Comment le CICE a été dévoyé ? L’explication de Louis Gallois au Sénat. Mois après mois, le Sénat nous régale avec ce qu’il aurait pu appeler « le bêtisier de l’#État stratège ». On y apprend comment, à partir d’une idée émanant d’une analyse juste, on peut créer un machin administrativo-démagogique qui n’atteint pas son objectif tout en coûtant un bras. On posera la question aux #politiques que nous avons décidé de recevoir à partir de demain lors des soirées FFI de Paris (inscription sur notre site). Mais, si on a bien suivi, ça se passe un peu comme ça : - On demande à des gens aussi compétents que Louis Gallois ce qu’ils feraient pour #réindustrialiser. - Il produit alors un rapport sérieux avec des propositions de bon sens. - Et c’est là que, on ne sait pas où ni comment, la magie Shadok opère… Et l’Administration sort un truc lourd, compliqué et qui marche mal. Pourtant, le rapport de Louis Gallois avait tout bon. Il pointait déjà, il y a plus de dix ans, le problème majeur de l’#industrie française : Le manque de compétitivité de notre modèle social sur les #salaires allant jusqu’à 3,5 fois le SMIC. Viser le #SMIC n’avait pas d’intérêt selon lui. Car l’industrie emploie peu de gens au SMIC et, dans les services, la concurrence mondiale est moins forte. Face à nous, les Allemands ont un système avec des cotisations sociales plafonnées, ce qui rend les postes d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers qualifiés bien moins coûteux pour les #entreprises qui les emploient. L’aide était donc ciblée, le dispositif précis, il n’y avait qu’à appliquer pour libérer notre #industrie d’un boulet qu’elle traîne encore aujourd'hui. Alors, est-ce qu’un conseiller en communication a soufflé à l’oreille du président qu’il fallait éviter de faire des « cadeaux aux entreprises » qui ne créent pas d’emplois à court terme ? Ou qu'un dispositif favorisant des entreprises employant des salariés bien payés passerait mal auprès de son électorat ? L’histoire ne le dit pas. Mais, à la fin, la sage recommandation de Louis Gallois s’est transformée en autre chose. À la remarque d’un sénateur disant que le CICE « était son enfant », Louis Gallois eut un sourire : « Mon enfant a été dévoyé ! Je ne le reconnais pas. » Dommage, le #CICE aurait pu être bien meilleur si nous avions écouté Louis Gallois. PS : Écoutez les auditions du Sénat. C’est toujours instructif quand des gens compétents sont interrogés dans le calme par des élus respectueux malgré la diversité de leurs opinions. Par Laurent Moisson Gilles ATTAF Guillaume LEBEAU Emmanuel DELEAU Béatrice Tetukau Olivier Lluansi Kadia SYLLA MOISSON
Forces Françaises de l'Industrie
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Un Club fondé par des entrepreneurs, pour des entrepreneurs, et géré par des entrepreneurs. Mais un club ouvert à ceux qui n’ont pas encore osé, à ceux qui hésitent, à ceux qui ne feront jamais le pas mais qui veulent aider, soutenir, investir et faire partie d’un cerveau collectif et bienveillant pour réindustrialiser la France. Nous avons la conviction que les politiques, s’ils peuvent améliorer notre cadre de travail, ne pourront pas créer des emplois eux-mêmes. C’est à nous de prendre notre part. Alors faisons-le, tous ensemble.
