestra & Ryan Wigglesworth
- Quatuor Van Kuijk
- Frankfurt Radio Symphony & Paavo Järvi