GKELKECHOZATEDIRE

GKELKECHOZATEDIRE

La notoriété et l’égo  deviennent instantanément amis Puis peu à peu la notoriété s’ennuie et le pauvre égo devient nostalgie

Oui mais si tu la traites en bonne vieille amie, alors la nostalgie te rend toutes les heures bonnes que tu croyais perdues : 

?  LE BONHEUR A BESOIN DE NOUS POUR ETRE HEUREUX

                   NE L’APPELLE PLUS BONHEUR TRISTE

                                 RENDS LE HEUREUX 

Sans aucun rapport avec ce qui précède (enfin si tout ptit peu quand m’aime … »  Euh pardon, quand même

 Ah ! vous les mots ne commencez pas à me distraire, j’ai une histoire à raconter. On a tous envie d’aimer quand même ou quand m’aime …

                              Bien plus que vrai

 ♪ À force de « NE PAS » chercher du travail on a fini par en trouver  yé yé yé ♪

 Ils appellent ça * orage d’été! Je me demande à quoi ressemblent leurs orages d’hiver! Presque on va se cogner dans un nuage !

 L’hôtel a gardé nos bagages en gage .

En quelques heures on est devenues SDF.

 -   Bientôt on sera des méga-prolétaires !

-   Ça veut dire quoi exactement ?

-   Ça veut dire que je serai obligée de Redevenir la bonne de tes parents !

- ♪ Et moi ?

- Toi ce sera pire encore, tu redeviendras une petite bourge et finiras par ressembler à ta mère.

- Tout mais pas ça, on va rester à Londres , on va travailler ... On va ...

-On va attraper froid , suis-moi .

 On est entrées dans cette boutique de T-Shirts... plus pour se mettre à l’abri de la pluie que pour trouver un job !

On a fait style "on cherche «un truc dans les rayons" ...

Le temps que la pluie cesse, que sèchent nos frissons, qu’on s’achète un parapluie avec nos zéro penny*

Un groupe de touristes a investi la boutique .

ils voulaient connaitre les prix, essayer des T-shirts ;

 L’homme renfrogné répondait :

« Sorry, I dont hunderstand »

 - Il dont hunderstand et il tient une boutique pour touristes … il est fou ce mec !

 -dire que toi tu parles français et italien, que moi je parle Anglais, espagnol et l’esperanto, à nous deux on est quadrilingue , la langue maternelle ne compte pas !

 - Il va se faire piller, si on n’intervient pas, on doit l’aider !

 -Il va aussi faire zéro vente, regarde-les, ils se croient où ces touristes ! Allez viens on va l'aider.

LES MEILLEURES VENDEUSES DU MONDE

Instinctivement, Valentina s’est occupé des Italiens, moi des Français.

On a improvisé et ça a fonctionné, sans avoir besoin de faire l'article. Comme si on était à la fois le vendeur et l'acheteur, comme si la notion de clients n'existait pas.

 À la limite de la familiarité, j'ai entendu Valentina répondre à une cliente indécise qui lui demandait conseil :

-- Si vous hésitez, prenez les 2 … Je ne vous donne pas mon avis, parce que ça va vous embrouiller, vous allez hésiter et ce serait dommage de repartir sans rien… Allez prenez les deux !

 Moi, c'était plus soft : Style, je vous ai bien regardé, je sais ce qui va vous rendre encore plus top - Ça va trop bien avec vos yeux -

Personne n'a résisté à mon "ça va trop bien avec vos yeux "

ni les yeux noisette ni les yeux bleu ni les …

Enfin tous les yeux des gens étaient assortis aux T-shirts…

 On savait pas qu'on savait mais on a si bien géré qu'en à peine un quart d'heure la caisse était pleine… 350 livres de recette.

 Sans avoir, une seconde songé à l’argent, seulement en prenant notre pied à jouer à la poupée.

Tu sais, la poupée qu'on a plaisir à habiller !

 On en avait oublié l'homme renfrogné qui ne parlait qu'Anglais dans "sa" boutique à touristes.

 Tel un automate, il n'avait fait qu'encaisser, l'air mi éberlué mi admiratif.

 Je rappelle que nous ne le connaissions pas.

Moi à sa place je nous aurais remises à notre place.

