Exporter un projet innovant dans nos bassins régionaux

Exporter un projet innovant dans nos bassins régionaux

Vous n'avez pas pu suivre nos conférences et ateliers dédiés à l'export lors de notre événement So Tech So Good ? Vous souhaitez en savoir plus sur comment exporter un projet innovant dans nos bassins régionaux ? Découvrez les retours d'expérience d'entrepreneurs du Pacifique et des Outre-mer pour réussir votre expansion en milieu insulaire.

Face à des marchés locaux souvent limités en taille et volume, l'export devient rapidement un impératif de croissance pour les startups ultramarines qui sont naturellement poussées à regarder au-delà de leurs frontières.

Une innovation par définition, c'est une avancée un progrès donc des fois les marchés ne sont pas prêts. Le monde est vaste. Il faut qu'on aille voir ailleurs. Ce n'est pas grave si notre marché local n'est pas prêt. On va voir ailleurs. - Sarra Beldi Vencatachellum ☀️ , fondatrice de The Island Comestics
Sarra Vencatachellum

Les clés d'une stratégie d'export réussie

Entre l'optimisation des coûts et des process via leur automatisation et dématérialisation, voici les principaux facteurs déterminants pour envisager et réussir son expansion régionale.

  1. OPTIMISER SON ORGANISATION POUR RÉDUIRE LES COÛTS

L'export depuis les territoires ultramarins engendre des coûts significatifs, notamment en termes de déplacements. Il est essentiel d'identifier en amont les contraintes budgétaires mais également techniques dont logistiques sans oublier les obligations réglementaires spécifiques au marché visé.

Pour économiser sur les déplacements, on regroupe nos rendez-vous sur des périodes de 2-3 semaines intensives plutôt que des allers-retours fréquents. - Pierre Dorchies, fondateur & gérant de DigiBarre

🟣 Gérer les aspects pratiques

  • Garder une équipe "core" en local pour la R&D
  • Former des relais sur place pour le support client
  • Vérifier les questions de propriété intellectuelle
  • Adapter et décliner ses CGV


2. ANTICIPER SON DÉPLOIEMENT À L'EXPORT

Le passage à une phase plus opérationnelle de ses activités à l'export sous-entend son financement au préalable, l'adaptation de sa stratégie commerciale et potentiellement, une optimisation technique de sa solution.

🟣 3 conseils SO Good pour financer son développement à l'export

  • Prévoir une trésorerie suffisante pour tenir 12 à 18 mois
  • Prévoir une enveloppe pour les imprévus (+20% minimum)
  • Anticiper les délais d'obtention des aides (temps de montage et d'instruction des dossiers)

Il ne faut pas attendre les subventions, c'est du plus. Il faut vraiment faire en sorte que l'offre et la demande se rencontrent, avoir un vrai produit qui matche avec le marché. Ces dispositifs sont là pour accompagner une stratégie d'entreprise solide, pas pour la remplacer. - Paul-Richard Vingadassalom , Président de la French Tech Guyane
Paul-Richard Vingadassalom

🟣 3 conseils SO Good pour définir sa stratégie commerciale

  • Commencer par 1-2 marchés "test" plutôt que vouloir tout couvrir
  • Identifier des early adopters et trouver un premier client qui servira d'ambassadeur
  • Privilégier le digital pour les premières approches commerciales

On utilise beaucoup les réseaux sociaux professionnels pour identifier et approcher les bons contacts avant de se déplacer. - Marwane Bejgane , Président de La French Tech Martinique

🟣 3 conseils SO Good pour optimiser sa solution

  • Automatiser au maximum les process (facturation, support client, etc.)
  • Prévoir des supports de formation et d'aide en ligne complets
  • Développer une version nécessitant peu de support technique et le moins d'interactions possibles au quotidien avec ses clients

Si on doit avoir des contacts tous les jours avec nos clients pour faire fonctionner le système, ça ne marchera pas. Il n'y a pas d'équilibre financier possible. L'accent doit être mis sur l'ergonomie et l'autonomie des utilisateurs. - Pierre Dorchies, fondateur & gérant de DigiBarre

🚀 Tirer parti du digital

Les solutions numériques permettent de transcender les distances. Les outils de visioconférence et de collaboration à distance sont devenus des standards facilitant le travail avec des clients éloignés.

Dans le digital, il n'est pas censé y avoir de frontières. - Gregory Tappero , cofondateur & CTO de Silvr
Gregory Tappero

3. S'APPUYER SUR LES RÉSEAUX EXISTANTS

La dimension collaborative entre territoires ultramarins constitue également un atout majeur, en particulier en phase prospective.