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Louis Gallois au Sénat : "Le prélèvement net sur les entreprises en France est très significatif". Une fois n’est pas coutume, les Forces Françaises de l'Industrie vous donnent aujourd'hui un conseil de développement personnel : Le dimanche, juste avant d’aller à la messe, vous devriez écouter les auditions organisées par le Sénat. C’est très bon pour votre foi en la démocratie. Surtout au moment où la kermesse permanente de l’Assemblée nationale et le jeu des partis font chuter son image dans l’opinion. Il est bon de voir qu’au moins une institution, le Sénat, prend le temps d’écouter des personnalités compétentes sur des sujets importants. Cette semaine, les sénateurs ont posé des questions au très respecté Louis Gallois. Ce sage est auteur d’un rapport qui a marqué la réflexion sur la #réindustrialisation française. Il a été entendu sur la pertinence, le montant et l’efficacité des aides publiques versées aux #entreprises. On évoquera ce sujet lors de notre soirée du 11 février prochain (inscription sur notre site). Ses réponses éclairent de façon limpide un débat lancé sous l’un de nos récents posts par l’excellent Nicolas Contassot. (En tant qu'expert en communication, il nous assiste parfois dans la mise en lumière de nos membres industriels les plus éminents). Face à l’annonce des hausses de #prélèvements sur les entreprises, ce dernier s’était posé la question hautement philosophique : « OK, mais où va le pognon ? ». Nicolas a beaucoup regardé les films d’Audiard quand il était petit et en a gardé quelques séquelles lexicales. Un internaute lui a alors répondu : « Dans les aides aux entreprises ! » Sous-entendant ainsi que les #patrons qui râlent parce qu’on les taxe trop simulent à peu près autant qu’un avant-centre plongeant dans la surface de réparation. Ces fourbes toucheraient de l’État plus qu’ils ne paieraient. Réponse de Louis Gallois, citant le think-tank Rexecode : Ben non ! Les prélèvements nets sur les entreprises en France sont les 2èmes plus importants d’Europe. Merci à la Suède de nous devancer sur ce plan. Louis Gallois est un homme mesuré dans ses propos. Il considère donc que ces importants prélèvements ont des avantages et des inconvénients : - Avantage : Ils permettent de financer des stratégies industrielles publiques. J’aime assez rappeler, quand on en parle, qu’un État stratège, ça ne marche que quand on élit un stratège à sa tête… Mais Louis Gallois, étant un homme courtois, n’a pas dit ça. - Inconvénient : La contrepartie de ces prélèvements élevés, les aides publiques, génère, selon lui, une formidable inflation de la #bureaucratie. Elle engendre des coûts pour les entreprises, les rend illisibles et même inatteignables pour la plupart des #PME. Bilan : ce sont plutôt les grandes entreprises qui les captent. Par Laurent Moisson Gilles ATTAF Emmanuel DELEAU Guillaume LEBEAU Béatrice Tetukau Olivier Lluansi
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Industrie automobile : l’équipementier Dumarey Powerglide Strasbourg licencie 40 % de ses salariés en Alsace. Nous en parlerons lors de notre prochain diner parisien, le 11 février prochain (inscription sur notre site). 237 employés sur les 580 que compte l'usine strasbourgeoise de Dumarey Powerglide Strasbourg vont être licenciés. La baisse des ventes de voitures en Europe et en Chine impacte en cascade les PME sous-traitantes des grands constructeurs. C’est le cas de cette société qui produit notamment des boîtes de vitesses pour les équipementiers automobiles de rang 1. Equipementiers qui fournissent eux-mêmes les #constructeurs. Notamment BMW Group. Leur principal client, ZF Group, a cessé de commander des boîtes de vitesses. Cela a généré une baisse de 85 % du chiffre d'affaires de l’unité de production, écrit Le Figaro. « Dans l’#usine, il y a une ambiance de mort. », déclarait l’un des ouvriers interrogés par ce grand quotidien. C’est Patrick BELLITY, un des experts du secteur automobile que nous