Notre-Dame de Paris : on vous dit pourquoi vous n’allez voir aucune différence entre les nouvelles pierres et les pierres d’origine Pour reconstruire Notre-Dame de Paris, il a fallu remplacer les anciennes pierres par de nouvelles. Et pour que vous ne voyez aucune différence, on n’a rien laissé au hasard. On vous raconte tout sur ce chantier hors normes Mais pour commencer, posons quelques bases. En France, on dénombre aujourd’hui moins de 500 exploitations de pierres de construction. La moitié pour des calcaires, l’autre moitié pour les granites, les grés et autres. C’est peu. Et cette difficulté a trouvé des pierres ne s’arrête pas là. Quand on rénove un monument historique, il faut trouver LA pierre. Celle qui, parmi ces carrières, a les mêmes propriétés physiques, mécaniques et esthétiques que les pierres originales. Un véritable travail d’enquêteur. Pour Notre-Dame de Paris, il fallait, dans un 1er temps, trouver des calcaires du Lutétien. C’est un âge géologique et cela veut dire que les roches se sont formées il y a ~45 Ma. Dans cette catégorie du « Lutétien », les pierres n’offrent pas toutes les mêmes qualités. Il y en a des tendres, des poreuses ainsi que des dures et résistantes. Ces roches ont été très largement extraites du sous-sol parisien pendant le Moyen-âge. Mais au fil des siècles, il a fallu s’éloigner de plus en plus de la capitale. Il reste aujourd’hui seulement 9 carrières, au nord-est de Paris. Et très peu permettent d’extraire des pierres dures, résistantes et suffisamment épaisses pour fournir des blocs de plus de 30 cm. Alors quand on nous a dit qu’il en fallait 1 000 m3 (à titre de comparaison une restauration ordinaire, c’est quelques dizaines de m3 maximum), on s’est retroussé les manches et on a passé au peigne fin ces 9 carrières. Au final, ce sont 32 qualités intéressantes de pierres qui ont été recensées. Et après avoir envoyé les échantillons au laboratoire, seulement 12 ont été jugées conformes aux exigences du chantier. Les pierres tendres pour la voûte étaient en qualité et quantité suffisantes dans les carrières. Mais pour les 750 m3 restant de pierres dures, la situation s’est avérée plus compliquée. Seule 1 carrière renfermait un banc assez haut pour répondre aux besoins. Il s’agissait de la petite exploitation de la Croix Huyart dont la pierre est habituellement destinée à l’atelier de taille de pierre familial. Et notre travail ne s’est pas arrêté là. Pour garantir la qualité des pierres, de leur extraction à leur pose dans la cathédrale Et s’assurer que vous ne puissiez pas distinguer les neuves des anciennes à l’œil nu, nous avons procédé à près de 90 contrôles tout au long du processus. Likez ce post si vous appris des choses ! Article complet en commentaire.
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1000 mètres cubes de calcaire, ça en fait... 12 à 15 piscines d'équivalent, pour un poids qui devrait se situer entre 2000 tonnes et 2800 tonnes, sacrée logistique !* Le chiffre qui m'a le plus impressionné dans votre article : Sur la partie roche suffisamment dure, cad 750 mètres cubes, il a fallu extraire 2000 mètres cube en réalité, c'est énorme, plus de 2,5 fois, donc 4000 à 5600 tonnes de roches extraites, sans compter les 250 mètres cube de roches moins dures. Chapeau à cette logistique qui n'inclut même pas l'outillage ou les autres matériaux comme le bois par exemple. *Je me suis basé sur une masse volumique du calcaire entre 2000 et 2800 kg/mètre cube.
Les uns se sont mobilisés pour identifier les 2400 chênes nécessaires à la reconstruction de la flèche et des charpentes du transept, des travées, de la nef ; les autres ont arpenté les carrières à la recherche de la bonne pierre de Calcaire du Lutécien ! Merci pour cette mise en récit du travail de nos collègues géologues du BRGM au chevet, eux aussi, de Notre-Dame
Je souhaiterais stp contacter le(s) responsables pour en savoir plus. Je suppose qu’au LRMH c’est Mme Lise Cado Leroux qui a été tres impliquee aussi. Qu’en est il des besoins de pierres pour Chartres depuis que la carriere de Bergeres les Pierres est abandonnée? Merci
Passionnant comme beaucoup de posts du BRGM !
Sans oublier le marbre de Marquise et de la vallée heureuse
Founder and Executive Manager of GEOBREVE - Hydrocarbon E and P Project Management.
1 sem.On a parle des arbres centenaires qu'il a fallu fournir pour reconstruire la "foret" de la charpente de Notre-Dame. Personne n'a évoqué la provenance et la fourniture des pierres pour reconstruire voûtes et statuaires. Merci le BRGM de l'avoir fait et souligné. En tant que Géologue je me doutais bien que c'était des calcaires du Lutétien qu'il fallait rechercher pour Notre Dame de Paris. Encore faut il rechercher les bonnes tailles et maintenir des carrières en activité pour maintenir le savoir-faire et rénover notre patrimoine culturel et culturel. Et donc y consacrer des budgets pour soutenir cette activité. Il y a tant d'autres monuments en France pour ne parler que des plus emblématiques, à commencer par la cathédrale Notre-Dame de Reims bombardée en 1914 et dont la restauration n'est toujours pas achevée, plus de cent années plus tard. Dommage que l'actualité se soit aussi peu intéressée par cet aspect.