Lettre ouverte à Valérie Glatigny, ministre de l’éducation.
Entrepreneur dans la pompe à chaleur, climatisation & ventilation depuis plus de 25 ans je vous fais part de mon incompréhension face à votre volonté de fermer les formations en 7e Technique de Qualification en faveur des formations courtes type IFAPME.
Actif dans un métier bien plus qu’en pénurie, j'ai accepté, il y a 6 ans, de devenir formateur en 7TQ Clim & pompes à chaleur.
Charge d’une journée/semaine en plus de la gestion de Coelmont sprl | Climatisation & Pompes à chaleur et Cool Sun Energy.
Pas pour le salaire ni la reconversion mais uniquement pour augmenter le nombre de jeunes diplômés afin de développer l’entreprise et ainsi faire face à un marché de la pompe à chaleur prêt à exploser.
Puisque vous n’êtes pas sans savoir que les réglementations PEB et exigences européennes poussent le marché vers le haut.
Qu’allons-nous faire sans ces spécialistes qui nous permettront d’assumer la demande à l’avenir ?
Installer une pompe à chaleur c’est un métier où il faut pouvoir calculer, entretenir mais surtout dépanner.
Sachez que malgré mon poste de professeur, je recherche à l’année des techniciens frigoristes.
Je pense que le problème ne vient pas des formations fantômes, comme vous les appelez mais le manque d’information pour remplir les filières techniques.
Je le dis souvent, les techniciens spécialisés seront les médecins de demain. Vous n’aidez pas les entreprises en fermant les filières tellement nécessaires pour l’avenir de notre région.
Parlons des formations IFAPME, ils acceptent au maximum 8 élèves par an en formation frigoriste.
Pensez-vous vraiment que sur la province de Liège nous avons suffisamment de techniciens qualifiés au rythme inférieur de 8 diplômés par an (abandons, lacunes techniques, redirection…)?
De plus, dans des métiers aussi techniques que le nôtre, une formation courte n’est pas suffisante. Ces profils sont donc fortement sous-qualifiés et donc insuffisamment formés pour répondre aux exigences attendues. Nous avons besoin de profils ayant suivi une formation longue.
J’avais beaucoup d’espoir en tant qu’entrepreneur suite au changement de majorité au gouvernement Wallon, un changement radical allant dans le sens des entreprises, soutenant le bien être des courageux travailleurs.
Par votre politique vous allez faire des économies à court terme mais certainement pas des économies efficaces pour le monde de l’entreprise.
Vous le voyez comme un coût, moi comme un investissement dans l’avenir. Si je le fais en tant qu’entrepreneur, il est de votre devoir en tant que service public de permettre au monde de l’entreprenariat de fonctionner sans devoir substituer l'Etat pour former les futurs professionnels.
Vous avez une chance de changer la Wallonie, ne la gâchez pas par une politique uniquement basée sur de l’austérité, mais faites en sorte de perdurer tout en étant à l’écoute des plus motivés.
Pierre-Yves Jeholet - Georges-Louis Bouchez