Post de François Euvé

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Rédacteur en chef Revue Etudes. Jésuite. Théologien

Lecture dominicale Michel Serres, disparu en 2019, est un penseur atypique, au style si particulier, dont la pensée traverse délibérément toutes les disciplines. Il est vraiment le philosophe de la communication. François Dosse lui consacre une imposante biographie, au sous-titre très évocateur (Michel Serres. La joie de savoir, Plon, 2024, 736 pages, 29 €). Elle suit les méandres de ses engagements, de son enfance agenaise à l’Académie française. Il convient de commencer par une enfance marquée par la guerre dont il a perçu les horreurs. Son œuvre est marquée par une référence constante à la mort. Un goût pour les lointains le conduit à l’Ecole navale et la marine qu’il quitte rapidement au profit de la philosophie. Il s’enthousiasme pour le structuralisme, les initiatives philosophiques des années 1968 (Vincennes) avant de prendre ses distances, mal à l’aise dans les querelles idéologico-politiques de l’époque. Sa thèse sur Leibniz est une clé de compréhension pour une œuvre plus unifiée qu’il ne paraît. Sa réflexion est guidée par le désir de confrontation entre les deux cultures des sciences et des humanités. Une pensée très personnelle se combine avec un sens des relations : ce sont de grandes proximités (Michel Foucault dans un premier temps, René Girard, Bruno Latour) mais aussi de violents conflits qui lui vaudront un refus de la Sorbonne en philosophie (il se contentera de l’histoire) puis du Collège de France. Il faut prendre en compte la dimension religieuse : élevé dans un milieu catholique, marqué par les figures de François d’Assise et de Simone Weil, il se distancie d’une religion institutionnelle au profit d’une quête mystique de plus en plus explicite. Ce fascinant parcours permet de mieux entrer dans l’une des pensées les plus originales de notre temps. #Michel_Serres Éditions Plon Revue Études

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Luc de Rancourt

Ad sidera tollere vultus

2 mois

Dernier livre lu de Michel Serres « Petite poucette » une réflexion sur l’impact de la révolution technologique numérique sur la société, notamment dans le domaine de la transmission du savoir, et du rapport entre les générations. « Ces enfants habitent donc le virtuel. Les sciences cognitives montrent que l'usage de la Toile, la lecture ou l'écriture au pouce des messages, la consultation de Wikipédia ou de Facebook n'excitent pas les mêmes neurones ni les mêmes zones corticales que l'usage du livre, de l'ardoise ou du cahier. »

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