En même temps que les choix politiques conduisent en France à la censure du gouvernement, renversé par une motion de censure après avoir engagé sa responsabilité, la Roumanie est en cours d'écrire une autre page de son histoire tumultueuse. À seulement 48 heures du second tour de l’élection présidentielle, la Cour Constitutionnelle a annulé le scrutin, plongeant le pays dans une crise politique sans précédent. Les votes de près de neuf millions d’électeurs sont annulés dans l’attente des conclusions d’une enquête en cours. Des questions émergent : la Roumanie, tout comme la Moldavie récemment, pourrait-elle être le théâtre ou l’enjeu d’expériences inédites de manipulation de masse ? Ou bien, à l’instar des électeurs américains, une partie de la population roumaine se sent elle en décalage avec un contexte socio-politique perçu comme éloigné des valeurs traditionnelles, ce qui les inciterait à privilégier un vote antisystème ? L'histoire nous dira la vérité. En attendant, rappelons que la démocratie repose sur des principes fondamentaux : le respect de la volonté populaire, la transparence des processus électoraux, l'indépendance des institutions, et la garantie des droits et libertés individuelles. C’est un système où le pouvoir émane du peuple et où les décisions doivent refléter l’intérêt collectif, tout en assurant un équilibre entre la majorité et la protection des minorités. https://lnkd.in/dkkVV8nV
Post de Ionut Tofan
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La Roumanie traverse une crise politique depuis l’annulation, à deux jours du second tour, de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle. Cette décision a suivi la percée de Calin Georgescu, candidat d’extrême droite et admirateur de Vladimir Poutine, lors du premier tour. Ce bouleversement a contraint le pays à former un nouveau gouvernement. Le lundi 23 décembre, après trois semaines de tractations, une coalition gouvernementale a été annoncée. Les deux grands partis traditionnels, dirigés par Marcel Ciolacu pour le PSD (social-démocrate) et Nicolae Ciuca pour le PNL (libéral), se sont alliés avec l’UDMR, représentant la minorité hongroise, et les députés des autres minorités. Cette coalition détient 54 % des sièges au Parlement. Marcel Ciolacu, bien qu’arrivé troisième à la présidentielle et ayant vu son parti réaliser son pire score aux législatives, a été reconduit au poste de Premier ministre. Les partis ont convenu de soutenir Crin Antonescu, du PNL, comme candidat unique pour la prochaine présidentielle. Cependant, cette alliance, perçue comme une continuité du gouvernement précédent, alimente la défiance populaire. Le vote en faveur de Calin Georgescu illustre un profond sentiment antisystème dans une population lassée des élites qu’elle accuse de corruption et de clientélisme. Plus d’un tiers des sièges au Parlement sont désormais occupés par trois formations d’extrême droite, constituant une opposition majeure. Oana Popescu-Zamfir, directrice du Global Focus Center, résume la situation : « Les gens ont développé l’idée que tout est manipulé, que la vie politique est dominée par des réseaux d’intérêts obscurs. » Selon le dernier Eurobaromètre, seulement 35 % des Roumains font confiance au Parlement. Les soupçons d’ingérence russe dans la campagne présidentielle continuent d’alimenter les tensions. Les services de renseignement roumains ont identifié un réseau de 25 000 faux comptes, dont près de 800 créés dès 2016, qui ont permis de rendre virale la campagne de Calin Georgescu. Le think tank britannique Foreign Policy Center a identifié plus de 600 acteurs affiliés à la Russie ayant contribué à sa visibilité, notamment via des médias d’État comme RT et Spoutnik. La chaîne Telegram InfoDefenseROM, publiant en roumain mais liée à des intérêts russes, a également joué un rôle clé. Des interrogations subsistent quant au financement de cette campagne numérique. Les autorités fiscales ont découvert qu’une initiative marketing initialement financée par le PNL avait été détournée pour rémunérer des influenceurs. Bogdan Peschir, programmeur informatique connu pour ses dons sur TikTok, est accusé d’avoir versé au moins 380 000 euros pour amplifier les contenus pro-Georgescu. Cette somme ne couvrirait qu’une partie des dépenses engagées. Le nouveau gouvernement devra rapidement organiser une nouvelle élection présidentielle, estimée pour le printemps 2025, après validation des candidatures par la Cour constitutionnelle.