On a une richesse dans nos territoires d'Outre-mer, c'est que les gens voyagent beaucoup. On a des personnes qui ont habité en Nouvelle-Calédonie mais aussi dans d'autres îles ou en métropole. En s'appuyant sur ce réseau, on arrive à prendre des contacts directs et donc à réduire fortement les difficultés d'accès à nos prospects. - Pierre Dorchies, fondateur & gérant de DigiBarre

🟣 Nos conseils SO Good pour construire son réseau

  • Identifier les "premiers cercles" (diaspora, anciens expatriés, réseaux French Tech, etc.)
  • Participer aux événements clés du secteur dans la zone ciblée
  • Cultiver des relations avec d'autres entrepreneurs ayant réussi leur export

Il faudrait qu'on se mette en réseau et qu'on dise la même chose aux mêmes personnes. Plus on structure, plus les efforts qu'on va mettre à développer les îles vont pouvoir nous aider à répondre à nos propres besoins. - Marwane Bejgane, Président de La French Tech Martinique
Marwane Bejgane

Les opportunités des marchés régionaux

A l'instar des territoires français d'Outre-mer, les marchés régionaux offrent des perspectives business intéressantes pour les startups calédoniennes comme la Nouvelle-Zélande.

La Nouvelle-Zélande dispose d'un écosystème d'innovation mature avec des fonds d'investissement expérimentés et une culture entrepreneuriale forte." - Franck Ridon, Président de la French Tech Nouvelle-Zélande
Franck Ridon

Le Vanuatu représente également un marché émergent à fort potentiel, avec un écosystème en construction où la transformation digitale n'a pas encore eu lieu et de nombreuses opportunités à saisir, particulièrement dans le domaine du numérique.

Même si c'est petit, il y a un marché domestique intéressant qui n'a pas été disrupted. Le retail, les transports, l'accès à la culture, les softwares, l'éducation, la santé... rien n'a été disrupted. Les cartes n'ont pas été redistribuées. - Marc GERARD , fondateur de l'espace de coworking yumiwork à Port Vila

Les dispositifs d'accompagnement à l'international

Pour soutenir leur développement à l'export, les entreprises ultramarines peuvent s'appuyer sur un maillage complémentaire de dispositifs de financement, l'enjeu résidant dans leur capacité à construire un mix équilibré entre ces systèmes d'accompagnement, leur propre stratégie de développement et les spécificités de leurs marchés cible.

1. Le réseau French Tech

Les communautés French Tech constituent un premier niveau d'accompagnement précieux. Présentes dans plus de 100 communautés à travers le monde, elles permettent :

  • Le partage d'expériences entre entrepreneurs
  • L'accès à des réseaux qualifiés dans les territoires cibles
  • Des mises en relation avec des partenaires potentiels
  • Une visibilité accrue via les événements du réseau

2. Les dispositifs de financement publics

3. Les structures d'accompagnement local

  • Les incubateurs et accélérateurs spécialisés comme le Pôle Innovation en Nouvelle-Calédonie ou V-LAB au Vanuatu, les technopoles comme I-Nova en Guadeloupe.
  • Les chambres de commerce qui proposent des diagnostics export, des accompagnements réglementaires, des missions de prospection, des formations spécialisées, etc.
  • Les antennes locales de BPI France qui mettent à disposition des études de marché, facilitent le recrutement de Volontaires Internationaux en Entreprise (VIE), proposent un accompagnement sur les salons internationaux, etc.

4. Les outils de financement participatifs

  • Le crowdfunding avec des plateformes de financement participatif spécialisées comme Invest in Pacific ou davantage mass market comme Ulule ou KissKissBankBank pour les plus connues.
  • Les fonds d'investissement régionaux regroupant les business angels locaux, les fonds de capital-risque et VC de grands groupes.


L'export comme vecteur de croissance

S'il apparaît souvent comme un levier de développement incontournable pour les startups ultramarines, l'export est un marathon, pas un sprint qui nécessite un réel effort de (re)structuration et de préparation sur du moyen voire du long terme.

⚠️ 3 pièges à éviter

⓵ Ne pas sous-estimer les coûts et temps de déplacement

⓶ Éviter de se disperser sur trop de marchés simultanément

⓷ Ne pas négliger les spécificités culturelles et ne pas décliner son offre en fonction


POUR ALLER PLUS LOIN

🔍 Consultez notre article pour en savoir plus sur le financement de projets innovants en milieu insulaire et regarder en intégralité la conférence dédiée à cette thématique sur le site Caledonia.


On remercie nos différents intervenants présents lors de notre évènement So Tech So Good et tout particulièrement Gregory Tappero, cofondateur & CTO de Silvr, Sarra Beldi Vencatachellum ☀️, membre de La French Tech La Réunion et fondatrice de The Island Cosmetics, Pierre Dorchies, fondateur & gérant de DigiBarre, Paul-Richard Vingadassalom, président de la French Tech Guyane, Marwane Bejgane, président de La French Tech Martinique ,Franck Ridon, cofondateur de Postumo et président de la French Tech Nouvelle-Zélande, Marc GERARD, fondateur de yumiwork qui ont partagé leur vision de l'export en milieu insulaire.

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