Post de Étienne Daniault

Voir le profil de Étienne Daniault, visuel

Responsable de pôle à la DDTM de la Vendée

Moins de consommation de viande bovine, c'est moins d'élevages, et moins d'élevages, c'est moins de méthane. Équation simple, on n'en parle plus. Mais il y a un "mais". Plusieurs même. Déjà, Jean-Marc Jancovici explique que le bilan "gaz a effet de serre" méthane/carbone n'est pas si évident entre un élevage et un champs cultivé, surtout si cela inclut des augmentations d'importation : https://lnkd.in/eqHSvXM4 Ensuite, comme j'aime dire à ceux qui me reproche de manger de la viande rouge, "quand je mange un steak, je sauve la biodiversité". Je vous concède que c'est un peu de la provocation, mais chez nous, un élevage qui disparait, c'est très souvent un champs de maïs qui apparait, drainé la plupart du temps, la disparition (le déplacement comme dit pudiquement) de haies, un apport conséquent d'engrais et produits phytosanitaires, de l'irrigation ... Un élevage qui disparait, c'est donc moins de biodiversité animale terrestre (insectes, mammifères, oiseaux ...) et dans les sols, une uniformisation végétale, des impacts sur les milieux aquatiques tant au niveau quantitatif que qualitatif ... Le Muséum national d'Histoire naturelle a d'ailleurs réalisé un article sur l’intérêt de préserver les écosystèmes que sont les prairies : https://lnkd.in/ezFj7ETe Il y a bien évidement nombre de nuances à prendre en compte : s'agissait-il d'un élevage intensif ou extensif, quelle agriculture vient en remplacement ... Mais dire "les vaches pètent, devenons végétariens" démontre une fois de plus qu'une somme de problèmes complexes ne peut être résolu par des solutions simplistes qui seront dans le meilleur des cas inefficaces, et auront souvent des conséquences néfastes, parfois pire que les éventuels gains. En matière environnementale, il faut arrêter de croire que les solutions qui se résument à des slogans politiques ou des injonctions idéologiques puissent résoudre quoi que ce soit. Réfléchissons à ce que l'on souhaite protéger et restaurer au lieu de ce que l'on veut interdire, apprenons dès l'école quels services primordiaux rendent les écosystèmes afin qu'il soit évident à tous qu'il s'agit de notre bien commun, travaillons à faire connaître la diversité et la beauté de nos espaces car il est évident que l'on est toujours plus enclin à chercher à préserver ce que l'on a appris à aimer.

Prairies franciliennes : un écosystème à préserver

Prairies franciliennes : un écosystème à préserver

mnhn.fr

Anne BABLON

Ingénieure écologue - Développement durable - Transition écologique - Direction de projets - Management de transition - Management de l'innovation

3 mois

Quelques bonnes lectures : Quelques idées fausses sur la viande et l’élevage. INRAE « L’élevage émet plus de gaz à effet de serre que le secteur des transports » ou « il faut 15 000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande » : certaines affirmations méritent d’être revues à l’aune des résultats scientifiques. Cet article relève quelques généralisations abusives, simplifications et fausses bonnes idées couramment employées à propos de l’élevage et montre qu’il est difficile d’appliquer des slogans simplistes à une problématique aussi complexe et multifactorielle. https://www.inrae.fr/actualites/quelques-idees-fausses-viande-lelevage

Idem sur l'intérêt du bocage : moins de consommation de viande de petits élevages, moins de revenus pour les petits éleveurs, arasement des haies, plantations de maïs - consommateur de flotte - destiné a alimenter des centrales de méthanisation. On ne gagne pas vraiment au change... Le rapport conjoint IPBES/GIEC de 2021 indique qu'en cherchant à régler un point du dérèglement climatique, on peut dégrader la biodiversité, alors qu'en renforçant la biodiversité, on contribue souvent a réduire du même coup les émissions de GES.

  • Aucune description alternative pour cette image
Voir plus de commentaires

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Explorer les sujets