 Pendant ce quart d'heure mémorable et bizarre nous nous étions tout de même comportées en maitresses des lieux dans " sa" boutique.

Il nous avait laissé faire.

Comme si on était chez nous, comme si on avait fait ça toute notre life…

Comme si tous les 3 nous nous connaissions depuis la nuit des temps.

Parfois avec de parfaits inconnus, on a l’impression qu’on s’est peut-être connus dans une autre vie !

 Il nous a enfin accordé un sourire.

Dans ce sourire on a capté qu'il était plus timide que renfrogné.

Que nous venions de commencer un très long voyage Valentina lui et moi.

 - Qu’est-ce qu’il raconte ?

 - Il dit qu’on est génialissime, que sa vendeuse vient de démissionner, qu’il a besoin de nous parce qu'il ne parle qu'Anglais…

 - ça on le savait, Il ferait mieux de nous donner un peu de sous!

 Au moment où Valentina a dit ça, il nous a tendu à chacune un billet de 20 livres.

 -Cette boutique est toute pourrie, je suis sure qu’il n’a pas passé le balai depuis la Saint Glin Glin . Je vais lui faire une proposition, les 2 pour le prix d’une au salaire de base mais 10% sur les ventes !

 - Ouais, je m’occuperai du ménage, rangerai les vêtements par taille et par couleur.  Toi tu seras vendeuse en chef, mais, mais t'es certaine que …

Attends laisse-le nous regretter, faisons semblant de partir … On lui demandera 20% au lieu de 10 …

 -D'accord, je suis sure qu'il va nous sortir un "Hep girls" pour nous retenir. Je l'ai bien psychologué ce mec.

 - Ça existe psychologué ?

 - Je crois, oui ! Pourquoi ?

- Pour rien, il est joli ce mot au fait c'est comment un patron ?

 - J’en sais rien ! Comme patron, je n’ai connu que tes parents, eux, c’était des tyrans !

 -Je sais même en tant que parents ils étaient hyper chiants.

 Avec le recul on aurait dù se méfier, parce que soudainement notre futur patron nous a regardées de la tête aux basquettes  comme si cette phrase l’avait intrigué plus que tout le reste !

 -Dis-lui qu’on commence tout de suite et aussi demande lui si on peut dormir dans la réserve.

 -Ah ouais merde … 40 livres même pour un Bed and Breakfast pour touristes pas riches, c'est  pas assez. Et puis j’ai grave faim.  Mais fais-moi confiance, sortons …

 -Mais noooooon , on va aller où ?

 -On vient de lui en mettre plein la vue , on est TOP VENDEUSES il a besoin de nous,  il ne parle que l’anglais et y a que des clients pas anglais…

 Nous étions emballées, affamées mais on a dit Bye Bye … On a pris le risque de devoir dormir à la gare comme la veille.

 DEHORS

La  pluie était devenue tornade,  la nuit s'allait bientôt s'inviter  à notre débandade… Mais à peine une basquette dans la rue on a entendu:

-HEP GIRLS …

 - Mais bien sûr on commence de suite et pour la réserve … On pourra dormir dedans ? j’ai demandé en anglais !

 Voilà, comment on a embauché un BOSS digne de nous avec qui on allait partager des milliers d'heures de Bonheur et beaucoup, beaucoup d'argent!

 L’histoire ne fait que commencer !?  Parmi nos aventures en voici une qui me remet toujours du baume au cœur ♪

 Il me suffit de fermer les yeux et je revis chaque seconde remplie d'émotions fabuleuses et de tellement tellement d’anecdotes que je ne sais pas par laquelle commencer

 (t’auras qu’à les remettre dans l’ordre lecteurtrice ) " fais un effort pour comprendre les mots qui n'existent pas encore merci "Comme dans un livre Puzzle ! d’accord …

 L’appartement du Boss

Une chambre, un salon, la bathroom et une cuisine !

Bien essayé mais la chambre il se l’est gardée pour lui, on a accepté de dormir sur le Futon.

La promiscuité n’arrangeait pas les choses. On aimait trop parler Valentina et moi chaque soir avant de s’ endormir:

 -        Dis tu crois qu’il est homo ?

 -        Impossible, il est trop gros !

 -        Ca me rassurerait qu’il soit homo. Sexuellement parlant, y nous calcule pas. T’as remarqué comme il nous regarde pas !

