🇫🇷 Il y a 10 ans, les actions de groupe étaient adoptées en France (ou "70 balcones y ninguna flor").
Selon nos travaux au sein de l'Observatoire des actions de groupe et autres actions collectives, 37 actions de groupe furent engagées devant les juridictions judiciaires et administratives, dans les domaines suivants:
- 20 en droit de la consommation
- 12 concernant des discriminations
- 3 en matière de santé
- 2 dans celui des données personnelles.
Si 4 actions de groupe ont abouti à un règlement extrajudiciaire, 7 ont été rejetées au stade de la recevabilité ou du fond et seule 1 a dégagé une décision favorable à la demanderesse sur le fond mais elle s'est enlisée dans la procédure d'appel.
Les défis sont nombreux et bien connus. La Proposition de loi adoptée par l'Assemblée (2023), sans être révolutionnaire, avait tenté de surmonter certaines difficultés. La Proposition adoptée par le Sénat (février 2024) a fait marche arrière sur certains points. Ce texte a été très discrètement remis au travail en juillet 2024.
Alors que l'Europe avance, la France recule? Elle est l'une des 4 Etats Membres de l'Union européenne à ne pas avoir transposé complètement la Directive sur les Actions Représentatives en protection des intérêts collectifs des consommateurs (ce qu'elle devait le faire jusqu'en Décembre 2022).
Pour rendre la France 'compétitive' dans le marché de l'effectivité des droits des consommateurs et d'autres victimes, la France a besoin d'un texte courageux, englobant toutes les atteintes aux intérêts collectifs et contenant (qu'il nous soit permis de rêver):
- un système d'opt-out (qui n'a rien d'inconstitutionnel ni contraire aux principes processuels; autrement, alors que les consommateurs d'autres EM seront indemnisés, les Français seront laissés pour compte)
- un élargissement des entités susceptibles d'agir (autrement, ce seront les Entités qualifiées d'autres Etats membres qui le feront, ici et ailleurs)
- la reconnaissance encadrée du financement du procès par des tiers (pour une réelle égalité des armes)
- la réparation de tout préjudice causé (pour saisir toutes les externalités négatives)
- un système de cy-près ou fluid recovery qui permette d'affecter toute somme non récupérée par les membres du groupe à la 'cause litigieuse' (pour que la réparation globalement alloué ne soit pas à la dérive).
Aucune action de groupe n'aurait été engagée en 2023 ou en 2024. C'est le témoignage que le système a atteint sa limite.
Nous suivons les évolutions des Actions de groupe en France, l'implementation de la Directive Actions représentatives ainsi que les actualités internationales s'agissant des Class actions, Collective redress, Actions populaires dans notre site: https://lnkd.in/emunmpmN