Veuillez prendre un moment pour lire cette réflexion importante de la directrice générale d’HFC, Anuradha Dugal, sur les féminicides qui ont eu lieu pendant les vacances des fêtes et sur l’importance de trouver les mots pour décrire ce qui se passe réellement.
Mes ami·es et collègues, comme beaucoup d’entre vous, j’ai repris le travail cette semaine après une pause bien méritée. J’espère que vous avez eu l’occasion de vous reposer, de réfléchir et de renouer avec vos proches. Pendant les vacances, les nouvelles concernant les féminicides semblaient quotidiennes. Durant cette période, cinq personnes ont été tuées au cours de trois jours consécutifs à la suite d’actes de violence commis par des partenaires intimes (VPI). Le 29 décembre, Ania Kaminski et son père, Stanislaw Wardzala, ont été tués à Calgary par le mari d’Ania, qui s’est ensuite suicidé. Le 30 décembre, le corps d’Ashely Burke a été retrouvé à Edmonton et la police a attribué sa mort à la VPI. Le lendemain, veille du Nouvel An, Cora-Lee Smith et son père, Bradford Downey, sont tués à Halifax par le petit ami de cette dernière, qui s’est suicidé par la suite. Malheureusement, la période des fêtes est bien connue pour ses pics de violence conjugale en raison du stress et des réunions de famille. Mais ce qui aurait été surprenant l’année dernière encore, c’est que la police et les médias utilisent enfin les bons mots. Ces incidents n’ont pas été décrits avec des termes tels que «il n’y a pas de danger pour le public». Ils ont plutôt été justement nommés pour ce qu’ils sont, de la violence entre partenaires intimes. Il s’agit là d’une lueur d’espoir en dépit de l’horrible épidémie de féminicides et de VPI. Nous devons réaliser ce qui se passe, puis élaborer des politiques adéquates – le féminicide doit être inscrit dans le Code criminel canadien. C’est impératif parce que le féminicide est particulier; les facteurs de risque sont uniques et, par conséquent, il nécessite des solutions adaptées. Lorsque des politiques qui vont dans le bon sens sont suivies par des actions appropriées, nous pouvons envisager d’inverser cette menace croissante d’abus, de violence et de mort. Pour l’heure, rappelons que la violence entre partenaires intimes n’est pas seulement physique. Elle peut se manifester de diverses manières, notamment par des menaces, le contrôle des finances et l’isolement. Si vous connaissez une personne exposée à la VPI ou si vous pensez que quelqu’un de votre entourage pourrait l’être, rendez-vous sur le site hebergementfemmes.ca pour appeler la ligne d’assistance téléphonique 24/7 de votre maison d’hébergement locale afin d’obtenir des conseils. Vous n’êtes pas seule; travaillons ensemble pour mettre fin à la violence fondée sur le genre.