 -        On est peut-être pas si belles qu’on croit ?

 -        N’oublions pas d’utiliser plein, plein de mots d’argot, il pourrait avoir quelques légères notions de français.

 -        Pigé,

 -        D’accord, tu penses qu’ elle  est comment sa  ...  ?

 -       Sa  quoi?

 -        j’ose pas dire le mot en vrai.

 -      Mais quel rapport entre sa…   et notre situation ?  Je suppose qu’elle   ressemble à un crayon, toute longue et fine…

 -        T’as encore raison, les hommes qui ont les joues creuses comme lui ont tous des bites en crayon. Longues et fines. J’ai pas dit pine.

 -        On arrête avec sa bite et sa pine, il sont trop  pas beaux ces mots ! Au fait depuis quand tu t’y connais si bien en bites ? T’es vierge comme l’huile d’olive bio !

 -        Chut…

 -        Quoi encore ! on parle de bite d’amarrage, allez réponds, depuis quand es-tu experte en bites d’amarrages, tu n’as jamais Rataconniculé !

 -        Arrête , tu vas me faire gerber, Rataconniculé ! Faut pas exagérer avec l’argot !

 -        C’est pas de l’argot c’est du Rabelais… Mais si tu veux, on arrête avant de devenir vulgaire sans faire exprès !

 -        Pourquoi tu te poses toutes ces questions , il te plait ?

 -        Parlons moins fort et n’oublions pas d’utiliser l’argot, non il ne me plait pas, c’est un beauf ;

 -         Moins fort !

 -        Il ne peut pas connaitre la signification péjorative du mot Beauf. Même s’il allait chercher dans le dictionnaire, il ne comprendrait pas.

 -        Moi je pense qu’il est chelou.

 -        Chelou… non plus ça n’existe dans aucun dictionnaire.

 -        C’est peut-être un dingue qui va nous violer au beau milieu de la nuit, viens plus près, j’ai peur !

 -        Arrête, t’as pas compris qu’il s’en branle de nous, tout ce qui l’intéresse c’est qu’on lui fasse des sous à la boutique.

 -        Il s'en branle au sens propre ou figuré ? ?

 -        Je t’ai demandé d’arrêter, tu commences à me faire flipper.

 -        Tu sais quoi ?

 -        Non !

 -        Si on lui « tchourait » sa quincaillerie et qu’on se barrait !

 Par quincaillerie on faisait allusion à (sa chaine en or massif, sa montre, sa bague sertie de diamants qu’il avait retiré et posé bien en évidence sur la table juste à côté du FUTON.

 -        Mais chut, il pourrait entendre et comprendre.

 -        Entendre oui, mais comprendre, c’est impossible, on parle d’une quincaillerie !

 -        AH !oui …Mais non, Il n’en est pas question, ce mec est un bonbon. Il nous héberge, nous laisse gérer sa boutique . Non non , trois fois cent  non… on va le respecter comme il nous respecte… Ne jamais le décevoir, d’accord ?

 -        Ok , parlons boulot. Ils sont pas très Sweet ses Sweets.

 -        Ouais , Il pourrait calligraphier des « JE T’AIME » ou des « VIENS ON FAIT L’AMOUR»

 -   Ou des « BAISE-MOI S’IL TE PLAIT » quoi que « Baise » c'est moins romantique que « FUCK »

 -        Tu sais quoi on a qu’à utiliser l’argot dans nos phrases il comprendra que dalle, tu piges !

 -        Yes, que dalle, t’es trop intelligente !

 -        Il faut que l’on invente une insulte pour les fois où il nous gonflera vraiment, attends je réfléchis…

 -        Pas la peine j’en ai une… Caillou »

 -        Hein ?

-        Caillou sera la traduction de FUCK YOU, si tu enlèves le F et le U et le C Il ne reste que le K ensuite tu rajoute un YOU … Phonétiquement ça fait « caillou »

 -        Mais c’est grandiose, on devrait déposer ce mot !

 -        Avec toi il faudrait déposer tout ce qui nous arrive.

 -        Tout ce qui nous arrive est fantastique !

 Le lendemain, assis au fond de la boutique, le BOSS derrière son journal ne nous calculait pas… Il faisait comme si on travaillait pour lui depuis des années. Comme si nous avoir vu en petite culotte dans sa salle de bains ne l’avait pas du tout choqué.

