À l’origine, la marque est un marqueur de qualité. Elle aide à retrouver facilement parmi ses concurrents les produits d’un producteur donné qui a donné satisfaction. Bref, il y a marque quand il y a risque de se tromper; il y a marque quand il y a un risque à ne pas la choisir du point de vue de l’acheteur.se. Mais dans le cas de Doliprane, on en est très loin. Le seul principe actif que l’on trouve dans du Doliprane, c’est le paracétamol qui est une molécule générique, libre de tout brevet. Aucun risque de performance moindre donc, si l’on choisit autre chose -surtout sur un marché aussi réglementé que celui du médicament. C’est ce que l’Assurance Maladie s’évertue à communiquer depuis des années pour baisser les coûts de remboursement, et c’est ce que le tapage autour de la vente de Doliprane par Sanofi est en train de contredire massivement. Alors même que Doliprane ne produit pas le principe actif mais se contente de le packager. Alors même que -si j’ai bien compris- l’enjeu du rapatriement de la production en France du principe actif se joue ailleurs : en l’occurrence à Lyon avec SEQENS et à Toulouse avec IPSOPHENE, qui n’ont rien à voir avec Sanofi. J’ai du mal à comprendre… Quelqu’un pourrait m’expliquer la dimension stratégique de Doliprane ?
Je n'y comprends pas grand chose non plus. Mais ça, ça m'a fait rire : https://www.legorafi.fr/2024/10/17/apres-son-rachat-par-une-societe-americaine-le-doliprane-existera-en-version-gout-burger/
Et plus de 90% des clients sont en France, donc sur quoi repose la crainte de délocalisation ? Doliprane est une « commodity »: ça n’a rien à faire dans le portefeuille produits de Sanofi, plus orienté innovation et qui a besoin de cash pour financer sa R&D sur l’ARN messager et autres innovations.
4 réactions: 1) Doliprane est une success story en terme de marque (ton sujet), c’est donc un bel actif auquel les français sont attachés, 2) les grands groupes pharmaceutiques préfèrent se concentrer sur les vaches à lait de type immunothérapie, diabète, etc. Si rien est fait, les « dogs » / « enclumes » ne seront plus fabriqués par personne 3) la plupart des médicaments sont fabriqués en Inde. Même si le Doliprane est low tech et basé sur du paracetamol nous avons un problème de souveraineté, de déclin général de l’Europe et de désindustrialisation qu’il faut freiner 4) On parle quand même d’un sujet sanitaire qui doit être appréhendé au delà de la rentabilité.
Effet Placebo ?? Après tout, nos dirigeants, ne sont peut-être pas des êtres plus rationnels que les consommateurs (!) Pourquoi diable choisir un Doliprane payant plutôt qu'un générique remboursé à 100 % et scientifiquement prouvé comme étant tout aussi efficace ? Les arguments de qualité et d’efficacité ne touchent peut-être pas la partie du cerveau qui guide réellement la prise de décision… ;-)
Très bon débat ce matin sur le sujet ce matin et par ici : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-economique/le-debat-eco-du-vendredi-18-octobre-2024-8309479
Un casse-tête à vous filer la migraine.
Global Key Account Manager chez DFE Pharma
2 moisLe lexique n'est pas correct et sous-évalue le travail fait dans les usines pharmaceutiques: Ce n'est pas que le packager, mais le "formuler", faire la galénique (mélange, granulation et compression des excipients avec le principe actif) et ce dans différentes, doses et différentes formes galéniques (sachets, gellules, comprimés, ...) Puis le conditionner selon l'usage (client d'une pharmacie, usager d'un hôpital).