Serres agricoles en toiture : comment préparer un projet viable ?
Projet de serre urbaine à Paris - Fermes de Gally

Serres agricoles en toiture : comment préparer un projet viable ?

Cette semaine, j’ai eu le plaisir d’aller à Bruxelles pour le jury de l’OpenCall du projet #InterregNWE Groof pour sélectionner les candidats que nous coacherons pendant 1 an sur leurs projets de serre en toiture. C’est amusant de revenir à Bruxelles pour l’agriculture urbaine : c’est là que j’ai fait mes premiers projets d’agriculture urbaine il y a maintenant 10 ans.

Nous sommes réunis, avec le jury @GROOFproject composé d’experts sur les business models de l’agriculture urbaine, sur les techniques de production, sur l’optimisation énergétique de la serre, pour choisir parmi les projets de serres en toiture que l’on a reçu de toute l’Europe.

Ce qui est génial, c’est qu’on voit l’intérêt qu’on des gens d’horizons variés à construire et faire vivre des serres en toiture des bâtiments. On a des architectes, des coopératives d’habitants, des individuels, des associations, des start-ups, des grandes entreprises. Et tous ces gens-là qui ont l’envie d’imaginer, de penser une ville plus verte, pas si loin de l’imaginaire verdoyant de Schuiten. Et c’est vraiment enthousiasmant pour les défis qui nous attendent : améliorer la qualité de vie en ville, lutter contre les îlots de chaleur, fournir une alimentation locale, développer le vivre-ensemble

Et en même temps, les niveaux des acteurs sont très hétérogènes. Il y en a qui ont déjà construit leur serre mais qui n’exploitent pas toute la chaleur perdue par le bâtiment. D’autres en sont au tout début du projet. D’autres encore sont excellents techniquement et peuvent faire pousser n’importe quelle plante sur un toit, mais n’ont pas d’idée claire sur le modèle économique.

Rooftop Greenhouse UAB Barcelona


GROOF : Tirer parti des ressources locales, pour des serres agri-urbaines viables et durables

La ville n’est pas un environnement inerte, c’est un écosystème avec un fonctionnement spécifique. Et on peut analyser la ville et le bâtiment pour leur potentiel agricole et alimentaire, comme on le fait pour un champ à la campagne.

Il s’agit dans tous les cas d’observer et de comprendre l’écosystème déjà en place, pour identifier les ressources disponibles et les limites à prendre en compte. Vient ensuite la phase de conception qui consiste à créer des relations, des liens entre les ressources disponibles pour créer un système cohérent avec ses objectifs. Enfin, la réalisation et la maintenance du système créé sur le long terme. Je compare cette approche du métabolisme urbain à l’approche du design en permaculture. Le contexte urbain est très différent d’un contexte rural et les choix techniques et économiques y sont nécessairement différents.

C’est tout l’enjeu du projet de recherche appliquée Groof (Greenhouse for CO2 reduction on Roofs) et de notre approche de conception de fermes urbaines viables et durables au sein du Bureau d'Etudes de Gally. On valorise les ressources du bâtiment pour optimiser la serre et diminuer son impact économique et environnemental.

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La serre peut servir de capteur de chaleur pour apporter de l’énergie au bâtiment, ou à l’inverse, récupérer l’énergie perdue par le bâtiment (chaleur transmise par le toit, calories dans les systèmes de ventilation), pour maintenir un climat propice à la production agricole. Dans tous les cas, si serre et bâtiment sont bien connectés, ce sont des économies d’énergie (et d’argent) et une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Définir un projet technique et un modèle économique réalistes

Mais créer un métabolisme à l’échelle du bâtiment peut s’avérer très complexe et coûteux étant données les normes à respecter et la complexité d’un tel chantier en toiture. D’une idée vertueuse, on peut créer un projet exemplaire et viable, ou un gouffre financier qui ne tiendra pas ses promesses écologiques.

Et c’est tout l’intérêt du coaching que nous proposons à travers le projet Groof. Aujourd’hui, il y a une multitude d’outils performants (et souvent gratuits) qui permettent de modéliser et de visualiser ses projets : faire des business plans, évaluer son bilan carbone, modéliser les flux d’énergie. Mais on peut vite se perdre.

