Post de Presses de l'EHESP

En librairie ce 22 août : Introduction à l'histoire des sensibilités  Par Christophe Granger & Sarah Rey Présentation de l'éditeur : L'histoire des sensibilités est aujourd'hui un champ de recherche florissant. Reliée à l'affirmation du sensible dans nos sociétés, elle étudie les sens, les émotions et les sentiments dans leur formation et leur transformation. Elle ne se borne pas à prouver qu'il y a une histoire de l'amour, de la haine, du goût ou de l'odorat à travers les âges : elle montre que les façons de sentir et d'éprouver, loin de procéder de fonctions naturelles ou de facultés individuelles, sont mêlées à l'histoire des sociétés humaines, qu'elles s'accordent aux enjeux sociaux, moraux et politiques qui les traversent. Face à la pluralité des démarches de savoir qu'adoptent historiennes et historiens à ce sujet, ce livre vise à clarifier aussi concrètement que possible comment se fait l'histoire des sensibilités et ce qu'on peut attendre d'elle. Outre qu'il questionne les méthodes à l'oeuvre, l'usage des sources, les manières d'écrire ou de prouver, il prend le parti de puiser ses exemples dans toutes les périodes canoniques de l'histoire, de l'Antiquité à nos jours. https://lnkd.in/enCn7td5 #france #histoire #histoireculturelle Benjamin Caraco Julie Verlaine Odile Roynette evelyne cohen Éditions La Découverte

Lecture dominicale Michel Serres, disparu en 2019, est un penseur atypique, au style si particulier, dont la pensée traverse délibérément toutes les disciplines. Il est vraiment le philosophe de la communication. François Dosse lui consacre une imposante biographie, au sous-titre très évocateur (Michel Serres. La joie de savoir, Plon, 2024, 736 pages, 29 €). Elle suit les méandres de ses engagements, de son enfance agenaise à l’Académie française. Il convient de commencer par une enfance marquée par la guerre dont il a perçu les horreurs. Son œuvre est marquée par une référence constante à la mort. Un goût pour les lointains le conduit à l’Ecole navale et la marine qu’il quitte rapidement au profit de la philosophie. Il s’enthousiasme pour le structuralisme, les initiatives philosophiques des années 1968 (Vincennes) avant de prendre ses distances, mal à l’aise dans les querelles idéologico-politiques de l’époque. Sa thèse sur Leibniz est une clé de compréhension pour une œuvre plus unifiée qu’il ne paraît. Sa réflexion est guidée par le désir de confrontation entre les deux cultures des sciences et des humanités. Une pensée très personnelle se combine avec un sens des relations : ce sont de grandes proximités (Michel Foucault dans un premier temps, René Girard, Bruno Latour) mais aussi de violents conflits qui lui vaudront un refus de la Sorbonne en philosophie (il se contentera de l’histoire) puis du Collège de France. Il faut prendre en compte la dimension religieuse : élevé dans un milieu catholique, marqué par les figures de François d’Assise et de Simone Weil, il se distancie d’une religion institutionnelle au profit d’une quête mystique de plus en plus explicite. Ce fascinant parcours permet de mieux entrer dans l’une des pensées les plus originales de notre temps. #Michel_Serres Éditions Plon Revue Études

L'ouvrage "Vies rebelles" de Saidiya Hartman, publié aux Éditions du Seuil, constitue une contribution majeure à l'historiographie sociale américaine. L'auteure explore la période 1890-1935 à travers le prisme des jeunes femmes noires urbaines, révélant leur rôle crucial dans la transformation sociale. Sa méthodologie novatrice, combinant archives judiciaires et sociologiques, permet de reconstituer l'imagination radicale et les pratiques émancipatrices de ces actrices historiques longtemps invisibilisées. Une œuvre essentielle pour comprendre les dynamiques de résistance et d'innovation sociale dans l'Amérique post-esclavagiste. Découvrez notre chronique : https://cutt.ly/BeZ6JtRe #littérature #critiquelittéraire #bloglittéraire #livres #lecturedumoment #auteurs #passionlecture #bookstagram #chroniquelittéraire #lecturepassion #jaimelire #litteraturefrancaise #parlerdeslivres #histoiresociale #recherhehistorique #sciences #universitaire #archives #sociologie