suivons, qui a attiré notre attention sur ce sujet. Commentant les efforts des syndicats pour obtenir des indemnités plus importantes pour les ouvriers qui voient, avec la crise industrielle qui s’installe, leurs chances de trouver d’autres emplois se réduire, il écrivait hier : « Les salariés licenciés partiront, pour certains, avec une coquette prime extralégale, mais le vide laissé par l’inactivité soudaine après une carrière bien remplie sera-t-il compensé par de l’argent ?" "Les effets de la #désindustrialisation n’ont pas fini de se faire sentir dans les têtes et dans les caisses de l’État. » Souvenons-nous qu'indemniser des gens que nos décisions politiques dogmatiques ont mis au chômage ne consiste pas une politique économique satisfaisante. Une politique doit mettre en place les conditions pour que fleurissent à nouveau les ateliers. Et que chacun puisse avoir la fierté de gagner sa vie en exerçant son métier et en développant ses savoir-faire. Par Laurent Moisson Gilles ATTAF Emmanuel DELEAU Guillaume LEBEAU Béatrice Tetukau Kadia SYLLA MOISSON
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« L’industrie est laminée : des milliers d’ouvriers manifestent près de la Commission européenne », titrait l’AFP hier. La prise de conscience des erreurs politiques du passé serait-elle en cours ? C’est bien possible. Hier, le Sénat organisait une table ronde intitulée « Défaillances d’entreprises : alerte rouge ». On y rappelait : - Que l’économie française détruisait en ce moment plus de 3 200 emplois par semaine dans les PME. - Que le système kafkaïen qu’on a créé à coup de bonnes intentions (on dit « for good » dans les startups) avait peut-être une responsabilité dans le nombre impressionnant de faillites d’entreprises du moment. Ailleurs en #Europe, le niveau de conscience du problème est encore plus haut. On ne débat pas pour savoir s’il est moral ou pas qu’un #patron du #CAC40 gagne presque autant que le joueur de foot le moins payé de la Ligue des champions. Non, dans ces terres plus pragmatiques que la notre, ouvriers, cadres et patrons dénoncent plutôt le système ultra-contraignant qui étouffe la croissance économique européenne. Hier, une confédération de #syndicats européens, IndustriALL Global Union (mot issu d’un dialecte breton), défilait sur une place de Bruxelles. « Des salariés de la #sidérurgie, de l’#automobile ou de la #chimie » y étaient présents, écrit l’AFP dans un article diffusé par L’Opinion. « Il est temps que l’Europe se réveille. L’industrie européenne traverse une crise profonde », a déclaré Judith Kirton-Darling, secrétaire générale de cette fédération. « Union européenne, réveille-toi ! » ou « Sauvez notre acier ! », pouvait-on lire sur les pancartes tenues par des employés de tous grades. - Des sidérurgistes tchèques demandant à « protéger les emplois ». - Des employés italiens de l’industrie automobile déclarant qu’« il n’y a pas assez de boulot » et qu’ils n’arrivaient plus à travailler que « deux ou trois jours par semaine ». - Même notre bonne vieille CFDT métallurgie y était. Tous demandent que l’Europe se dote d’une stratégie industrielle digne de ce nom. Les manifestants ont dénoncé tour à tour le « dumping » des produits chinois, les tarifs douaniers à venir aux États-Unis, le coût élevé de l’énergie… « L’industrie est en train de se faire laminer », clame le syndicat belge FGTB Métal. « En Europe, il faut toujours un laps de temps infini pour protéger l’industrie. » Face à cela, l’exécutif européen « a promis de faire de la compétitivité économique l’axe principal des cinq ans qui viennent », selon l’AFP. Stéphane Séjourné, commissaire européen chargé de la stratégie industrielle, a même promis des plans d’urgence sectoriels ! On aurait aimé que tous ces hauts commissaires et ces députés vertueux écoutent les industriels avant de créer la bête qui les dévore aujourd’hui. Mais on les félicitera quand ils auront rectifié le tir. Il paraît que les pompiers pyromanes sont félicités quand ils ont éteint, in extremis, l’incendie qu’ils ont eux-mêmes déclenché. Par Laurent Moisson
