𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝟱 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀
Selon les dires de l'un de mes amis sur place, les images que nous voyons sur internet et à la télévision ne montrent même pas 5 % de l'horreur que vivent les habitants de Valence. Ce n'est que la surface. En réalité, la situation est bien plus sombre, bien plus désespérée.
𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝟱 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀
Cinq jours que 4 500 commerces et entreprises ne peuvent rouvrir. Cinq jours que l'économie locale est au point mort, paralysée. Cinq jours que les habitants se demandent si leur emploi, leur moyen de subsistance, pourra jamais revenir.
𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝟱 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀
Cinq jours que les maisons sont effondrées, que des familles entières dorment dehors. Cinq jours que les personnes âgées, les bébés, les enfants sont exposés au froid, à l’humidité, sans aucun abri. Cinq jours à passer les nuits sur le trottoir, à survivre comme ils le peuvent.
𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝟱 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀
Cinq jours que les supermarchés sont détruits, que les rayons sont vides, ravagés par la pluie et les débris. Cinq jours que des milliers d’habitants n’ont plus accès à de la nourriture. Cinq jours que les familles, les enfants n’ont pas mangé un plat chaud. Cinq jours à se demander comment se nourrir demain.
𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝟱 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀
Cinq jours que les voitures sont inutilisables, amoncelées comme des carcasses. À Paiporta, selon la Mairesse, 95% du parc automobile de la commune est détruit . Comment les gens se déplacent-ils ? Comment rejoignent-ils les rares endroits encore épargnés ?
𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝟱 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀
Cinq jours que les rues dégagent une odeur insoutenable de décomposition, l’odeur de la mort, une odeur qui vous prend aux tripes et qui rappelle l’ampleur de la catastrophe. Cinq jours sans eau potable à Catarroja, cinq jours où le simple fait de trouver de l’eau devient une lutte quotidienne. Cinq jours à voir s’accumuler les détritus, la boue, le danger.
Et maintenant, la menace des infections arrive. La salmonellose, l'hépatite A, les infections dues aux eaux stagnantes.
Cinq jours que les volontaires, venus de toute l'Espagne, tentent d’aider avec les moyens du bord, sans gants, sans masques, sans protection. Cinq jours avant que les autorités sanitaires ne commencent seulement à lancer des avertissements.
𝗖𝗲𝗹𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗰𝗶𝗻𝗾 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀, 𝗲𝘁 𝘁𝗼𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗿𝗶𝗲𝗻.
Aujourd'hui, ce n'est plus seulement de la solidarité que les habitants de Valence ont besoin. Ils ont besoin d’une réponse à la hauteur de l'urgence. Ils ont besoin d’une intervention immédiate. Ils ont besoin que chacun de nous prenne conscience de l'ampleur de ce drame. Cinq jours sans aide suffisante, cinq jours à survivre.
Mais combien de jours encore devront-ils attendre ?
Combien de temps encore leur faudra-t-il résister, seuls, face à l'indifférence ?