La révolution conversationnelle : comment l’IA va redéfinir notre interaction avec la technologie
L'éveil d'une Nouvelle Ère : Le Rabbit R1 et AI Pin
Au CES de Las Vegas 2024, le Rabbit R1 aura donc fait sensation par son petit boitier au style rétro qui promet l’avenir. Sa promesse ? Faciliter l’interaction numérique à travers un assistant vocal compact et nomade. Contrôlé via un bouton « Push-to-Talk », il commence à écouter les commandes vocales de l’utilisateur et observer à travers sa caméra le monde qui l’entoure, uniquement lorsqu’on presse dessus. Équipé d’un Large Action Model (LAM), le Rabbit R1 ne nécessite pas l’installation d’applications spécifiques car il interagit directement avec les interfaces web et mobiles en imitant le comportement humain, se distinguant des assistants vocaux traditionnels qui doivent préalablement être connectés à chaque service en utilisant des APIs. Commander une pizza, réserver un VTC, envoyer un message… le R1 a étonné par sa capacité à réaliser des tâches complexes.
L’erreur serait de considérer le Rabbit R1 comme une invention curieuse parmi tant d’autres proposées par les foires d’innovation. C’est en réalité l’un des premiers représentants d’une nouvelle ère technologique qui sera conversationnelle. Le R1 sortira au cours du printemps pour un prix de 200 dollars, ayant déjà écoulé ses préventes. Avant lui, en mars, sortira l’AI Pin de la société HUMANE, fondée par des anciens d’Apple. Sous la forme d’une broche à placer sur sa poitrine, l’appareil va nous permettre d’interagir plus simplement et principalement par la voix avec l’univers numérique. Intégrant les technologies de ChatGPT d’OpenAI, offrant à l’usager la possibilité de poser des questions et d’obtenir des réponses en temps réel, de bénéficier d’une traduction instantanée ou encore de gérer ses mails ou ses messages. Comme le R1, l’AI Pin est également équipé d’une capacité à reconnaitre les objets et à interagir avec l’environnement entourant son porteur. Son prix ? 699 dollars.
L'ère Post-Écran : l'IA Générative va rendre les interfaces traditionnelles Désuètes
À l'heure où l'IA Générative se répand plus rapidement que les smartphones et les tablettes en leur temps, nous assistons à une transformation de notre rapport à la technologie. L'intégration de l'IA dans ces dispositifs, tout comme dans les assistants vocaux actuels, les lunettes connectées (avec pour illustration la collaboration entre Meta et Ray Ban et des lunettes utilise la caméra des lunettes pour fournir des informations contextuelles sur l'environnement de l'utilisateur, en répondant à la fois aux requêtes verbales et aux stimuli visuels) et de réalité augmentée, ainsi que dans les nouvelles technologies robotiques, marque le début d’un temps où les agents conversationnels deviennent non seulement intelligents mais aussi agréables à utiliser, simples et intuitifs.
Avec la révolution conversationnelle une grande partie des interfaces web et mobiles traditionnelles, tout comme une part importante des applications, vont devenir obsolètes. Car la plus grande révolution induite par l’IA Générative, est celle de l’usage des technologies à travers le langage naturel : l’interface ultime. Nous rappelant que les interfaces, les boutons, les menus, les formulaires… n’ont existés que pour compenser un défaut technologique : celle de la machine à comprendre nos intentions. Nécessitant d’inventer tout un attirail de dispositifs pour nous permettre de la prendre par la main et la conduire là où nous le souhaitions. Avec l’avènement de l’IA Générative, ce défaut va disparaitre et avec elle une large partie du secteur numérique actuel, nous offrant la perspective d’interaction plus intuitives, plus riches et plus personnalisées.
Dans la révolution conversationnelle, les écrans (et les nouveaux dispositifs associés) abandonneront leur rôle de portail de navigation, pour se concentrer sur leur rôle d’affichage d’informations. Cette révolution conversationnelle n’est pas à venir, mais est en cours et va se déployer dans les 5 prochaines années.
Une révolution déjà en cours
Vous doutez de cette prédiction et de ses conséquences ? Pourtant la révolution conversationnelle a déjà débuté. Apple et Amazon vont refondre leurs assistants Siri et Alexa pour y intégrer l’IA Générative et en décupler les capacités, faisant entrer d’un coup toutes les personnes équipées de leurs assistants vocaux dans cette nouvelle ère technologique. Conséquences ? Les habitudes et attentes technologiques vont évoluer. Meta donc, mais également Google ou encore Samsung investissent de manière majeure, notamment l’intégration de l’IA générative dans leurs smartphones ou lunettes connectées, pour anticiper l’après écran. Toujours du côté de Google, l’Expérience Générative de recherche (SGE), s’apprête à révolutionner l’univers des moteurs de recherche et donc du référencement, à travers une expérience de recherche augmentée par l’intelligence artificielle, pour faciliter et accélérer la recherche d’informations en résumant les informations clés extraites du web. Première conséquence possible ? Jusqu’à 40% de trafic en moins vers les sites d’édition. Une recherche qui devient de plus en plus vocale, puisqu’aux Etats-Unis 50% des utilisateurs de téléphones mobiles utilisent la recherche par la voix quotidiennement.