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Comment développer une industrie vertueuse dans une république qui ne l’est pas du tout ? On en parlera lors de notre prochain diner parisien, le 11 mars prochain. Cela fait maintenant des mois que les grands industriels alertent sur la panne de notre #réindustrialisation. Dénonçant des normes devenues folles, des coûts de l’énergie et une fiscalité bien trop élevée, ils défilent dans les médias, au Sénat, à l’Assemblée, pour dire qu’ils vont réduire la voilure, fermer des usines, remettre à plus tard des investissements si on continue comme ça. Mais : - Les géants de l’automobile et de la chimie qui, après avoir alerté des années, annoncent aujourd'hui des fermetures d’usines en Europe et des ouvertures aux US. - Les énergéticiens (ENGIE, TotalEnergies et EDF ) qui s’écrient en cœur « quel enfer d’investir en France ». - Le patron de Michelin qui a listé, devant des sénateurs médusés, les raisons pour lesquelles notre pays est devenu un cimetière de productivité. - Ou le journal Les Échos qui titrait avant-hier « Acier français : dernière chance avant extinction »... ... Ça ne passionne pas nécessairement les foules. Il a fallu attendre la sortie de Bernard Arnault, comparant la fiscalité française à une arme de délocalisation massive, pour voir le polémicotron s’affoler. Malheureusement, ce n’était pas pour demander une réforme urgente de notre système, mais plutôt pour savoir s’il était ou non moral qu’un homme aussi riche que lui soit Français. Soupir… Non, devant la montée au créneau des plus puissants représentants du monde de l’entreprise, notre establishment n’a pas jugé bon de se remettre en cause. Que voulez-vous, en France, on trouve que les meilleurs analystes de football sont d’anciens footballeurs. Mais quand il s’agit d’économie ou d’industrie, on a du mal à prendre au sérieux ce que disent nos champions en la matière, c’est-à-dire les chefs d’entreprise. D'ailleurs, il n'y a pas que nos élus pour penser cela. « Avec les grands patrons, on se demande toujours s’ils ne sont pas en train de nous désinformer afin de polluer plus tranquillement et mieux servir les intérêts du grand capital », me disait un internaute sur le sujet. Quand je lui ai dit : « Les petits #patrons disent exactement la même chose que les grands : Trop de taxes, trop de complexité administrative et une énergie bien trop chère. D’ailleurs, ils n’ont jamais été aussi nombreux à déposer le bilan depuis un bon moment », il ne voyait pas le rapport. C’est pourtant simple. L’#industrie est une affaire d’écosystème. Quand les grands éternuent, les petits s’enrhument. Quand les grands partent, les petits, ne pouvant pas suivre, meurent. Mais voilà, entre la parole des grands patrons que l’on trouve douteuse et celle des petits que personne n’écoute faute d’une représentation suffisamment bruyante, on n’entend pas la voix de l’industrie. La suite dans l’article. Par Laurent Moisson
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Biotech Dental Group et son partenaire ferment une usine aux US… pour ouvrir une ligne de production en France. Au moment où les puissants menacent de quitter la France et où les petits déposent leur bilan chaque mois plus nombreux. Au moment où il paraît fou d’investir en France, se lèvent les résistants. Parce qu’ils ont su #innover et développer la performance de leur #entreprise. Parce qu’ils portent en eux la fierté de leur territoire, ils décident de rester dans ce pays qui se méfie pourtant d’eux et de leur réussite. Philippe Veran, PDG de Biotech Dental, est l’un de ceux-là. Un résistant du #MadeinFrance qui gagne ses batailles. Devenu en quelques années leader européen de l’orthodontie, il a confié au Journal du Dimanche qu’il comptait bien entrer dans le top 3 mondial d'ici peu. Le tout, sans quitter la Provence. Outre son attachement fort à sa région (il livre ses aligneurs dentaires dans une jolie boîte