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Un métier : la finance. Une philosophie : l'humanisme

Un énième gâchis, qui était malheureusement prévisible, dû à un statut coopératif qui refuse obstinément de considérer la possibilité de plus value pour des investisseurs prenant des risques importants, se contentant de les rémunérer à coup d'intérêts aux parts sociales, certificats d'investissement et autres prêts participatifs en "pillant" ainsi le compte de résultat (contrairement à la plus value). Tant que cette question de plus value ne sera pas réglée en permettant aux investisseurs d'espérer une juste rémunération du risque sans qu'il soit nécessaire pour cela d'épuiser le compte résultat, les coopératives resteront dans l'impossibilité de mener des aventures à haute intensité capitalistique. Donc exit l'innovation technologique, exit la transition énergétique... Qui restent ainsi réserver aux sociétés de capitaux "classiques". Solution : faire une SA classique dont les statuts embarquent un vote "une personne une voix" et qui réponde à l'article 2 de la loi Hamon. Et le tour est joué : l'esprit coopératif est respecté, la lucrativité limitée et la plus value possible pour les investisseurs. Je l'ai fait dans le passé : ça marche très bien !!! Mais évidemment cela échappe aux fourches codines de la "révision coopérative"... Et certains, que je nomme "les prébandiers de l'ESS", n'y ont pas intérêt !

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Jean-Marc DE BONI

Un métier : la finance. Une philosophie : l'humanisme

7 mois

Le problème est en fait très simple : supposons que vous êtes un particulier très vertueux qui ne cherche pas à s'enrichir en plaçant son argent mais souhaite juste le récupérer au bout de 10 ans. Vous souhaitez évidemment soutenir financièrement des innovations, donc des créations d'entreprises. Le hic c'est que statiquement 1 entreprise sur 2 qui se crée n'existe plus 5 ans après. Admettons que les entreprises vertueuses soient plus résilientes (ce qui est vrai, je l'ai vérifié avec La Nef), le taux de "casse" tombe à 30 %. Ce qui signifie que 30 % de vos investissements sont perdus. Je vous laisse calculer combien les autres entreprises dans lesquelles vous avez investi doivent vous servir de rentabilité pour que vous récupériez tous vos fonds dans 10 ans. Si vous êtes un peu moins "vertueux" et que vous souhaitez que votre argent vous rapporte au moins le taux du Livret A, je vous laisse refaire le calcul... Et vous comprendrez pourquoi la plus value est une juste rémunération des risques pris. Autrement cela s'appelle de la philanthropie et du don : ce n'est pas la même forme d'argent et cette forme d'argent est beaucoup moins abondante que l'investissement. Pour cause.

Jean-Marc DE BONI

Un métier : la finance. Une philosophie : l'humanisme

7 mois

Enfin et surtout, haïr l'argent est aussi stupide que de l'adorer : l'argent est un outil, il ne produit que ce que la main qui le tient en fait. Vous viendrait-il à l'idée de haïr ou d'adorer un tourne vis ?

L article 2 ne limite pas la plus value, c est pourtant essentiel d'y mettre des limites, pour penser à ce qui compte vraiment... que l'investisseur, une fois le risque passé, ne pille pas a son tour le compte de résultat en sortant ses dividendes (mécaniquement, une PV conduit à terme à ça) Tout comme mettre des limites a la rémunération des fondateurs qu'il s'agit de remettre a leur place de premiers participants a une aventure collective, sans plus. Et casser ce mythe infernal de l'entrepreneur (tjr un homme, au passage) L'histoire, c'est de limiter le TRI de l'investissement, tout en le corrélant au risque. Si le TP était considéré comme fond propre pure, et accepté par les principaux financeurs, l'affaire serait réglée. On peut aussi limiter les PV de SA en les encadrant vraiment via par ex le statut ESUS. Et en attendant, on peut hybrider, faire détenir des SAS par des SCIC ou des fonds de dotation, et s'auto limiter -> rapport d'activité de page 136 de mémoire de la foncière bellevilles. Bravo a railcoop pour cette tentative incroyable, courage Nicolas Debaisieux et ton équipe, vous étiez la trop tôt, comme François GOUDENOVE. Vous avez tracez la voix, et c'est déjà enorme, vous restez une source d'inspiration

