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Procès des viols de Mazan: l'un des accusés déjà condamné pour le viol de sa fille

Le palais de justice à Avignon, le 2 septembre 2024

Le palais de justice à Avignon, le 2 septembre 2024 - Christophe SIMON © 2019 AFP

Sept accusés sont jugés cette semaine au procès des viols de Mazan. Parmi eux, Mohamed R. accusé d'avoir abusé de Gisèle Pelicot en 2019 et déjà condamné pour le viol de sa fille âgée de 14 ans en 1999.

Le procès dit des viols de Mazan se poursuit et entame sa sixième semaine. À partir de ce lundi 14 octobre, sept hommes sont jugés, accusés de viol sur Gisèle Pelicot, droguée au préalable par son mari. "C'était comme faire l'amour à un cadavre", a expliqué Mohamed R., l'un des accusés, lors de l'instruction à l'expert psychologue au sujet de sa venue dans la nuit du 6 au 7 mai 2019 à l'île de Ré, au domicile secondaire de la fille et du gendre des Pelicot.

Les enquêteurs ont retrouvé, dans les dossiers de Dominique Pelicot, 37 minutes de vidéos des abus commis sur cette femme endormie. Mohamed R., habitant de La Rochelle, a reconnu ne pas avoir obtenu le consentement de Gisèle Pelicot, mais le mari, rencontré sur le site Coco.gg, étant présent dans la pièce cela faisait office d'accord.

La dangerosité criminelle de cet homme, qui s'est décrit comme "handicapé psychologiquement" et sous l'emprise de Dominique Pelicot, interroge alors qu'il a déjà été condamné pour des faits de nature sexuelle.

Condamné pour viol sur sa fille

Mohamed R., 70 ans désormais, a été condamné à cinq reprises. En 1999, c'était pour des faits de viols sur l'une de ses filles, alors âgée de 14 ans. Il avait alors été condamné à une peine de cinq ans d'emprisonnement.

L'homme, qui dénonçait une peine "incompréhensible et injuste", avait évoqué un "piège" tendu par ses ex-compagnes et les enfants qu'il avait eu avec elles. Il avait fait une demande de révision de procès, qui lui a été refusée par la commission de révision des condamnations pénales.

L'expert psychiatre a recommandé, au terme de son expertise dans le cadre de l'information judiciaire sur l'affaire Pelicot, une injonction de soins. Si Mohamed R. ne présente pas de pathologie mentale, son "impulsivité" mais aussi sa consommation de drogue, nécessite une injonction de soins, selon l'expert.

"Faussement empathique"

Né à Casablanca, cet homme a décrit un parcours de vie chaotique. La perte de son père à l'âge de 10 ans, sa place de chef de famille, les violences physiques infligées par sa mère, mais aussi le soutien financier apporté à cette dernière et à ses frères et soeurs, notamment pendant leurs études. Mohamed R. a reproduit ces violences sur les enfants qu'il a eu lors de sa première union. Il a été relevé que l'homme souffrait de toxicomanie qu'il associe au "monde de la nuit" dans lequel il évoluait professionnellement.

Concernant les faits qui lui sont reprochés par la Cour criminelle du Vaucluse, Mohamed R. est, selon les experts, "faussement empathique". S'il dit s'intéresser à la victime, il a également émis des doutes quant à sa posture de victime et se présente lui-même comme une victime dans ce dossier. Les experts relèvent eux que l'homme ne s'est pas posé de questions quant à l'état de Gisèle Pelicot, sa satisfaction sexuelle immédiate étant prioritaire.

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