RÉCEMMENT PARU. — « Introduction à l’histoire des sensibilités », de Christophe Granger et Sarah Rey, La Découverte, 128 pages. « L’histoire des sensibilités est aujourd’hui un champ de recherche florissant. Reliée à l’affirmation du sensible dans nos sociétés, elle étudie les sens, les émotions et les sentiments dans leur formation et leur transformation. Elle ne se borne pas à prouver qu’il y a une histoire de l’amour, de la haine, du goût ou de l’odorat à travers les âges : elle montre que les façons de sentir et d’éprouver, loin de procéder de fonctions naturelles ou de facultés individuelles, sont mêlées à l’histoire des sociétés humaines, qu’elles s’accordent aux enjeux sociaux, moraux et politiques qui les traversent. « Face à la pluralité des démarches de savoir qu’adoptent historiennes et historiens à ce sujet, ce livre vise à clarifier aussi concrètement que possible comment se fait l’histoire des sensibilités et ce qu’on peut attendre d’elle. Outre qu’il questionne les méthodes à l’œuvre, l’usage des sources, les manières d’écrire ou de prouver, il prend le parti de puiser ses exemples dans toutes les périodes canoniques de l’histoire, de l’Antiquité à nos jours. » https://lnkd.in/efwAeYve #histoire #société #historiographie

J'ai le plaisir de vous présenter mon compte-rendu des "Principes de politique" de J.-M. Vernier pour Actu Philosophia, excellente petite somme de philosophie politique réaliste thomiste, avec toute la précision attendue de ce professeur émérite en classes préparatoires. L'auteur déploie une approche alternative aux habituelles théories Modernes de la politique qui, qu'elles soient libérales ou illibérales, fondent depuis Machiavel leur réduction technique et pragmatique de la politique sur un postulat anthropologique pessimiste : l'Homme est méchant et mû de manière nécessaire par ses passions ou ses intérêts propres. Par contraste, le réalisme traditionnel de saint Thomas d'Aquin, dont la méthode n'est ni "déductive" (idéalisme) ni "pragmatique" (Realpolitik), permet de réévaluer les conditions d'une science du politique selon une méthode "compositive" des principes universels du bien commun avec leurs applications particulières selon un jugement de prudence. L'enjeu s'avère alors de redonner à la loi et à l'éducation la primauté spirituelle qui leur sied afin de réformer l'agir souverain et ordonner les rapports sociaux, en reconsidérant l'intentionnalité des agents que la mentalité positiviste avait amputé de leurs finalités. #philosophie #philosophy #politique #politics #moyenage #middleages #tradition #modernité #modernity #education #droit #right #loi #law #métaphysique #metaphysics #anthropologie #anthropology #thomisme #thomisme #machiavel #thomasaquinas

💡Cet été, prenez le temps de parcourir le dernier numéro de notre revue de recherche "Transversalités". 📖 Une réflexion consacrée au rapport entre charisme et institution. #recherche #publication

Il y a des moments dans la vie du chercheur que l'on célèbre : l'eureka et le moment du kaïros, c'est-à-dire celui du bon acte au bon moment. Lundi 27 mai, trois années d'études de la question du dialogue interreligieux ont abouti, avec la production d'un mémoire sur la question du rapport à l'altérité religieuse dans le scoutisme et l'obtention d'une licence canonique en science et théologie des religions. Ce travail a permis de relever l'étonnante vitalité de la pédagogie scoute et de repérer les contributions éducatives au dialogue d'un mouvement mondial. À la question essentielle de savoir à quoi sert le dialogue interreligieux aujourd'hui ou dans quelle direction peut-il se diriger, nous croyons que des réponses concrètes existent et permettent de penser qu'il est possible de contrer les tentatives explicites ou implicites de sabotage. C'est tout à l'honneur de l'Institut Catholique de Paris de pouvoir offrir un espace de recherche pour que théologie et sciences humaines puissent être articulées ensemble et ainsi faire avancer notre manière de penser notre rapport à la différence.

[⛪ Actualité] Quel rôle joue la littérature dans la formation des prêtres et leur compréhension du monde ? 📝 Cet été, le pape François a publié une lettre encourageant la lecture d'œuvres littéraires, soulignant leur impact sur la formation des prêtres. 💬 "Le pape François, dans cette lettre, propose une idée nouvelle : l'importance de la littérature pour la formation des prêtres et leur compréhension du monde. Il affirme que la lecture de la littérature est essentielle pour entrer dans les mystères de l'âme humaine, insistant sur son rôle irremplaçable dans la formation morale et spirituelle." 🎧 Découvrez le podcast de France Culture sur le sujet, avec William Marx, historien de la littérature et professeur au Collège de France : https://lnkd.in/eiHCtyas 💡 ... Et pour approfondir, retrouvez la lettre intégrale du pape via ce lien : https://lnkd.in/eeRnAy4D #Formation #Prêtres #Eglise #Littérature