Par exemple, vous prenez Fisy, un outil génial utilisé par de nombreux créateurs d’entreprise ou AgriPlan, l’outil que j’ai développé dans ma thèse spécifiquement pour les fermes urbaines. Tout le cadre est là, pour faire vos prévisionnels, visualiser votre plan de développement, … Mais quels chiffres vous mettez dedans ? Quel est le rendement que vous pouvez espérer d’une tomate pour le type de serre que vous allez avoir, avec le chauffage que vous avez choisi, et les ombres portées des bâtiments alentours. Quel est le nombre d’heures de travail nécessaire à faire vivre votre projet selon les saisons ? Tous ces détails qui vous permettent de construire vos projets ne sont pas simples à trouver. Et on peut vite perdre énormément de temps et faire de grosses erreurs stratégiques et perdre beaucoup d’argent si on ne le fait pas dans le bon sens.

Et même si vous trouvez les bons chiffres, est-ce que vous trouverez des partenaires pour réaliser le projet ? On peut proposer des meilleurs systèmes serre-bâtiments, super-optimisés thermiquement, mais potentiellement aucun serriste ne voudra construire la serre et aucun bureau d’études thermiques ne voudra modifier les flux du bâtiment comme demandé. Le design de la serre, optimisé pour un contexte, doit rejoindre les contraintes techniques et économiques des serristes et des autres corps de métier. Le marché de la serre est en plein essor et les serristes optimisent leurs coûts et leur délai de construction en définissant des modèles et des approches standard. Ils sont prêts à une certaine personnalisation, mais n’iront que rarement sur des designs atypiques, des matériaux nouveaux, des gestions climatiques alternatives, même si elles sont conformes aux normes en vigueur. Les serres urbaines sont un marché de niche et on ne peut pas tout y faire.

A l'opposé, on peut créer une belle serre urbaine, magnifique objet architectural, mais ne trouver aucun exploitant, aucun fermier urbain pour la faire vivre, la faire produire, l'animer. Dans de nombreuses villes, il est bien difficile de trouver des exploitants urbains fiables sur le long terme, salariés comme entrepreneurs. Il faut bien comprendre leurs attentes et leurs contraintes et, dans la mesure du possible, construire avec eux le projet (et se pose la question : comment on trouver un fermier urbain ?).

Du coaching pour accompagner ces projets de serres urbaines !

En plus de la communication de résultats et des retours d’expériences que nous faisons avec Groof, des visites, des évènements que nous organisons, nous croyons vraiment au coaching, pour aider les agriculteurs urbains à structurer le projet, à prendre les bonnes décisions au bon moment, à identifier les partenaires techniques et économiques pertinents dans leur cas. Toujours chercher la bonne combinaison d’activités qui va permettre la bonne rentabilité pour leur projet.

On ne cherche pas à vous faire devenir des professionnels de la thermique du bâtiment, des matériaux de serres ou de toutes les techniques hydroponiques. Le coaching vous aidera à définir votre projet et à maîtriser vos échanges et vos interfaces avec les différents professionnels qui travaillent sur votre projet : les architectes, les thermiciens, les serristes, les fournisseurs, … Vous allez apprendre à préciser vos besoins et à coordonner les corps de métiers qui vous entourent pour un projet viable et durable !

Alors à très vite pour suivre les avancées des projets sélectionnés.

Et pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'être sélectionnés par Groof, vous trouverez sans doute votre bonheur au Bureau d'Etudes de Gally !

Nicolas Brulard, nbrulard@gally.com

Vincent Stauffer

Director at Hortinergy & Agrithermic / Energy efficiency & climate control in greenhouse all over the world | #EnergyEfficienty | #ClimateControl | #Greenhouse

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Bravo

Yves Desfontaines 🌾🍞

J'accompagne les chefs d'entreprise à se reconnecter aux besoins de leurs clients pour un pain savoureux, nourrissant et sain. #goût#circuitcourt#agroécologie#inclusion#croissancedurable

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Par exemple…, quoique sous serre ?   La culture en toiture ou surfaces commerciales sera permaculture au minimum en bio ou ne sera pas.  Oui au locavore santé.

Yves Desfontaines 🌾🍞

J'accompagne les chefs d'entreprise à se reconnecter aux besoins de leurs clients pour un pain savoureux, nourrissant et sain. #goût#circuitcourt#agroécologie#inclusion#croissancedurable

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Belle initiative : éviter le hors sol, mesurer l'impact des pollutions de la ville sur les fruits et légumes. Alors oui...

Jean-Luc Renon

Major Retired chez GE Power

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Peut-être en commençant pas rendre les toits en terrasse étanches ? Les autres, en pente sont moins pratiques à cultiver ! 😊😊😊

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Reply
Catherine Moutet

Energie & Développement durable

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Un beau sujet pour une norme volontaire (européenne) ?

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