En Roumanie, un nouveau gouvernement pour faire face à la Russie et à l’extrême droite
liberation.fr
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Fraude ou élection légitime ? Que pensent les candidats habituels, les anciens députés ou la députée actuel de la deuxième circonscription des Français établis hors de France sur l'élection présidentielle au Venezuela? Venez le découvrir dans cet article !
Fraude ou élections légitimes ? L’opinion des politiques français
lepetitjournal.com
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Qui connait celui-là, Erwan Balanant, député MoDem, qui en mars 2024 déposa un amendement pour supprimer le suffrage universel direct comme mode d'élection du Président de la république ? Ce ballon d'essai n'est pas anodin. Il vise à installer l'idée d'un changement des règles du jeu dans le paysage cognitif. Le raisonnement est des plus cynique : Si les règles du jeu en vigueur conduisent à faire élire Marine le Pen en 2027, il faut en changer. Le député du Finistère montre ainsi son mépris pour le peuple, ce même mépris de la démocratie qui incita les salopards à faire passer le traité de Lisbonne en 2008 contre la volonté du peuple souverain qui avait voté "non" lors du référendum de 2005. Bref, ce type d'individu devrait être définitivement dégagé du paysage politique français. Il est du devoir de chaque citoyen de «Considérer comme un ennemi public quiconque hait le peuple» (Cléobule de Lindos, fils d’Evagoras). La seule réforme électorale qu'il conviendrait d'adopter serait l'interdiction absolue de confier le moindre mandat parlementaire ou fonction ministérielle à toute personne ayant au moins deux nationalités. La double ou la triple allégeance est définitivement un problème. Concernant le droit de vote aux élections nationales, quiconque ayant plus d'une nationalité devrait être exclu du corps électoral.
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DEMOCRATIE & INSTITUTIONS Etant légitimiste par conviction et par expérience, le sport national visant à charger le Président de la République de tous les maux de notre pays m'attriste au plus haut point car la démocratie ne peut s'en sortir qu'en respectant le résultat des élections et les institutions, la valeur du droit, du fait majoritaire et de la représentation nationale. Les élections législatives de 2022 ayant produit une majorité relative pour le Président élu, ceux qui notamment militent pour la proportionnelle ont considéré que notre pays allait réaliser des compromis et des alliances, deux ans ont passé et tel n'a pas été souvent le cas, c'est regrettable et c'est une faillite collective. La dissolution ayant été décidée, les ex partis de gouvernement se sont alliés avec les extrêmes qui étaient les principales forces pour réclamer cette dissolution que les motions de censure successives allaient entrainer. On peut être enthousiaste ou désespéré face au nouveau front populaire, le futur proche nous montrera ce qu'on peut en penser mais je dois dire que le refus de gouverner du RN sans majorité absolue nous ramène à ce que tout le monde demandait au sein de l'Assemblée Nationale et de la société, de la négociation et du compromis, c'est à dire un peu d'équilibre dans ce monde de radicalité. Du coup quel est l'objectif de ceux qui voteront pour ce courant ? toujours manifester ? toujours vilipender ceux qui agissent ? Décidément, le 7 Juillet va devenir une date charnière !
