Le "Rashomon effect" en publicité : Et si tout le monde avait raison ?
Vous est-il déjà arrivé de discuter d’un film avec des amis et de réaliser que chacun l’avait comprise à sa manière ? C'est l’effet Rashomon. Ce phénomène cinématographique pourrait bien, une fois bien exploité, devenir un levier créatif en publicité. Pourquoi ? Parce qu’il pose cette question :
Et si la vérité n’était qu’une question de point de vue ?
Mais c’est quoi, l’effet Rashomon ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet (la pub), commençons par le début. L’effet Rashomon tire son nom du film Rashomon d’Akira Kurosawa. L’histoire ? Un crime raconté du point de vue de quatre personnages, chacun avec sa version. Résultat ? Une vérité floue, insaisissable, un peu comme essayer d’attraper de la fumée avec les mains.
Pourquoi c’est intéressant ? Parce que ça parle de nous, de notre mémoire biaisée, de notre tendance à remodeler les faits pour les faire correspondre à notre propre petite réalité. En gros, ça remet en cause l’idée qu’il existe une seule vérité.
Les 3 piliers de l’effet Rashomon
Des films comme The Last Duel de Ridley Scott ou encore 12 hommes en colère jouent là-dessus. Et si on injectait un peu de cet effet dans la publicité ? Allons plus loin.
Et en pub, on fait comment ?
La question mérite d’être posée. Après tout, une pub, c’est un format court, direct, où le message doit être clair. Mais attendez une seconde. Les pubs d’aujourd’hui racontent de plus en plus des histoires. Alors pourquoi ne pas complexifier les récits et inciter le public à en tirer différentes interprétations ? Imaginez : une expérience interactive où chacun devient le Sherlock Holmes d’un spot publicitaire.
Rashomon effect : Est-ce que ça marche ?
Engagement communautaire
L’effet Rashomon, c’est la diversité d’interprétations. Imaginez des pubs où chacun capte un détail différent. Les réseaux sociaux s’enflammeraient avec des théories, des débats, des « Team vérité A » contre « Team vérité B ». Epic Games le fait déjà avec Fortnite en laissant des indices ici et là pour que la communauté s’emballe.
Mystère et anticipation
Un peu comme un bon thriller où l’on n’est jamais sûr de rien, les pubs pourraient jouer sur plusieurs angles pour une même histoire. Imaginez un spot pour une voiture : trois personnages racontent comment la même bagnole les a sauvés d’une situation critique, mais chacun en rajoute un peu à sa sauce. On garde le public en haleine, et il revient pour en savoir plus.
Réflexion sur la subjectivité
En jouant sur la perception, une pub pourrait titiller les biais cognitifs et amener les consommateurs à se questionner sur leurs choix. Vous voyez l’idée ? Une campagne sur la prise de décision pour des assurances, des banques, ou des produits bien-être pourrait tout à fait s’inspirer de ça.
Les limites : Ça peut aussi être casse-gueule
Bien sûr, il y a un piège. Une pub doit transmettre un message clair et rapidement. Or, l’effet Rashomon repose sur la confusion et la multiplicité des points de vue. Le tout, c’est de trouver un équilibre, sans perdre le spectateur en chemin. Keep it simple, but interesting.
Dans les formats longs, on peut développer chaque version de l’histoire tranquillement. Mais en pub ? Il faudra y aller doucement. Pas besoin de nous faire une Inception, juste jouer avec la perception et laisser quelques indices.
L’effet Rashomon pourrait ajouter une nouvelle dimension à l’art de raconter des histoires en publicité. Ce serait un terrain de jeu pour les créateurs, mais aussi pour les spectateurs, les engageant à participer activement dans l’interprétation. Si le but, c’est d’attirer l’attention, de créer des conversations et d’engager la communauté, alors on pourrait bien tenir là un concept qui a de beaux jours devant lui.
The Guardian – « Three Little Pigs » (2012)
Cette campagne montre l’arrestation des Trois Petits Cochons accusés de meurtre. Mais différentes perspectives révèlent que la vérité est bien plus complexe. C’est une pub qui illustre parfaitement le concept de Rashomon.
Honda – « The Other Side » (2014)
Une pub interactive qui permet de basculer entre deux versions d’une même histoire. Une conduite tranquille vs. une vie secrète
Coca-Cola – « Choose Happiness » (2015)
Plusieurs perspectives, même événement. Le bonheur, ça dépend du point de vue. Et ça se voit.
Nike – « You Can’t Stop Us » (2020)
Des événements sportifs superposés créant un message de persévérance et d’inclusivité.
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