Dans le cadre du projet Ocellus, les drones ont volé un total de 3604 kilomètres, générant 8000 gigaoctets de données. (Photo: courtoisie)
URBANISME ET MOBILITÉ. À l’heure des changements climatiques, la cité doit s’adapter. Qu’il s’agisse d’érosion des berges, par exemple, ou d’inondations par ruissellement urbain, les défis urbanistiques causés par les perturbations du climat se multiplient. Mais déjà, les entreprises innovent pour proposer des solutions.
Né en 2015, EXO Tactik avait initialement pour mission d’opérer des drones pour les services d’urgence. En 2019, toutefois, l’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu a pris un tournant important après avoir été mise en contact avec IVEO, un OBNL agissant comme courtier en innovation. Ce dernier met en contact des villes et des entreprises en vue de développer ou de déployer des solutions innovantes en urbanisme intelligent et durable.
Dans le cas d’EXO Tactik, le projet était nommé Ocellus. Soutenu par une enveloppe budgétaire de 1 million de dollars (M $) financée entre autres par Québec et les dix villes participantes, le projet visait à mettre les drones au service de l’urbanisme. Une variété d’applications ont été testées, notamment en géomatique, en inspection, en infrastructure et génie, en environnement et en modélisation du territoire.
« Il s’agit d’un ensemble d’applications qui peuvent être très pertinentes dans un contexte de changements climatiques, note Carole Riopel, vice-présidente et cofondatrice d’EXO Tactik.
Qu’on parle d’inondations, de glissements de terrain ou de grands vents, il y a de plus en plus de phénomènes climatiques et météo qui forcent les villes à être réactives. Les drones sont un outil qui peut les aider à mieux s’adapter. »
Finalement, dans le cadre du projet Ocellus, les drones ont volé un total de 3604 kilomètres, générant 8000 gigaoctets de données.
Courtiser l’innovation
Des projets du genre, IVEO en voit de nombreux à chaque année. Fondé en 2018, l’OSBL a soutenu jusqu’ici plus de 124 projets. Pour Francis Lepage, son directeur de projets, il n’y a donc aucun doute que la technologie peut aider les villes à s’adapter aux changements climatiques.
Aux yeux de Francis Lepage, parmi les projets qu’il aide à développer, deux grandes catégories d’innovations se démarquent : les outils d’analyse, qui permettent de collecter les données et de les analyser, et les technologies d’adaptation et de réponse, qui permettent d’apporter des solutions concrètes sur le terrain.
La cartographie par drone est un exemple de technologie d’analyse. Quant aux technologies d’adaptation, Francis Lepage donne l’exemple d’un projet touchant au déneigement. « Le sel que l’on répand l’hiver est souvent importé de la mer du Nord, dit-il. Cela engendre un impact important en matière de gaz à effet de serre. Mais le sel peut aussi causer une érosion hâtive de nos infrastructures et ruisseler dans nos cours d’eau, causant d’autres dommages environnementaux. »