Niveau boulot … Pas un conseil, pas un ordre… Rien !

 On a hésité entre ne rien branler et se donner à fond.

Finalement on a sorti le grand jeu, ménage, échelonnage des rayons. Et on a pas arrêté de vendre.

 Au bout d’une semaine, le Boss sous prétexte que nous avions besoin de bien dormir pour travailler nous a proposé sa chambre et s’est installé sur le FUTON.

 Tout allait bien, Valentina était ravie, épanouie dans cette stabilité .

Après le boulot au lieu de venir trainer avec moi dans Soho elle préférait rester tranquille à apprendre l’anglais sur la méthode ASSIMILE. Ou à peindre jusqu’à tard le soir.

 

 … Elle s’était  acheté des toiles, des tubes de couleurs avec son premier salaire de « Non- Bonne à Tout Faire »

( je te raconterai  l’histoire de Valentina plus tard ) Oui je sais c’est pas conventionnel mais c’est pas grave non plus parce que tu comprends,  moi je ne suis pas une intello )

JE REPRENDS ET MERCI DE NE PLUS M’INTERROMPRE AVEC TES REMARQUES … LA MORALE CA  DÉMORALISE  !

Donc, elle  avait déjà fait 4 magnifiques tableaux mais comme avant dans sa chambre de bonne, ils étaient … une fois secs ... entassés les uns sur les autres.

Ce qu’elle voulait le plus au monde c’était trouver un mec bien ordinaire et se caser…

J’étais scandalisée à l’idée de voir ma Valentinas se transformer en femme au foyer.

J’avais sans doute oublié,  que c’était d’un foyer , je veux dire  d’une maison bien à elle qu’elle avait toujours manqué. Car elle avait toujours vécu dans des foyers qui n’étaient  pas les siens , ma Valentina  !

On ne peut pas si facilement se mettre à la place des autres, on le dit mais c’est impossible.

Elle faisait de gros progrès en anglais, car elle voulait se trouver un mari sur place. Un mari anglais.

Un soir, je suis allée trainer mes basquettes sans Valentina qui préférait se faire une petite toile.

Mais non, pas  un ciné !

 Elle voulait être tranquille pour peindre.

 J’ai atterri à  « The VENUE », un  club sympa . Au bout d’une heure, j’en ai eu assez, trop de monde, trop de bruit.

 

 HEP un taxi

 Soirée pourrie… Ennui ?! Oh, oui mais , I dont care je me suis dit,  parce que dans quelques secondes,  je serai sous ma couette fleurie .

 Arrivée discrète. Surtout ne pas réveiller le BOSS qui dort sur le futon, Valentina aussi devait dormir, tout était si calme dans l’appart.

 Rapide passage dans la salle de bains, et dodo.

Avec délectation, je me suis pelotonnée  dans le lit, j’ai entrelacé mes jambes avec celles de Valentina comme toutes les nuits…

Et là j’ai senti des jambes pleines de poils ( ?)

Pas celles d’une fille qui aurait oublié de s’épiler. Des jambes d’hommes… Celles du BOSS !?

 TREMBLEMENT DE NERFS …

 Je crie « au secours », me relève pour éclairer la pièce.

Ils sont tous les deux endormis dans le lit…

Le BOSS et Valentina!

 -         Espèce de menteuse, tu cachais bien ton jeu…C’est pour ça que tu n’as pas voulu sortir ce soir !

 -         Calme-toi, c’est pas ce que tu croies !

 -         Ta réplique en carton, on l’entend dans les films à 2 francs …

 -         Enfin,  j’ai le droit de faire l’amour , j’ai  21 ans , moi !

 -         Oui mais on s’étaient promis de ne se faire que des hommes  de notre vie

 -         Pure folie, ils sont où les  hommes de ta vie ?

 -         Tu ne vas pas comparer machin avec les hommes de ma vie !

 -         Tu sais que tu es légèrement conne quand tu veux. Pourquoi tu le traites de machin  ?

 -         Toi, t’as oublié que tu étais ma bonne, avant qu’on vienne s’installer à London…

 Valentina, d’ordinaire si calme m’as foutu une petite baffe méritée.