tricolore, accompagnés d’un savon de Marseille), c’est pour des raisons parfaitement rationnelles qu’il a pris cette décision : L’image du produit français à l’international et la qualité de ses collaborateurs. « On a pris la décision de tout rapatrier en France. Parce que c’est ici qu’on produit le mieux et qu’on a le plus de perspectives de développement. » (Journal du Dimanche). Formés aux technologies les plus avancées du secteur, ses employés sont plus performants qu’ailleurs dans le monde. Ceci en raison du pari fou que cet entrepreneur chevronné (il est investi dans plus de 100 entreprises) a fait au début des années 2000 : Utiliser la 3D pour la production d’implants et d’aligneurs dentaires. Intégré dans un processus de fabrication numérique, il allie intelligence artificielle et intelligence humaine pour fabriquer ses produits sur mesure. Votre dentiste récolte vos données dentaires grâce à un matériel directement connecté à Biotech Dental. Il les envoie en un clic aux imprimantes 3D situées dans son unité de production provençale. Et, une fois l’implant fabriqué, il est réexpédié au praticien, pour qu’il le pose. Un processus si performant que, lorsque son partenaire américain et lui ont dû choisir le lieu où seraient fabriqués leurs produits les plus innovants, c’est l’Américain qui a fermé son unité de production. 70 postes ont été reclassés ailleurs aux USA, alors que Philippe vient d’annoncer qu’il en créerait 70 en #Provence, rien qu’en 2025. La quatrième ligne de production de l’usine 4.0 qu’il a inaugurée en 2023, a donc vu le jour. Il y a cinq ans, quand nous avons lancé les FFI pour réunir les résistants du Made in France, Philippe Veran a été le premier à prendre sa cotisation de membre. C’est grâce à la présence de gens comme lui aux FFI que nous remporterons la bataille de l’opinion. Pour que les Français comprennent enfin que c'est en faisant confiance à ceux qui créent que l’on financera notre modèle social. Pas en les surcontraignant. Heureux de t’avoir avec nous Philippe ! Par Laurent Moisson
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« Il nous faut réinstaurer un rapport de force politique avec l’Allemagne et le reste de l’Europe sur la question de l’électricité. » Pardonnez-moi d’insister, mais avez-vous écouté l’audition d’Olivier Lluansi au Sénat sur la question de la #réindustrialisation ? L’auteur du livre « Réindustrialiser : Le défi d’une génération » (en vente sur notre site et ailleurs) a effectué une prestation brillante devant des parlementaires particulièrement attentifs. Olivier, que nous avons la chance de fréquenter dans nos clubs FFI, parle aussi clairement qu’il écrit. Il a cette rare capacité à faire comprendre à tous des problèmes compliqués. Voici un extrait de son exposé. Il traite de l’une des causes les plus dénoncées par les industriels depuis deux ans : Le prix de l’#énergie en Europe, et de l’#électricité en particulier. Florent Menegaux, PDG de Michelin en a parlé lors de son audition. Il dénonçait ses impacts sur la compétitivité européenne et sur ses conséquences : les fermetures d’usines. Olivier Lluansi explique d'où vient le problème et propose le moyen d'en sortir, de redonner de la compétitivité énergétique à la France. Sur ce thème, notre situation nationale est paradoxale. Malgré nos merveilleuses capacités de production d’électricité nucléaires et ENR, nous vendons cette électricité trop chère à nos industries. Selon Olivier, cela nous empêche de mener à bien notre #réindustrialisation et notre #décarbonation. Pour se redonner de l’air, il faudrait isoler 10 à 15 % de notre production électronucléaire et la vendre moins chère à notre #industrie. Cette décision ne passera pas si l’on « suit les règles classiques de la comitologie européenne ». En clair, cela signifie que l’#Europe dira que nous ne respectons pas ses règles de marché et que nous favorisons notre industrie. Elle s’y opposera donc. Olivier Lluansi, qui est pourtant un fervent Européen, recommande donc