Johan Baufreton

Directeur Régional Adjoint Les Scop Poitou-Charentes / Délégué de proximité #Macif

7 mois

C'est possible en effet de financer la plus value. Mais n'appelons pas ça des coopératives dans ce cas et encore moins de l'ESS. Inutile de chercher la contorsion. Par définition les coopératives se financent sur le temps long. C'est ce qui en fait des entreprises réellement durables. Les coopératives qui sont les vrais succès sont celles qui ont commencé petit pour devenir grand, il n'y a pas de mystère dans la recette. La tendance du monde de l'ESS à vouloir imiter les start up, les licornes... C'est le monde à l'envers. Et j'aimerai bien savoir comment la recherche de plus value n'impacte pas un compte de résultat à moyen terme de quelle que manière que ce soit....

Olivier Langlois

✨ Spécialiste de la RELATION à l'ARGENT ✨ Changez votre rapport à l'argent, libérez-vous des comportements qui vous freinent et déployez-vous pleinement, dans votre vie personnelle et vos activités professionnelles.

7 mois

J'ai l'impression qu'il y a des personnes qui tiennent au statut coopératif et à une certaine vision de l'ESS, pour qui les mots investisseurs et plus-value renvoient à des choses qu'ils rejettent 😌 .

Thomas PEDOT

Expert en Architecture IT et Développement Logiciel 🚀

7 mois

Jean-Marc DE BONI vous montrez que vous n'avez rien compris à ses structures. Pas grave, c'est le but d'éviter la spéculation et de garder l'entreprise au niveau où elle devraient rester. Rendre service pas être rentable. Railcoop n'aurait même pas dû exister si la notion de service publique n'avait pas été vendu à la finance.

Bertrand Guillot

Co-fondateur Les Communs de l'Energie

7 mois

C'est un problème plus profond que ça dans l'ESS. On peut faire des très grosse opération capitalistique en coopérative, les Danois font des projets éoliens offshore et des réseaux de chaleur solaire en coopérative. Mais ça c'est parce qu'ils font du financement de projet en allant chercher de la dette et des obligations. Ca c'est parce qu'une coopérative énergétique danoise est un regroupement de consommateur d'énergie qui vise à réduire leur facture. Le fait que le consommateur soit actionnaire de la coopérative fait qu'on crée une sécurité sur le débouché commercial que n'a pas une infra publique non monopolistique ou un projet privé classique. Le problème de l'ESS en France, c'est qu'elle ne vise pas à créer des services mais à concurrencer la finance. Une compagnie de train en ESS ne vise pas à faire circuler des trains mais à créer un véhicule financier permettant aux gens qui veulent faire sortir leur argent des banques de trouver un autre endroit ou le mettre. L'objectif n'est alors plus de "faire le moins cher et le plus efficace pour les usagers du train" (ce qui impliquerait d'aller chercher majoritairement du financement non ESS) mais de répondre aux critères des investisseurs ESS (et des dossiers de subventions).

Simon COSSUS BAY

Directeur Général - Enercoop Languedoc-Roussillon

7 mois

Le soucis c'est peut-être la notion d'investisseur même... Tant que les citoyens ne se reprendront pas en mai pour la gestion de leurs besoins vitaux, il y aura toujours qqun pour "investir" à leur place. et les maintenir dans une condition d'esclave. Car l'investisseur est aussi le maître. alors refuser obstinément a peut-être un sens si c'est celui de ne pas remettre son destin entre n'importe quelles mains.

Olivier Berland ⏚ 🐿️

Born at 324 PPM (421 in 2024 !) / Accompagnateur, animateur, de porteurs de projets citoyens d'ENR.

7 mois

Peut être pas si simple que ça… Ça fonctionne dans l’énergie avec Énergie Partagée , activité capitalistique s’il en est. Mais il est vrai qu’en l’espèce il s’agit d’une galaxie de petites entités coopératives agrégées dans un réseau par Énergie Partagée. Il n’e demeure pas moins que le fond d’investissement fonctionne et entraîne à son côté des acteurs financiers plus classiques.

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