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Le prétexte fallacieux d’un texte pour un déni de démocratie. Le bras armé (c’est sous cette appellation pacifiste qu’il se présente) d’un des partis indépendantistes, l’Union Calédonienne (de quelle union s’agit il) a lancé il y a plus de 2 semaines une vaste opération de destruction de l’économie calédonienne et de terrorisation de sa population. La raison: ce groupe reproche au chef de l’Etat le passage en force d’un texte, qui permettrait aux ressortissants français ayant 10 ans ou plus de résidence sur un territoire « sui generis », dont les compétences régaliennes sont excercées par la France, de voter aux élections locales. Passage en force ? Le texte a été proposé, et non imposé, par le chef de l’Etat, au vote des représentants de deux chambres institutionnelles de la République : le Sénat et l’Assemblée Nationale. Les deux se sont prononcées à une large majorité en faveur du texte. C’est un processus democratique, n’en déplaise à quiconque. La démocratie, c’est le respect du résultat des urnes. Se soulever pour renverser le pouvoir établi, c’est une insurrection. Quand le renversement du pouvoir se fait par une personne ou un groupe investi d’une autorité, de façon illégale, c’est un coup d’état. Le droit est le droit. Toute revendication est légitime, mais son expression doit être contrôlée et contrainte dans les limite du droit afin de conserver cette légitimité.
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Désolé pour celles et ceux qui me dénient le droit de participer au débat public sur la situation institutionnelle de notre pays mais j'enfonce le clou ce matin avec cette tribune d'une constitutionnaliste émérite qui rejoint un de mes posts précédents. Morceau choisi et conclusif de cette tribune : "Dans un contexte où un parti extrémiste, allié aux régimes les plus autoritaires, représente 30 % de l’électorat, la situation est assez simple. Soit nous ne changeons pas de mode de scrutin, convaincus que demain sera le grand soir qui donnera tout le pouvoir à tel parti, et nous déroulons un tapis rouge à ce parti. C’est lui qui profitera un jour de l’effet de loupe du scrutin majoritaire : il aura une majorité absolue avec 30 % ou 35 % des voix, car le barrage républicain ne fonctionnera plus. Soit nous adoptons la proportionnelle, alors un parti ayant 35 % des voix aura 35 % des députés. Il n’aura pas tout seul quasiment tous les pouvoirs. Il devra s’allier à d’autres pour gouverner. S’il y parvient, il devra faire des compromis, mettre de l’eau dans son vin. Sinon, un gouvernement se formera sans lui, par l’alliance d’autres partis. Le changement de mode de scrutin peut se faire tout simplement, par la loi ordinaire. Ce serait la voie de la sagesse. Notre régime politique fonctionnerait de manière plus mature et plus équilibrée." A priori cette réforme du mode de scrutin devrait recueillir l'assentiment de tous les partis politiques. Elle forcerait le monde politique à changer de culture et à cessé de miser sur le fait majoritaire, déformateur des réalités, oppresseur et créateur de blocages dans un pays désormais politiquement tripartite. Oui je suis magistrat et j'assume ce postuonnement non partisan mais soucieux de l'équilibre institutionnel de mon pays. J'applique les lois et je vois les dégâts et l'insécurité juridique qui pèse sur la justice du fait des changements récurrents de législation au gré des majorités partisanes qui se succèdent et qui souhaitent satisfaire leur électorat. Il est impératif de sortir de cette spirale dangereuse et de stabiliser notre législation en lui conférant une assise non partisane pour qu'elle soit durable et non modifiée dès la première alternance. #politique #crise #loi https://lnkd.in/e_ncBJWy
Marie-Anne Cohendet, constitutionnaliste : « Adopter la proportionnelle serait la voie de la sagesse »
lemonde.fr
