(Joliment dit…) « On est toujours poussés au "plus" : en faire plus, montrer plus, être plus. / Et cette quête, inconsciemment, nous angoisse ou nous désespère parce qu’elle est sans fin./ On troque la quête de sens par la quête de "plus", l’authentique par le surfait, et notre santé mentale par l’addiction…», écrit Victoria Guillomon. J’ai lu quelque part, dans un commentaire sur l’abstention aux élections, que « les jeunes » ne s’intéressent plus à rien. Où est l’erreur?
Parle d'écologie intérieure | Autrice de “Tu penses quoi de la vie, mamie ?” | Animatrice du podcast Nouvel Œil | En montage pour le documentaire Shimla 🌍
On s’endort sur des séries Netflix, on se réveille sur des Stories Insta. On mange des plats surgelés, on consomme en ventes flash. On achète pour jeter, on prend des verres le soir pour toucher un état second, on se drogue au sport pour se vider la tête, et aux écrans pour se sentir moins seuls. On cultive une dictature de l’urgence, jusqu'à en perdre le contrôle de nos existences. Parce que si l’on prend quelques minutes pour se demander quel sens donner à notre vie, il y a un vide. Un vide vertigineux. C’est ce vide que l’on comble, sans cesse, partout, tout le temps : téléphones, sucre, achats compulsifs, relations vaines, jeux vidéo, faire, faire et faire. On est toujours poussés au "plus" : en faire plus, montrer plus, être plus. Et cette quête, inconsciemment, nous angoisse ou nous désespère parce qu’elle est sans fin. On troque la quête de sens par la quête de "plus", l’authentique par le surfait, et notre santé mentale par l’addiction. On suit des rythmes qui ne laissent aucune place pour l’essentiel, le sain, le vrai. Un moment pour lire, pour cuisiner, pour penser, pour regarder la nature doucement passer de l’été à l’hiver. Pourtant, ce dont il s’agit aujourd’hui, c’est de retrouver cette question de sens, de lenteur, de paix intérieure. Parce que fun facts : l’épuisement des ressources naturelles est épuisable. Nous vivons à crédit sur la planète. La calotte glaciaire du Groenland fond aujourd’hui six fois plus vite qu’il y a 40 ans. Un million d’espèces animales sont menacées d’extinctions. Nous ne pouvons plus suivre à la lettre un modèle de société basé sur ce "plus", cette compétition et cette consommation. Il s’agit de vivre avec plus de sens, pour vivre plus durablement. Et c’est après ce "plus" là que nous devons courir. Sprinter même. Parce qu’il y a urgence. #nouveloeil
Consultant data analyste et communication publique
2y"néofascisme et ideologie du désir" de Clouscard détaillait en 1972 comment le marketing commercial avait décidé de détourner la libido de chacun pour vendre mieux et fort. 50 ans plus tard, force est constater la justesse et l'actualité d'un propos prophétique qui n'a pas pris une ride.