"Ne pas céder à la fonction identitaire que certains continuent à vouloir assigner à l’histoire" " Cette sensibilité de l’opinion publique à l’histoire enseignée s’explique par la fonction d’intégration nationale qui lui est prêtée depuis le XIXe siècle. L’angoisse exprimée devant la dissolution de l’histoire nationale au profit d’une histoire prenant en compte les minorités et ouverte sur le monde relève le plus souvent d’analyses sommaires qui dissimulent des présupposés sans rapport avec l’argumentation scientifique et des fantasmes sans lien avec le contenu réel de l’enseignement dans les collèges et les lycées. Les débats sur les programmes scolaires mettent presque toujours en avant la question des contenus et de leur résonance politique – mobilisant des oppositions caricaturales, comme le choix entre Louis XIV ou l’Afrique médiévale –, alors que la réflexion devrait porter sur les formes concrètes de l’enseignement de l’histoire et leur portée intellectuelle. [...] Face à une révision nationaliste des programmes qui se focaliserait sur certains objets comme les grandes dates et les grands hommes qui auraient « fait la France », les leviers de résistance sont dans la discipline historique elle-même. Les enseignants disposent d’une formation scientifique qui leur permet de déjouer le piège d’un roman national imposé en intégrant les minorités et en développant l’esprit critique à l’instar de l’entreprise collective, coordonnée par Patrick Boucheron, de l’Histoire mondiale de la France (Seuil, 2017) qui revisitait les dates du roman national dans cette perspective. Résister, c’est ne pas céder à la fonction identitaire que certains continuent à vouloir assigner à l’histoire. L’histoire est un savoir critique et émancipateur, et c’est l’attachement à ces finalités intellectuelles qui est le meilleur rempart en continuant à donner aux élèves les clés pour comprendre la complexité du réel en prenant en compte la diversité des acteurs sans céder à la facilité des récits simplificateurs. " Propos recueillis par Luc Cédelle https://lnkd.in/e9dgJfJu

Au club CALCHES, ce samedi 1er juin 2024, Carmine Guilloux Oreste a réalisé une excellente présentation sur le thème POURQUOI L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE EN HAÏTI NE PRODUIT PAS DE CITOYENS PATRIOTES CONSÉQUENTS? Carmine a proposé cinq réponses. 1) L’enseignement de l’Histoire relève d’une pédagogie inefficace et archaïque qui ne rend pas les faits vivants à travers les visites de sites et l’analyse des objets. 2) Il y a trop de faiblesses et de biais dans la collecte des données historiques. La narration de l’histoire s’établit à partir de la confiscation des archives par les anciens colonisateurs. Elle a cité en ce sens Jean Fouchard (Le Racisme a la vie longue). 3) Il y a une carence d’investissement dans la formation des professeurs. 4) Il y a une absence de volonté de l’État de faciliter l’émergence de citoyens conséquents. 5) Il y a un déficit d’idéologie orientant l’enseignement de l’histoire vers le progrès et le patriotisme. Elle conclut sa présentation en formulant une question pour la discussion. Que proposons-nous pour que l’Haïti de demain ne ressemble plus à ce qu’elle est aujourd'hui ? Le professeur d’Histoire Frantz Hérald Moise a souligné avec raison que, hormis la période révolutionnaire (1791-1806), l’histoire haïtienne enseignée aux jeunes n’est qu’une suite d’intrigues, de trahisons et de complots pour la prise du pouvoir et la dilapidation des ressources publiques. Il propose de renforcer le cours d’éducation à la citoyenneté qui est déjà dans le curriculum officiel. Le pasteur et sociologue Wallière Pierre qui modérait le débat a indiqué qu’il faudrait toujours au moins une double approche dans l’enseignement de l’histoire. Il faut l’histoire des luttes et des difficultés, mais aussi l’histoire des triomphes et des espérances.  Olsen Jean-Julien a souligné qu’il existe d’autres approches d’étude et d’enseignement de l’histoire. L’une d’entre elles est « L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE À PARTIR D’EN BAS ». En Haïti, cela signifierait entre autres une histoire des résistances à l’esclavage par les Africains, de leurs croyances, de leurs visions du monde, de leurs modes de vie, de leurs luttes quotidiennes et de leurs espérances depuis 200 ans. Jean Fouchard (Marrons de la Liberté, 1972), Carolyne Fick (The Making of Haiti: The Saint Domingue Revolution From Below, 1990), Michel Rolph Trouillot (Silencing the Past: Power and the Production of History, 1995) et Jean Casimir (The Haitians, A Decolonial History, 2020) sont certains des auteurs qui ont utilisé cette approche. Pour continuer le débat sur le groupe, voici un excellent article, écrit par Andrew Port, sur les approches de l’histoire vue d'en bas, de l’histoire de la vie quotidienne et de la microhistoire.  https://lnkd.in/ezGTpTb2 CALCHES PROGRESSE! DEBA CALCHES YO AP VANSE!