Hommage à Philippine, avec Amour, depuis le Coeur

Hommage à Philippine, avec Amour, depuis le Coeur

La mort tragique de Philippine nous touche tous au coeur. Pourquoi ai-je tant pleuré depuis l’annonce samedi 21 Septembre 2024 du meurtre de Philippine, étudiante de 19 ans à l’université Paris Dauphine ? Pourquoi cette semaine m’a tant emmené dans les tréfonds de mon âme ?

Je ne connaissais pas personnellement Philippine, ni sa famille. Et pourtant c’est la pire semaine que j’ai vécue depuis tant d’années. Comme si une part de mon humanité était ébranlée, touchée profondément.

Et je choisis et assume d’écrire aujourd’hui, trois semaines plus tard, c’est que la date du 10 Octobre 2024 s’impose d’elle-même.


Je ne parle pas ici d’une quelconque récupération politique ou autre ! Les avis et commentaires sur les informations qui sont parvenues par la suite sur son meurtrier sont hors de propos, car cela nous éloigne de notre humanité, et personne n’a le droit de faire sien ce qu’une si grande âme qui nous a quitté a gardé au fond d’elle. Toute récupération nous détourne de l’Amour auquel la tristesse de son départ nous conduit.

C’est l’intention de ce message.

Je parle ici d’un être humain, rayonnant, qui méritait de vivre, d’exprimer son potentiel et de le transmettre, de sourire à la vie à qui elle avait déjà tant donné.


Je suis enseignant ponctuel -quelques jours par an- à Paris Dauphine, père de 4 enfants, dont une fille de 19 ans qui ressemble tant à Philippine. Peut-être est-ce pour cela que j’ai été tant touché…

Je ne me suis pas senti capable de remettre les pieds à l’université le jour de son enterrement -le 28 Septembre, cela m’a hanté toute la semaine. Et pourtant une force m’y a porté. Il fallait que je sois là, sur place, avec les étudiants, il fallait aussi que je me recueille à l’espace qui lui a été dédié dans l’université. Et, alors que j’animais une intervention, doutant et tremblant de l’intérieur, retenant autant que possible mes larmes, j’étais quand même là, le plus présent possible. Comme s’il me fallait retrouver un sens, une part de mon humanité, de notre humanité à tous. Alors que je craignais de regarder le bois de Boulogne en arrivant le matin, lorsque j’ai quitté l’université après les cours, mon regard avait changé, comme si il fallait impérativement incarner un courage face à cette horreur.


À l’attention des parents, de la famille, des proches de Philippine -aucun mot, aucune phrase, aucun don ne peut remplacer cette perte, encore moins de la part d’un inconnu. Cependant je vous partage ces mots ici, en toute humilité et avec le coeur.

Non, son décès tragique ne restera ni vain, ni lettre morte. Je ne trouve pas d’explication logique à cela, c’est quelque chose que je ne peux expliquer, mais qui crie cela au plus profond de moi. Je refuse solennellement que son meurtre soit oublié, banalisé, repris par tel argumentaire politique ou autre. Respectons son être, qui elle est et ce que ses proches ont souhaité nous transmettre d’elle -une photo souriante, son engagement dans des causes comme les scouts, son amour des études et qu’elle était brillante, bienveillante, pleine de vie. Cela, personne ne nous l’enlèvera jamais, ni un meurtrier, ni les récupérations d’un bord ou de l’autre.

Non, je refuse que l’on oublie ce que cet événement grave profondément en nous. Il y a un tel élan de tant de personnes touchées par ce terrible évènement que je veux croire profondément que parmi tous ceux touchés, ceux-ci aimeront plus leurs proches, leurs enfants, leurs amis. Et que cela est ce que Philippine nous laisse, à jamais.

Comme l’écrit avec tant de justesse Laurence Boccolini, Philippine mérite qu’on lui envoie des poussières d’étoiles, qu’elle reste à jamais présente dans nos coeurs.

Je veux croire que malgré la tristesse, le deuil, la douleur de ne plus l’avoir à vos côtés, qu’elle n’ait pas la chance de pouvoir vivre sa vie, et la transmettre, d’autres humains -tant ont été touchés- puissent vivre une part de cette vie de Philippine à travers eux. Et ce, dans la durée, pas seulement dans la semaine médiatique qui a suivi.


Cet événement m’a aussi rappelé ce qui m’avait profondément bouleversé au début de la nouvelle vie de parent. La dernière fois que j’ai été autant touché, c’était par le témoignage de Anne-Dauphine Julliand, qui a perdu deux filles Thais et Azylis en jeune âge par une maladie dégénérative terrible. Puis leurs fils Gaspard… Ses ouvrages -dont le touchant ‘deux petits pas sur le sable mouillé’, et plus récemment ´Consolations’, m’ont plongé dans les abysses de deuils terribles, inexplicables, où le sens semble se perdre à jamais, et peut-être le perdons-nous, du moins temporairement. J’en avais humblement touché à ce que j’appelle la mission de vie de parents… La Mission de Vie de Parent


Je n’en retiens qu’une attitude honorant notre humanité, celle d’être présent, d’être la, sans se défiler, avec nos larmes notre tristesse. Mais d’être la, se tenir debout, disponible, aimant avec ceux qui souffrent de ce deuil inconsolable.