d’instaurer un rapport de force politique avec nos partenaires. « Si la #Commission ou l’#Allemagne nous opposent des objections, ce qu’elles ne manqueront pas de faire… Nous avons aujourd’hui les moyens du rapport de force. Si nous limitions nos exportations (NDLR : d’électricité) et nos interconnexions à l’Allemagne et au reste de l’Europe, je pense qu’ils se trouveraient dans une situation tellement préjudiciable qu’ils accèderaient à notre demande. » Olivier Lluansi a passé cinq ans à la COMMISSION EUROPEENNE. Il sait comment elle fonctionne. Et même si c’est un modéré, il n’a pas oublié que le rapport de force faisait partie de la politique. Chers élus et représentants de la France, faites-vous pousser un peu de courage. La bienveillance (complaisance ?) a ses limites. Par Laurent Moisson Gilles ATTAF Guillaume LEBEAU Emmanuel DELEAU Béatrice Tetukau #madeinfrance
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"Plutôt que d'indemniser des chômeurs, on ferait mieux de payer des employés dans les usines." C’est la phrase qu’a lâchée, dépité, Laurent Marck, directeur général de Marck & Balsan. Son usine de Calais, qui fabrique des uniformes pour l’armée française, va fermer. (Merci Franck GLASER, ambassadeur FFI, pour l’alerte.) Marck & Balsan vient de perdre un appel d’offres pour équiper nos soldats, face à une entreprise qui va fabriquer… à Madagascar. En partie seulement, déclare son dirigeant. " 90 % de la valeur ajoutée va être produite en France", promet-il alors que son entreprise emploie 75 % de ses collaborateurs sur l'île africaine. En attendant, sous trois mois, 65 emplois de fières ouvrières auront donc disparu. Nombre d’entre elles y travaillent depuis des années. Ce n’est pas grave, on leur donnera des allocations… vont sans doute nous dire ceux qui défendent encore notre système. Un système qui fait que « produire en France, c’est 70 % plus cher », rappelle Laurent Marck à France 3. Avant de poursuivre par ces mots laconiques : "C'est un choix politique. Plutôt que d'indemniser des chômeurs, on ferait mieux de payer des employés dans les usines." Car, de l’autre côté, notre appareil d’État, dont les lourdeurs, les prélèvements et les règlements font une partie de cette différence de prix, ne protège pas les entreprises qu’il contraint. (Barrières douanières ? Préférence nationale ?). « Les #acheteurs publics achètent au meilleur prix en raison des contraintes budgétaires », disait le directeur général au Figaro il y a deux jours. La schizophrénie de notre système aura peu à peu déshabillé l’#usine de ses clients. En 1999, elle « travaillait alors pour la #SNCF, la #RATP, etc., mais a perdu ces marchés publics au profit d’entreprises qui délocalisent », peut-on lire sur le site de France 3. Tout ceci est dramatique… Mais personne ne prend vraiment le sujet en main. Et nous, électeurs, nous nous perdons en polémiques. Nous critiquons les grands #patrons qui alertent (ils gagnent plein de sous, donc ils doivent nous mentir quelque part) et ignorons les cris des petits qui se noient. C’est dans cette ambiance de fin du monde que, le 5 février prochain, j’ai été invité à intervenir à l’événement TECH&FEST de #Grenoble. Le sujet ? "#Décarboner vos entreprises industrielles ? Il n’y a plus une journée à perdre. Un moyen de limiter son empreinte, mais aussi d’engager ses collaborateurs dans une démarche collective qui ne doit laisser personne sur la touche. » J’ai prévenu que je ne serais pas très sympa sur le sujet. Mais l’animateur de la table ronde, Guillaume Buffet, et l'organisation de TECH&FEST m’ont répondu qu’ils voulaient entendre une diversité d’opinions. Je salue leur ouverture d’esprit ! Et leur promets que je ne les décevrai pas en matière de dissonance. Venez m’écouter parler à ceux qui veulent ajouter toujours plus de normes à une #industrie qui crève de leur exigence morale. invitations en bas. Par Laurent Moisson