Elle n’aurait pas dû ajouter qu’elle avait l’intention d’appeler mes parents parce je partais en « live » et qu’elle ne se sentait pas la force de me recadrer.

Ça m’a trop énervé,  je lui ai rendu sa gifle !

Tout en prenant soin de ne pas frapper fort .

 Pendant ce temps le Boss ne bronchait  pas, assis sur le lit , il nous regardait tel un arbitre lors d’un match de boxe.

 -         Qu’est qu’il a cet abruti à nous mater comme ça ?

-         Mais tais-toi, putain tais-toi …arrête de l’insulter pour rien le pauvre !

-         Tu viens de me traiter de putain ?

-         Pas du tout !  j’ai dit … Oh et puis j’en ai rien à foutre de ce que j’ai dit… Il baise comme un DIEU ! Je me sens trop bien avec lui, tu comprends , ça m’a jamais fait ça avec personne.

- Pas étonnant tu étais vierge .

- Je sais mais je parlais de sérénité pas de sexe . Il me rassure je crois que je suis amoureuse …

- Ah bein Y manquait plus que ça !

La bagarre était terminée , les insultes oubliées, c’était bon signe mais ça n’allait pas durer;

 Le clou de la soirée n’était pas encore arrivé ( ?)

 -         Tu es majeure si ça te plait de te faire ce genre de mec, après tout fais toi le…

 -         On dit « fais le toi »  pas fais toi le…

 -        t'as même pas ton bac et tu veux me donner des leçons !

- Un jour je le passerai mon bac! c'est pas ma faute si direct du foyer j'ai été placée chez tes parents , pas ma faute si je bossais du matin au soir sans jour de congé. J'avais pas le temps d'aller faire pipi chez tes bourgeois de parent ... Petite bourge laisse-moi tranquille, jamais je n'aurais dù venir te rejoindre à Londres.

 Valentina était en train d’enfiler un T-shirt, je lui ai tiré les cheveux, elle a hurlé !

Moi aussi j’ai crié, on aurait dit des mégères inapprivoisées.

 Soudain, une voix à l’accent français méditerranéen s’est fait entendre :

-         Bon, les ficanas, arrêtez cette cagade, il est tard vous allez réveiller tout l’immeuble!

 -         Il … Il parle français, c’est un miracle …

 Ca faisait 3 semaines qu’on vivait H 24  avec lui, qu’on le croyait anglais … Qu’on devait répéter des mots pour lui les traduire.

 3 semaines qu’en semi-argot ou en verlan, on se foutait de lui, et il parlait couramment français, le fourbe de scapin !

On dirait que vous avez vu une apparition , je vais vous expliquer… Je … je suis français. De Nice, 

 

-         Valentina…

 

-         Oui …

 

-         Tu es une double salope, tu savais qu’il était français et tu me l’as caché.

 

-         Je ne savais pas, j’ai fait l’amour avec un cinglé, il a fait que me parler anglais pendant qu’on baisait.

 

-         Jure-le que tu ne savais pas.

 

-         Sur la tête de la mère que je ne connaitrai jamais, je jure que je ne savais pas qu’il était français…

 

-         Mais alors c’est un psychopathe,  vite cassons nous d’ici !

 

-         C’est affreux, la première fois que je fais l’amour, il faut que ce soit avec un pervers !

 

Elle était sincère , commençait à se sentir mal, je suis allée  lui chercher un verre d’eau.

 

 S’être fait avoir au travail  ça aurait pu passer et encore !

 

Mais s’être fait baiser par un connard manipulateur non, ça,  ça ne pouvait pas passer. Pauvre Valentina !

 

-         Dire que pour lui j’étais prête à devenir une femme au foyer… J’ai vraiment pas de chance !

 

-         Une femme au foyer et puis quoi encore, t’aurait pas tenu longtemps avec ce con, il ne mérite même pas une femme au foyer, viens on se casse,  je ne peux plus le piffrer.

       

S’il vous plait il a dit en français , s’il vous plait laissez-moi une chance de…

        - C’est bon explique !

 

-         Je ne voudrais pas en rajouter, mais vous êtes un peu stupides, tous les jours je lisais  l’équipe en français,  petites gourdes !

 

-         Toi petite gourde, tu es le BOSS, on faisait pas gaffe à tes lectures …

 

-         Exactement et puis, pas besoin de lire français pour regarder des mecs en shorts qui essaient d’attraper le même ballon !

