Laurent MARTY’s Post

Décrocher, changer de vie, faire des expériences ? Oui, mais… Tout le monde parle de décrochage en ce moment. Normal, parce que nous n’aurons bientôt plus d’autres solutions que de nous éloigner des modes de vie que nous avons développés jusque-ici. Mais…ça peut être long, exigeant, et parfois douloureux. Le film As Bestas raconte deux manières différentes d’aborder les tensions issues de ces déplacements. Une plutôt masculine, l’autre plutôt féminine : «L’instruit Antoine est un condescendant qui s’ignore, un dominant par le langage. Il commet malgré tout un faux pas en voulant piéger les deux vieux garçons rustauds. De provocations en persécutions, la peur finit par s’installer chez les Français. As bestas est terrifiant, mais pas que. L’enjeu du film change de nature dans son dernier tiers (…). Olga, plutôt en retrait jusque-là, passe alors au premier plan, d’un calme froid, d’une force mystérieuse. Presque inquiétante aux yeux de sa fille, qui fait son apparition. Et suscite une longue discussion orageuse, où elles s’expliquent durement. Personne n’a tort. La séquence frappe par la justesse et la profondeur des dialogues. Malgré leur affrontement, un terrain d’entente reste possible, qu’on peut appeler « sororité ». Alors qu’entre les hommes ce n’est que sarcasmes, empoignades, théâtre viriliste, ivresse de la colère. Antoine est un bon mais peut parfois ressembler à ses ennemis. À travers la figure d’Olga se dessine une forme de combat très différent, subtil et déterminé…» (J. Morice, Télérama 07.22) C’est une des lectures que l’on peut faire du film, montrant la capacité du réalisateur (Rodrigo Sorogoyen) à capter les forces de l’époque. Mais, comme pour toute œuvre d’art d’autres lectures sont possibles. Quoiqu’il en soit, si vous vous ennuyez sur la plage à rôtir sous un soleil de plomb, ce thriller peut vous changer les idées… #travail #cinema #rétablissement