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Bernard Arnault : Taxer les entreprises en France ? « Pour la délocalisation, c’est idéal ! » La récente intervention de Bernard Arnault au sujet de la différence de politique et d’ambiance économique entre la France et les États-Unis n’est pas passée inaperçue. Comme à chaque fois qu’il s’exprime, le patron et propriétaire du groupe LVMH déchaîne les passions. Soutien de certains, colère et ressentiment des autres. Des autres qui ont à nouveau déclaré que l’#industrie du luxe ne servait à rien et polluait inutilement. Lors de l’enregistrement de l’interview de Laurent SABATUCCI, je lui ai demandé ce qu’il pensait des projets qu’il réalisait pour les acteurs du #luxe. Sa réponse est limpide : « Je n’ai jamais travaillé avec des acteurs qui prenaient autant soin de l’environnement et des gens. Ils poussent tous les curseurs #RSE au maximum. » Quant à l’idée qu’il se fait des conditions de travail dans les ateliers de Hermès, Louis Vuitton, CHANEL ou autres… « Vous n’avez qu’à demander aux employés de ces sociétés ! Ce sont généralement des gens qui restent des années dans ces entreprises. Parce qu’ils y sont bien traités. » « Il y a un grand sentiment de #fierté chez eux. Car le luxe, ce n’est pas qu’un prix. Ce sont aussi des matières, des savoir-faire et des produits extraordinaires. » Le co-fondateur d’EOL , une entreprise qui construit notamment des #usines et des ateliers dans 10 pays, considère que le luxe est une chance pour la France. « C’est l’un des derniers secteurs économiques qui ouvre régulièrement des unités de production à la fois ambitieuses et à taille humaine. » Voilà. Au moment où l’émotion (la haine ?) et les excès s’emparent des débats, il est toujours bon de rappeler ces informations. Maintenant, vous pouvez vous engueuler en conscience. Le podcast des Forces Françaises de l'Industrie est disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Lien en bas. Par Laurent Moisson
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Saurons-nous un jour simplifier notre système kafkaïen ? On assiste, ces temps-ci, à une véritable levée de boucliers dans nombre d’instances et d’associations contre la simplification potentielle de notre système. (Notez bien le mot « potentielle ».) - Malgré les témoignages de grandes et petites entreprises qui décrivent « l’enfer administratif » qu’est devenue la France. Je vous conseille, à ce propos, d’écouter l’audition de Florent Menegaux, PDG de Michelin. Toujours dans la mesure, sans jamais être excessif ni offensant, il parvient à faire passer des messages aussi clairs que glaçants en la matière. - Malgré la reconnaissance, par la si tatillonne Ursula von der Leyen, hier, qu’il était urgent d’entamer un choc de #simplification en Europe… … Le discours de certains est toujours le même : Simplifier se serait reculer. Réévaluer, alléger, supprimer certaines normes ou règlements serait retomber dans un Far West sans foi ni loi. Alors, je sais bien qu’il n’est pas facile de reconnaître que les lois qu’on a bruyamment saluées pour montrer à ses followers à quel point on était vertueux, provoquaient en réalité des catastrophes sociales sans régler le problème environnemental. Mais il va bien falloir s’y mettre, les amis. Il n’y a qu’à écouter Laurent SABATUCCI, fondateur d’EOL pour se rendre compte qu’il y a moyen de sortir du délire administratif dans lequel nous sommes tombés. Le tout, sans nuire à la #planète. Écoutez-le ! Voici un extrait du podcast des Forces Françaises de l'Industrie. Cela vous donnera une idée du système qu’on demande à nos entrepreneurs d’affronter parce qu’on a la flemme de se réformer. Franchement, monsieur le ministre de l’Économie (Eric Lombard)… On ne pourrait pas économiser les milliards que vous cherchez en simplifiant plutôt qu’en taxant les entreprises ? On commençait à peine à leur faire oublier qu’elles étaient vues, en France, comme des menaces ou des vaches à lait. Ce n’est pas très malin. Par Laurent Moisson Gilles ATTAF Guillaume LEBEAU Emmanuel DELEAU Béatrice Tetukau Kadia SYLLA MOISSON Jean-François Mounic