 

-         Y a que des photos dans ton journal .

 

-         Oui et tu aurais pu acheter un journal français, juste pour frimer… Abruti, imbécile, salaud, connard.

 

-         Euh bon ça lui suffit !

 

-         Valentina j’ai encore besoin de m’exprimer… Pourriture, crotte de nez…

 

Cette fois il ne s’adressait qu’à moi :

 

-         Euh , moi aussi je me sens floué, « la bite en crayon »  Tu te souviens de cette conversation, tu veux le voir mon crayon ?

 

-         Non surtout pas,  et d’ailleurs reste bien couvert sous la couette, on va sortir , tu vas remettre ton crayon dans ton caleçon, c’est troublant de t’imaginer  tout nu !

 

-         Oui parce que maintenant que je l’ai vu tout nu, nous avions tort.

 

-         Tu dis quoi Valentina?

 

 

Que son crayon est plutôt un gros stylo 4 couleurs. Attention je parle de la grosseur, il n’a pas un pénis multicolore.

 

Le fou rire nous a pris !  Ça dédramatise les pires situations, un fou rire !

 

-         Réfléchissez, on s’entend bien tous les trois !

 

-         On, s’entendait bien… On ne s’entend plus, espèce de mytho !

 

-         Si d’emblée, j’avais dit que j’étais français, je n’aurais jamais su combien vous étiez honnêtes et géniales. Et puis, les filles, rappelez-vous , votre super idée de placer des expressions d’argot pour m’embrouiller. Nous avons fait la même connerie, n’oubliez pas que vous trouviez  ma boutique ringarde et pourrie. Je vous ai tout de même embauchées et installées chez moi ! J’avais  peur d’avoir à faire à des fofolles, Vous êtes spéciales quand  même ! 

Ensuite, je me suis pris au jeu, c’était pratique, mais…pas que !

 

-         On ne dit pas «  Pratique, mais pas que… » On dit pratique mais pas seulement !

Au fond tu ne sais pas parler français, mon vieux !

 

-         Exact, alors …  « Pratique , mais pas que quoi » ?

 

-         Après vous avoir testées je me suis décidé , j’ai acheté une deuxième boutique sur KINGS ROAD avec l’intention de vous laisser vous débrouiller seules dans celle de Carnaby Street …Voilà vous comprenez ou pas ? !

 

-         Mais non , on ne comprend pas, enfin pas tout !

 

-         Vous avez débarqué dans ma vie comme 2 ovnis … Avant de vous confier  la boutique, je voulais être  certain que vous étiez  parfaitement honnêtes ce que vous êtes  !

 

-         Et la foufoune de Valentina aussi , tu voulais être certain qu’elle soit parfaitement honnête,  avant qu’elle ne te la confie ?

 

Là , personne n’a osé rire, il est sorti de la chambre enroulé dans la couette.

 

On s’est enfermées à double tour,  en faisant semblant de préparer nos bagages,

Tout en sachant qu’on allait rester.

Parce que travailler à Carnaby Street c’était top. Parce qu’on s’était habituées à lui .

 

Nous savions par expérience comme il était facile, en à peine quelques heures de passer du statut d’égérie dans une boite de nuit à celui de toutes pourries le lendemain matin .

Se laver les cheveux dans les toilettes de la gare c’était pas glamour du tout. Et puis travailler dans cette boutique nous plaisait vraiment.

 

-         Jusque-là on s’en est toujours bien sorti …

 

-         C’est vrai, mais quand il pleut nos cheveux sont tout aplatis, nos Make -Up dégoulinent sur nos joues…Tu  te vois toi,  partir sous la pluie à cette heure-ci …

 

          -   Il ne pleut pas, tu divagues ?

 

Comme par hasard, il ne pleuvait pas, mais Valentina rechignait à quitter l’appart douillet, la boutique et son 1er chéri …

 

-         Tu veux qu’on reste ?

 

-         Oui, mais à une condition, on va lui demander des dommages et intérêts pour ce qu’il nous a fait !

 

-         Jamais de la vie, je n’oserais lui prendre son argent…

 

-         Moi non plus ! Mais il s’est quand même bien foutu de nous à notre insu !

