En France, on ne valorise pas encore suffisamment les alternants. Alors qu’en Allemagne, si. Bien que le nombre d’alternants en France soit en forte hausse - ils sont environ 1M (le nombre a presque triplé en 4 ans), ils sont souvent vus comme une solution par défaut, à qui on va donner des tâches chronophages ou répétitives. Un peu comme un stagiaire amélioré. Les alternants sont payés 936 euros / mois la 1ere année, 1077 euros pendant la 2eme année et 1378 euros pendant la 3eme année. Pour des semaines de 35h ou plus. En Allemagne il a presque 3.5M d’alternants (en regroupant tous types de contrats). Les plus nombreux sont les “Werkstudent”, littéralement les “étudiants travailleurs”: des alternants qui travaillent en entreprise et étudient à temps plein à côté. Le nombre d’heures de travail en entreprise est limité à 20h / semaine, contrairement à la France où les horaires sont en général de 35h semaine. Les “Werkstudent” sont payés en moyenne 15€ de l’heure. Ils gagent donc environ 1200€ par mois pour 20h de travail. Plutôt pas mal. Il y a même des secteurs où ils sont bien mieux payés (banque & finance, entre autres). L’emploi est cependant limité à 26 semaines par an, soit la moitié de l’année. Face à la pénurie d’employés en Allemagne, ces étudiants-jobbeurs sont très demandés. Les entreprises lancent donc de vraies opérations séduction pour attirer les meilleurs profils. Il y a même des cabinets ou des job-boards qui ne se spécialisent que dans la recherche de ces candidats. Les entreprises comptent sur ces jeunes qui se lancent dans le monde du travail en même temps que dans leurs études: environ 30% des alternants signent un CDI dans l’entreprise où ils ont effectué leur alternance. Près de 90% des étudiants ayant été en alternance pendant leurs études trouvent un emploi directement après les études. En Allemagne, les Werkstudent ne sont pas que de la "chair à saucisse" qu’on utilise pour s’occuper des tâches les plus ennuyeuses. Bien souvent, on leur donne directement un rôle avec des responsabilités et même, parfois, un nouveau département à construire ou à gérer. Ils apportent un vrai vent de fraîcheur dans des entreprises qui sont parfois restées bloquées dans le passé (et il y en a un paquet en Allemagne). En bref: on leur fait confiance. J’ai l’impression qu’en France les alternants sont encore trop souvent sous-utilisés. On ne leur donne pas assez de tâches complexes et on ne compte pas toujours sur eux sur le long terme: ils sont là pour gérer un problème ponctuel, pendant une courte durée. S’il est évident que ce n’est pas toujours le cas, c’est le retour que j’ai de plusieurs ex-alternants avec qui j’ai pu m’entretenir. S’inspirer un peu de l’Allemagne en terme d’accompagnement et de transfert de compétences auprès des alternants pour faire face à de futurs besoins serait un réel plus pour nos entreprises !
Présentation fort intéressante et juste de l'alternance en Allemagne. En France, la situation commence fort heureusement à bouger notamment pour les alternants après un Master 2 auxquels on confie de véritables missions. Les contrats d'alternance niveau Licence sont également en pleine évolution. Il ne reste plus qu'à souhaiter que cette tendance perdure ...
Charles Lefebvre voilà des infos qui pourraient t'intéresser ;-)
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5 moisC'est vrai même si ça tend à s'inverser. Dans le secteur de l'énergie, les profils sont de plus en plus pénuriques, donc le candidat qui arrive sur le marché avec quelques années d'alternance, part avec un bel avantage.