Nos hôpitaux deviennent des mouroirs: A qui la faute ?
Jeudi 26 Mai
Ce matin, une bonne frange de la population sénégalaise s'est réveillée en apprenant avec douleur et consternation le décès tragique de 11 innocents âmes, morts calcinés dans le service de néonatalogie de l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Encore une tragédie, fort évitable venu rallongé la liste déjà très longue des pertes humaines survenues dans nos hôpitaux devenus des mouroirs au fil des années.
Un an après l'incendie ayant fauché la vie à quatre bébés à l'hôpital de Linguère, cinq mois après la mort d'un bébé due à des rayons ultra-violets à la Clinique des Madeleines sans compter les nombreux décès de femmes enceintes entre autres, nous devons encore une fois faire face à nos pires démons voulant toujours ramener à Dieu nos méfaits, nos défaillances et notre négligence.
" C'est la volonté divine " étant la chose la mieux partagée sous nos cieux, nos décideurs rechignent à situer les responsabilités réelles d'un tel désastre préférant miser sur l'inertie d'un peuple schizophrène plus friand de détails salaces et inutiles que de l'exigence d'une réelle prise en charge de ses préoccupations par les pouvoirs publics.
Un peuple diverti par des dirigeants avides et incapables qui, pour éviter de rendre des comptes préfèrent se cacher derrière le manteau honteux du ndogalou Yalla, se déresponsabilisant ainsi de toute faute, défaillance et négligence de leur part. Dans un pays sérieux, la haute autorité en charge de ce secteur aurait démissionner depuis belle lurette car il est de son devoir de prévenir ce genre catastrophe qui n'est en aucun cas un cas de force majeure.
Malheureusement sous nos cieux, aucune enquête impartiale n'est commanditée et aucune responsabilité située mise à part comme le veut la tradition, un directeur ou directrice que l'on déloge pour le recycler ailleurs comme dans un jeu de chaises musicales. Ce qui est exaspérant est qu'aucun secteur n'est à l'abri de cette politisation à outrance et ce népotisme qui nuit sérieusement à son bon fonctionnement.
Un pays ne peut espérer se émerger et se développer sans des secteurs de la santé et de l'éducation assez robuste. Cependant dans notre cher pays, lesdits secteurs chancèlent dangereusement et ce depuis l'aube des indépendances. D'aucuns disent même qu'ils sont en ce moment à terre en attente d'inhumation.
Peu ou pas d'efforts ne sont réellement consentis pour renforcer ces secteurs vitaux avec des infrastructures aux abois, un personnel en sous effectif et très mal pris en charge financièrement qui est injustement pointé du doigt comme seul responsable quand un désastre survient.
Pendant ce temps, nos chers dirigeants se font évacués sans coup férir dans les meilleurs hôpitaux du monde même pour un mal de tête et leurs proches intègrent les meilleurs université loin de nos sempiternelles grèves et perturbations paralysant nos secteurs vitaux, toujours aux frais du contribuable.
Des pratiques aux antipodes de la bonne gouvernance, celle louangée comme sobre et vertueuse qui installe pernicieusement un sentiment délétère dans la société surtout chez les jeunes désoeuvrés qui le vivent comme une injustice les poussant vertigineusement vers la violence, soeur siamoise de l'insécurité.
Ainsi pour prévenir tout chaos social, il devient impératif de situer les responsabilités réelles dans ce cas d'espèces pour prévenir pareille tragédie et opérer un changement radical dans nos rapports avec nos dirigeants. La politisation à outrance et le népotisme qui sévit dans ces secteurs doit cesser et être remplacé par l'idéologie de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.
Je ne peux finir sans m'associer aux prières des uns et des autres qui vont aux proches et parents de ces anges dans des circonstances qu'il nous faut élucider au plus vite pour en tirer les conséquences et travailler à les prévenir pour que pareil cas ne se reproduise plus jamais.
REST IN PEACE LOVELY ANGELS 🙏🏾💔
Denzel Hatab 🇸🇳🙏🏽🏆