Dans l’univers du commerce, l’IA Générative a déjà fait son entrée puisqu’1 acheteur sur 6 (baromètre Connected Shoppers de Salesforce) dans le monde utilise déjà cette technologie pour trouver l’inspiration pour des achats. Augmentés par l’IA Générative, les chatbots et agents conversationnels vont enfin répondre aux attentes. Ils ne deviendront alors pas un point de contact supplémentaire, mais le point de contact principal qui va phagocyter les autres sources d’inspiration et de trafic.
Dans l’univers automobile, les nouvelles DS sont d’ores et déjà équipées de la technologie d’OpenAI pour permettre aux conducteurs d’interagir avec la technologie tout en conduisant. Grok, l’IA d’Elon Musk va elle investir les Tesla. A mesure que les technologies conversationnelles vont se déployer dans notre quotidien, nos habitudes d’interaction vont se transformer.
Avec l’émergence des modèles d’IA Générative multimodaux, que Gemini ou l’Unified-IO 2 préfigurent, la révolution conversationnelle sera également visuelle, dotant nos assistants d’une capacité à observer le monde qui nous entoure et à transformer n’importe quel format d’entrée en n’importe quel format de sortie. En entrée cette révolution passera donc par l’écrit, le vocal et le visuel, mais également par la pensée comme le dessine les développements chez Neuralink ou encore chez Meta, qui est parvenu en 2023 à développer une IA capable de décoder les images perçues par le cerveau humain.
Opportunités de la révolution conversationnelle
Comme toute révolution technologique, la vague conversationnelle va poser ses défis et poser ses problématiques. Mais elle ouvre également de nouvelles perspectives. A travers de nouvelles interfaces fondées sur le langage naturel, s’offre la meilleure alternative pour lutter contre le fléau de l’écran et de ses notifications en réduisant les besoins d’affichage pour naviguer. Avec cette réduction nombre de modèles économiques fondés sur la publicité vont être remis en cause. L’opportunité de réduire l’utilisation toxique de la donnée (lire Toxic Data de David Chavalarias), interrogeant institutions, marques et entreprises sur la manière de rester visibles et pertinentes dans cette ère des technologies conversationnelles. Par sa réduction du besoin d’écran, la révolution conversationnelle ouvre enfin la possibilité d’un minimalisme technologique plus en phase avec nos enjeux environnementaux.
Ces perspectives seront avant tout le fruit de nos choix, mais quoi qu’il arrive, notre manière d’interagir avec la technologie va définitivement se transformer dans la décennie.
MEDEF 35 | Responsable Communication, Evénements, Relation Adhérents, Partenariats, Relations Internationales, cheffe de projet LISBOA 2024, correspondante BEGES
11moToujours particulièrement instructif tes publications cher Cyril de Sousa Cardoso j'ai hâte à notre session de "formation" #IA en mai prochain avec tout le staff MEDEF 35 | Mouvement des entreprises de France Ille-et-Vilaine
🎓Formations IA + Outils IA personnalisés 🔥 Je forme les formateurs à distance | Je crée des outils IA personnalisés à vos défis | Humanisez & Digitalisez vos formations avec efficacité & plaisir 🤩
11moSi l'IA se met à redéfinir nos interactions, j'espère au moins qu'elle prendra en compte ma préférence pour les conversations qui ne commencent pas par 'avez-vous essayé de l'éteindre et de le rallumer ?' 😅 Plus sérieusement, oui les IA entrent dans la course pour l'Oscar du meilleur second rôle dans nos vies, il est temps de se demander comment elles vont nous aider à faire tout ce qu'on ne peut et ne veut plus faire et augmente notre focus sur ce qui nous passionne ce qui nous fait plaisir 🤖☕ Ah, Et pour les 20 milliards d'unités de robots d'Optimus, je propose de commencer par les assembler en Lego avant de les lâcher dans la nature, juste pour être sûr.😁
Parliamentary assistant | CSR Project Manager OVHcloud (⏸)
11mo"ainsi que dans les nouvelles technologies robotiques", bien que ce ne soit pas l'aspect que tu développe ici, c'est un des aspects que je regarde 'au plus prêt'. La robotique c'est l'IA qui sort du terminal, et des limites qui me sont difficiles à appréhender ( hors limites physiques des ressources nécessaires à la constructions de ces machines ). Il y a peu encore, Tesla indiquait par la voix de son fondateur qu'a terme, ils pensaient fournir entre 10 et 20 milliards d'unités pour leur android Optimus ... Soit un facteur X3 de la population humaine présente sur terre. Qu'on ne soit pas à l'aise de questionner les impacts sociétaux, je l'entends, mais face à cette déferlantes de technologies, et à leur déploiement dans des temps de plus en plus court se pose quand même la question du projet sociétal qu'on met en face. La Chine, pour ne citer qu'elle aspire à être le champion mondial d'ici 2025-2027 de productions de robots humanoïdes ... Et utilise déjà de nombreuses machines pour pallier des carences de main d’œuvre, ou dans d'autres cas remplacer celle-ci. Le sujet est souvent abordé sous un prisme technologique et capacitaire, à quand un débat avec des personnes comme Gabrielle Halpern, Cédric Villani, Gaspard Koenig ?