 

-         Et nous c’est pire on se foutait de lui devant lui croyant qu’il ne comprenait rien, en fait c’est nous les pires !

 

 

-         Bon d’accord, on reste … Fais tomber ton sac par terre pour qu’il comprenne qu’on a l’intention … seulement l’intention, de s’en aller , ça va  grave l’angoisser.

-          

-         OK,  et toi fais claquer la porte de l’armoire comme si t’étais en colère, on reste mais il mérite une bonne leçon !

 

En disant ça, mes yeux se sont posés sur l’amas de tableaux entassés,  faits par Valentina, ils étaient dans un coin, ne servait à rien !

-         Valentina, habille-toi …

 

-         On va où ?

 

-         Dans le salon, lui faire un procès…

 

-         ? Un procès pour du vrai… et pour quel motif  ?

 

-         Pour du plus que vrai et le motif  est « Violation de Feeling »  !

 

                               LE PROCÈS DANS LE SALON

 

Il était toujours enroulé dans la couette,  l’air inquiet , il réfléchissait, posé sur le futon.

 

-         Peuchère, Y fait peine !

 

-         Tu vas pas te mettre à parler provençal parce qu’il est niçois !

 

-         Pourquoi pas ?

 

-         Silence dans la salle, s’il vous plait !

 

-         Té folle (?!?)

 

-         Maitre Valentina, veuillez prendre la parole quand je vous la donnerai … Prévenu levez-vous…

-         Arrêtez les filles, vous déconnez…

 

-         Si vous perturbez cette audience, vous serez jugé sans avoir pu vous expliquer, j’ai dit levez-vous !

 

Le BOSS s’est levé, la couette a glissé il s’est retrouvé le zizi à l’air !

 

Là on s’est mis à rire, mais j’ai repris :

 

-         J’ajoute aux griefs « exhibitionnisme »

 

-         Vous êtes devenues cinglées ?

 

-         Silence, les faits qui vous sont reprochés  par Mademoiselle Valentina  et moi-même sont graves ! Toutefois, la cour saura se montrer clémente si vous acceptez les exigences des victimes sus nommées sans tergiverser !

 

-         J’accepte d’avance…Mais arrêtez, ça devient ridicule les filles s’il vous plait.

 

-         Silence, ou je fais évacuer la salle !

 

Valentina était pliée en deux de rire.

 

-         si vous voulez qu’on vous pardonne, Il y a trois conditions Sine qua non !

 

1)   - La mise à disposition  de la boutique pour exposer les œuvres de Mademoiselle Valentina à la place de vos horribles sweet-shirts !

 

2)   - Une prime, afin que nous ayons un peu de trésorerie au cas où…  

 

-         Vous êtes gonflées les filles…  C’est , c’est irréalisable !  Je ne peux pas abandonner ma boutique pour….

 

-         Pour…  Avoir trahi deux pures jeunes filles !

 

-         Oui, vous nous avez bafouées, surtout moi, même l’amour vous « me » l’avez fait en anglais !

 

-         Maitre Valentina, enfin vous réagissez… Prévenu, vous être prévenu que c’est ça ou nous partons…

 

-         Que faire avec tout le stock  de Carnaby Street ?

 

-         Vous disposez d’un autre lieu de vente sur REGENT STREET. Vous n’aurez qu’à transposer le stock de Carnaby dans votre  boutique de Regent Street ;

 

-         Impossible, la clientèle est trop différente !

 

-         Le coupable semble ne pas être d’accord, je me vois obligée de…

 

-         Non, non, je suis d’accord , si vous restez avec moi…

 

-         Et pour la prime ?

 

-         S’ il vous faut un peu d’argent pour vous lancer, d’accord aussi.

 

-         Un peu … Combien comptez-vous nous donner pour être pardonné ?

 

-         Disons 2000 livres  en remerciement pour le chiffre d’affaires qui a triplé depuis que vous vous occupez de la boutique.

Aurais-je droit à un pourcentage sur les ventes de tableaux ? L’une de vous deux viendra t’elle m’aider à Regent Street?

 

-         Nous verrons cela après délibérations…Je reprends à la condition numéro 3…

 

3)   Les plaignantes exigent un changement d’appartement.

 Celui-ci étant trop petit pour un couple et une tierce personne.

