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La société américaine de crédit Vanderbilt, filiale du conglomérat Berkshire Hathaway du milliardaire Warren Buffett, est accusée par l’une des agences américaines de protection des consommateurs d’avoir poussé des Américains à contracter des prêts immobiliers «insoutenables».
Le Bureau de protection des consommateurs pour les questions financières (CFPB), annonçant le lancement lundi de poursuites contre Vanderbilt Mortgage and Finance, affirme que son «modèle d’entreprise a ignoré des signaux d’alerte clairs et évidents sur le fait que des emprunteurs ne pourraient rembourser leur prêt».
«En conséquence, de nombreuses familles ont eu du mal à payer (les mensualités) et à subvenir à leurs besoins quotidiens de base», relève l’organisme dans un communiqué.
Il a souligné que la société de crédit avait également facturé des frais supplémentaires et des pénalités en cas de défauts de paiement, et certains emprunteurs «ont fini par perdre leur maison».
Sollicité par l’AFP, Vanderbilt n’a pas réagi dans l’immédiat.
«Vanderbilt a, en toute connaissance, piégé des gens dans des prêts risqués de façon à permettre la vente de maisons en préfabriqué» de sa maison mère, Clayton Homes, qui est détenue en totalité par Berkshire Hathaway, a indiqué Rohit Chopra, directeur du CFPB, cité dans le communiqué.
Le CFPB entend «mettre un terme aux pratiques illégales de Vanderbilt et à obtenir réparation pour les propriétaires lésés», affirme l’organisme.
Clayton Homes est l’un des plus importants concepteurs de maisons préfabriquées des États-Unis. Selon son site internet, il en a construit plus de 52 000 en 2023.
Selon le CFPB, ce type de logements est moins onéreux que des maisons classiques et abrite des millions de familles à bas revenus, en particulier dans les zones rurales.
Pour stimuler la vente des produits de Clayton Homes, avance le Bureau, Vanderbilt a «manipulé les critères d’emprunt lorsque les emprunteurs avaient des revenus insuffisants», a «conçu des estimations de dépenses irréalistes» et a «accordé des prêts à des emprunteurs qui ne pourraient pas rembourser».
Il cite l’exemple d’une famille de cinq personnes n’ayant plus que 57,78$US de reste à vivre d’après les calculs de Vanderbilt, et qui a manqué son premier remboursement un an après la souscription du prêt.
L’agence signale aussi l’obtention d’un crédit par un couple avec deux enfants, visé par des procédures de recouvrement portant sur 33 dettes différentes et seulement 65,67$US de budget restant après leurs charges fixes.