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MOZAMBIQUE SYNTHÈSE du samedi 2 novembre 2024 #2 Objet de toute la ire de l’opposition, le Conseil national électoral (CNE) est dénoncé vivement pour toutes les fraudes largement documentées par les partis qui, dans les bureaux de vote, ont suivi avec attention le déroulement du scrutin et du dépouillement, quand ils n’en ont pas été empêchés. Taxé d’incompétence ou de négligence, ce CNE s’est retourné vers le Conseil Constitutionnel (CC) pour une décision finale quant à ces élections générales. Or, selon la loi et les analystes politiques, le rôle du CC n'est pas de compter ou recompter des bulletins de vote ou des listes électorales. Il a donc mis en demeure le CNE de récupérer et de fournir rapidement tous les documents propres à ces élections générales, sachant que, par ailleurs, les partis ont également des documents qui attestent d’un grand nombre d’irrégularités. Quelle que soit leur situation interne, tous ces partis s’accordent donc pour refuser et dénoncer le résultat de ces élections générales. Candidat malheureux de l’élection présidentielle, Vanâncio MONDLANE a été le premier se manifester avec véhémence et à lancer un premier mouvement de grève et des manifestations. Il continue à être soutenu par le parti PODEMOS dont le président Albino FORQUILHA, élu député, va devenir le chef de file de l’opposition au sein de l’Assemblée Nationale (AN). Lors d’une prise de parole, il a néanmoins affirmé que si Venâncio MONDLANE adhérait au parti PODEMOS, rien ne pourrait s’opposer à ce qu’il en devienne le président. Du côté de la RENAMO, l’échec cuisant de son président et candidat à la présidentielle, Ossufo MOMADE, va laisser des traces car ce parti passe de 60 à 20 députés à l’AN et perd le leadership de l’opposition. Largement désavoué, l’intéressé a donné sa démission mais elle ne sera effective qu’après un travail sur la succession et un congrès du parti. A ce jour, il faut surtout craindre pour le Mozambique une radicalisation des positions avec des affrontements de plus en plus violents et une contestation généralisée et irréductible. Dans un pays où 3% de la population est déplacée du fait des cyclones fréquents et du conflit armé qui a touché le nord, où près de 1.4 M de personnes sont victimes d’insécurité alimentaire aiguë, tout ralentissement économique ne peut conduire qu’à réel désastre humanitaire pour n’évoquer que celui-là. Sources uniquement locales (Presse écrite, radio, tv).
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Crise institutionnelle : et si on changeait de République ? Tout changer pour que rien ne change. Rarement la citation éculée du roman Le Guépard, de Tomasi di Lampedusa, ne s’est aussi bien appliquée à la vie politique française. Les manigances du président pour rester au pouvoir constituent une menace pour l’État de droit. En ne tirant aucune des conclusions qui s’imposaient après l’échec de son camp aux élections européennes et législatives, le président a précipité le pays dans un chaos politique et institutionnel sans précédent. Dans une incongruité démocratique, Gabriel Attal est toujours premier ministre, tout en étant le président du groupe macroniste, ou ce qu’il en reste, à l’Assemblée nationale. Compte tenu de l’impasse institutionnelle patente dans laquelle le pays est plongé, ne devrait on pas tirer un trait sur le présidentialisme consubstantiel à la Ve République qu’Emmanuel Macron a poussé à son paroxysme et qui, si rien n’est fait, conduira le pays dans les bras du RN? Ne faut-il pas s’attaquer aux failles d’une Ve République à bout de souffle, dont l’essentiel repose sur le fait majoritaire? N est il pas temps de passer par la convocation, prévue à l’article 11 de la Constitution, d’un référendum constitutionnel permettant aux électeurs et électrices de s’exprimer sur le cadre institutionnel qu’ils souhaitent ériger ensemble? Dans un souci de vitalité démocratique, l’introduction du mode de scrutin proportionnel ne devient il pas incontournable, de même qu’un rééquilibrage des pouvoirs au bénéfice du premier ministre, lui-même émanant des forces ayant trouvé une majorité à l’Assemblée? N est il pas temps de mettre en place un nouveau système politique? Un système qui, à la hauteur des aspirations démocratiques d’une société et de nouvelles générations, place les citoyen·nes au cœur du processus de décision et respecte les contre-pouvoirs? Depuis la dissolution, le danger d’une « trêve » démocratique https://lnkd.in/eS76g9tD
Depuis la dissolution, le danger d’une « trêve » démocratique
mediapart.fr
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