Je suppose que vous allez dormir avec Valentina à présent!

 

-         Oui enfin,  si Valentina veut bien partager mon lit, ma vie …

 

-         Maitre Valentina, acceptez-vous d’aimer   cet homme qui nous a menti sur son identité ?

 

-         Oui, votre seigneur, j’accepte, on  a tous droit à une deuxième chance !

 

-         Valentina, t’es con ou quoi , on dit « votre honneur » pas « votre seigneur » !

                                 

                                  Plaidoirie terminée

 

-         Marché conclu, venez les filles, je vais vous  faire une bonne tasse de thé, ça remue, toutes ces émotions ! À propos au sujet de l’appart…

 

-         Oui quoi, encore ?

 

-         Au-dessus de la Shop sur Regent Street, il y a un 6 pièces de 200 M2  Je l’ai acheté sous leasehold ! Nous aurons tout l’étage  à nous partager, alors, je suis pardonné ?

 

-         Leasehold ! Ça veut dire quoi  ?

 

-         Ça signifie que j’ai payé une fortune  une habitation et un fonds de commerce qui techniquement ne seront à moi que pendant 100 ans, c’était ça ou rien !

 

-         Mais tu es Fucking riche !

 

-         C’est aussi pour cette raison, que j’ai joué au con, je voulais être certain que Valentina me prenne pour un humble petit commerçant.

 

-         C’est bon, on a compris, tu craignais que Valentina ne t’aime que pour ton argent, attention, on pourrait te faire un procès d’intentions !

 

-         On peut s’installer quand dans le nouvel appart ?

 

-         Après les travaux d’ici un mois ou deux… J’ai eu si peur de vous perdre , on va se la faire cette  tasse de thé !

 

-         Non, va plutôt se faire une bon café et après, on ira à la boutique, accrocher  les tableaux de Valentina.

 

-         En pleine nuit ?

 

-         Oui en taxi, j’ai trop hâte !

 

 

   VALENTINA L’ AMOUR ET LE SUCCÈS TOUT EN MÊME TEMPS

 

On aurait dit qu’il ne fallait pas perdre de temps.

Que je devais veiller à l’installation de Valentina et ses tableaux immédiatement.

Pour la première fois de sa vie tout allait briller pour mon amie,  ma sœur de cœur…

 

Avec le BOSS elle allait se faire une famille.

Avec la Shop , on allait lui fabriquer une galerie d’art pour ses tableaux entassés  dans tous les coins.

 

J’avais une envie folle qu’elle rattrape toutes les années passées à n’avoir rien à elle, rien du tout…

Je voulais qu’elle ait tout … L’amour, le foyer et  par-dessus  « ce tout » 

Il fallait, qu’elle  puisse vivre de son art, avoir son propre argent.

 

Qu’elle soit reconnue enfin, pour ce qu’elle était.

Une belle âme que tout le monde avait jusqu’ici sous-estimée  à part moi et MARCO ( oui il s’appelait MARCO )

Quelques fois, elle avait tendance à réagir de manière soumise comme à l’époque où elle dépendait de mes parents .

                                             La belle vie                                   

En quelques jours,  la boutique de Carnaby était devenue une galerie de peinture.

L’enseigne, VALENTINA scintillait dans Carnaby Street.

Elle était devenue la star du quartier, moi aussi mais en tant que manageuse improvisée.

 

-Comment te rendre ton amour ? La galerie, c’est grâce à toi, je n’y aurais jamais pensé toute seule !

 

-Valentina, c’est pour ça que je t’aime, tu n’es pas calculatrice, l’amour se donne et n’attend rien en retour. Ca n’est pas comme un prêt.

L’amour,  c’est l’amour, un point c’est tout, ma sœur de cœur. Je suis si heureuse que tu puisses enfin être reconnue à ta juste valeur.

                         C’est pas fini , même que tu vas avoir du mal à croire la suite de l’histoire …

Mais  je suis épuisée,  je te raconterai l’incroyable rencontre  une autre fois .

Anyway   “il sera  plein d’autres fois”

  je te dis SEE YOU TONIGHT je dis ça à tous ceux que j'aime /

 Bisous à ce soir Lola  la♪ la  ♪ ♥ LA ♥  LA ♪ ♥ 

                                                                                                                                                                 

 

 

 

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