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✨🎄Jour 16 du Calendrier BLIP! 🎄✨ Nous sommes ravis de vous présenter un article rédigé par Yann Basire, directeur du CEIPI, sur un sujet mêlant droit des marques et pop culture. Bonne lecture 📖 👉 Le saviez-vous ? Moneypenny, l’illustre secrétaire de M dans les films James Bond, a vu son nom enregistré à titre de marque par la société Danjaq, pour des produits et des services, en classes 3, 9, 14, 16, 25, 28, 38, 41 Une telle protection se révèle, parfois, fragile comme l’illustre la décision de la chambre de recours du 5 décembre 2019 (R 1505/2019-1). La marque Moneypenny avait, en effet, été contestée dans le cadre d’une action en déchéance pour défaut d’usage sérieux. L’enjeu pour le titulaire était de rapporter la preuve que le signe litigieux était effectivement utilisé à titre de marque, ce qui peut s’avérer délicat lorsque la marque est constituée par le nom d’un personnage d’une œuvre de l’esprit. Les nombreuses preuves rapportées n’ont, ainsi, pas permis de « sauver » la marque, celles-ci étant, notamment, trop imprécises, non datées et partant, insuffisantes à caractériser l’usage sérieux. Plus encore, la chambre de recours précisa que l’usage du signe était purement descriptif pour des vernis à ongles, en ce qu’il indiquait aux consommateurs que ces vernis constituaient le modèle utilisé par Miss Moneypenny dans les films « James Bond ». Pour les produits de la classe 9 (films cinématographiques, CD, DVD, Enregistrements sonores, etc.), la Chambre de recours constata, au regard des éléments de preuve visés, que Moneypenny était simplement le nom d’un des personnages de l’univers des films « James Bond » et que les bénéfices réalisés par ces films au sein de l’Union européenne n’étaient pas de nature à démontrer que le signe avait été utilisé en tant que marque. S’agissant des produits et services en classe 9, 16, 28 et 41, la chambre de recours retint, enfin, que les preuves rapportées démontraient que le signe Moneypenny n’indiquait pas l’origine commerciale des produits et services, mais leur origine artistique. Pour le consommateur moyen, le signe en question, apposé sur des couvertures de livre ou utilisé comme identifiant du personnage dans les cartes à jouer, contribuait à distinguer ce personnage des autres personnages de la série « James Bond ». Moralité, il ne suffit pas d’appartenir à une saga mondialement connue pour échapper à la perte de son droit de marque. Un grand merci à Yann Basire pour cette précieuse contribution et pour son implication dans ce projet ! 🙏 🎁 Nous vous donnons rendez-vous demain pour une nouvelle surprise du Calendrier BLIP! 🎁

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