C’est peut-être à nous, de revenir à notre essence en tant qu’humanité. De retrouver cette envie de vivre malgré tout, de se relever -dans le temps, et de montrer que quelques soient les épreuves, notre humanité nous rapproche et nous permet de transmettre ce qui est le plus important pour nous tous, vraiment, l’Amour.

À l’opposé de toutes considérations de récupération -qui alimentent peur et colère et nous éloignent de notre humanité- ce qui seul compte est cet Amour. Je vous transmets tout cet Amour pour que Philippine soit une étoile guidant nos cœurs pour toujours.


Ce sacrifice ne restera pas vain, je vous en fait la promesse intime, à jamais.

Tout comme je l’avais profondément ressenti à la lecture du livre d’Anne-Dauphine « deux petits pas sur le sable mouillé », j’ai été profondément touché par cet injustice terrible, je creuse en mon être jusqu’à atteindre, au delà de l’abîme de la perte d’un être cher, le sens qui pourrait y être caché. Et à force de creuser, inlassablement, dans l’espoir d’honorer leur mémoire et ce qu’ils nous ont vraiment laissé, je SAIS -tout comme Anne Dauphine avec Thais- je sais que l’Amour est là derrière, imperceptible avec nos sens.


Thais, Azylis, Gaspard, et maintenant Philippine, et aussi mon père Jean-Paul -décédé à mes 18 ans, origine de ma quête de sens « ici-bas »… Ma recherche d’un Amour Absolu n’aura jamais de fin, elle ne fait que de se renforcer en ferveur intense, afin de dépasser ces injustices et horreurs, et s’établir de plus en plus dans le quotidien, je vous en fais le serment solennel. Vous êtes mes guides sur ce chemin qui seul nourrit vraiment mon âme et ce qui m’entoure, et jamais je n’oublierai la trace que vos âmes ont gravé en la mienne.


Et voici, qu’en ce jeudi 10 Octobre 2024, se percutent deux évènements -ce n’est pas un hasard, tout d’abord la sortie du livre d’Anne-Dauphine Julliand ‘ajouter des jours à la vie’, où elle partage le vécu, le ressenti de sa vie avec ses trois enfants partis, et notamment l’après suicide de Gaspard, comment ils vivent leurs dates d’anniversaire… Et en même temps, ce même jour j’apprends que c’est l’anniversaire des 20 ans qu’aurait eu Philippine, aujourd’hui, si elle était vivante.

Comment ne pas écrire, aujourd'hui, combien ces évènements bouleversants sont un message à leur rendre, profondément, hommage, à jamais.

Que ces si belles âmes continuent de nous guider vers cet Amour absolu, et que nous puissions le vivre au mieux, au jour le jour. Les remercier de tout ntre Coeur.

Frederic BARUT

Direction d’association

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Merci pour ton texte François. Philippine était une jeune fille de 19 ans qui ressemble aux jeunes filles de 19ans de sa génération et tout père d'une jeune fille comme elle ne peut que ressentir la douleur de toute sa famille a qui elle été arrachée. Mon métier m'a conduit a accompagner de nombreux deuils, mais j'ai été percuté de plein fouet par celui-ci. Je comprends ta réaction, la mienne a été identique en entrant dans la cathédrale de Versailles ou la famille avait mis 2 grands portraits de Philippine avec son foulard scout... J'ai cru voir ma propre fille l'espace d'un instant et j'ai été saisi d'un immense vertige. J'ai en tous cas un profond respect pour la dignité avec laquelle toute cette famille a fait face à ce drame absolu.

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Remy Rodrìguez

Professor at Paris Dauphine University

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Ah mon ami ! Très belle lettre à France en hommage à Philippine. Aucune récupération politique, aucune haine, juste un message de ton cœur énorme. Merci d’être toi pour les autres

Nathalie SANLOUP-BALSAN

Responsable Nouvelle Aquitaine chez ManpowerGroup Talent Solutions | Pour tous vos enjeux stratégiques RH

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Je n’ai pu être avec vous ce soir et découvre votre lettre à cœur ouvert. J’en suis touchée et vous remercie d’offrir un si bel hommage à cette jeune femme qui s’est envolée trop tôt … Oui nous sommes tous des poussières d’étoiles ✨ et certaines sont rappelées bien trop vite à mon goût … Ayant une fille de 19 ans on ne peut qu’être dans la compassion pour les parents de Philippine … Merci François 🙏

Francois Durnez

CEO Inspiring Organizations & Président IFCEO | Réinventer la transformation en performance durable

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Merci à ceux avec qui j’ai pu partager ces états d’âme pour m’avoir écouté et soutenu  Hind Gacimi Catherine Lemanissier Catherine Johnson Nicolas Berland Benoît GERARD Laurent B. Michael Jaquet Yann Gabioud Thierry Lhuillier Thierry Willieme Kais Sanchou Alexandra Dairain Béatrice Le Fouest Audrey GUIDEZ AUDREY FRANDJI

Francois Durnez

CEO Inspiring Organizations & Président IFCEO | Réinventer la transformation en performance durable

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