Theranos, FTX et les citrons

Revenons sur quelques événements des derniers jours :

• Elisabeth Holmes, cofondatrice et CEO de Theranos, condamnée à 11 ans de prison pour fraude ;
• L'effondrement de FTX et la découverte de sa gestion par SBF;
• La décision de la CJUE d'invalider l'accès public au registre des bénéficiaires effectifs des sociétés ;
• L'audience en appel de Reflets contre Altice sur le référé du Tribunal de Commerce de Nanterre interdisant préventivement au média de publier des articles sur le groupe de Patrick Drahi.

Quel rapport me direz-vous ?

Un manque de transparence dans la vie des affaires qui pénalise tous les acteurs d'un marché.

J'en parle quelques fois (ahem, souvent) à mes collègues : une asymétrie d'information sur un marché, c'est le début de la mort de celui-ci. Les bons, les sérieux et les honnêtes sont dévalorisés et les escrocs peuvent prospérer. A terme, c'est le sentiment de l'arnaque générale qui prévaut et plus personne ne veut opérer sur ce marché. C'est d'autant plus facile d'en parler que j'enfonce une porte ouverte : Akerlof a eu un prix Nobel d'économie à ce propos.

Mais de façon moins cérébrale, c'est l'effet "shit hits the fan" : Crainte de décrédibilisation des femmes CEO évoquée dans The Drop Out, méfiance sur tout l'écosystème crypto dans le monde ( Nicolas Louvet et Grégory Raymond pourront vous en dire deux mots) et, pour les plus anciens, souvenirs de l'explosion de la 1ère bulle internet et du mépris pour les "pitres" qui travaillaient encore dans le numérique au début des années 2000.

L'opacité dans le monde économique s'est renforcée au cours des dernières décennies (innovation washing, green washing, mais aussi explosion du private equity et l'évolution de la réglementation). Le cas Altice combine une société délistée de la bourse et une utilisation de la loi secret des affaires (sans que ces deux éléments ne soient liés). Mon sentiment est que ce manque de transparence va se poursuivre et que les conséquences en seront de plus en plus graves : la guerre économique qui dit désormais son nom a des enjeux bien supérieurs à la perte de quelques points de parts de marché et pour la transition écologique, on parle tout simplement de survie d'une grande partie de l'humanité.

C'est notamment pour ces raisons que nous ( Groupe mind ) comprenons notre activité d'information comme une action de place. Pas pour être des justiciers ou donner des bons points, mais tout simplement parce que nous sommes solidaires des secteurs que nous traitons : s'ils tombent, nous tombons aussi. Cela vaut pour l'ensemble des acteurs d'une industrie, fonctionnant (désolé pour le poncif) en écosystème.

A la fin, il faut que ce soit les gentils qui gagnent...🦸