Post de Karolien Haese

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avocat/administrateur chez DCH Avocats

La construction demeure un secteur spécialement polluant, particulièrement statique dans son mode de fonctionnement et peu enclin au changement. C’est un fait.   Dans ce domaine, relever les défis de la circularité est un véritable challenge dès lors qu’on attend de l’entrepreneur général qu’il construise vite, bien et à bas prix.   Par conséquent, il doit pouvoir s’approvisionner facilement et accessiblement en matériaux, pour pouvoir maintenir ses marges, ce qui dans le contexte géo-politique actuel est déjà une gageure.   A cela s’ajoutent les tendances politiques à la rénovation et la préservation du patrimoine, avec obligation d’indentification d’une touche verte mesurable et traçable. Souvent plus onéreuse que la démolition, dépollution et reconstruction, la rénovation demande une approche différenciée des chantiers que l'entrepreneur général de construction commence seulement à maitriser.   Le monde financier suit logiquement cette tendance, avec des taux d’intérêts plus attractifs pour des prêts de rénovation verts et une facilité d’acceptation des dossiers de financement, appuyant le changement d'écosytème.   Quant aux permis urbanistiques en tout genre, l’évolution législative va, ici aussi, vers une sérieuse simplification dès qu’il s’agit de rénovations dites énergétiques où vertes.   Une tendance certes appréciable et nécessaire mais emportant un surcoût réel qui n’est pas toujours bien mesuré, ni absorbé équitablement entre parties prenantes.   Prenons l’exemple de Bruxelles, capitale de l’Europe, visée pour ses passoires énergétiques et l’absence d’entretien de son bâti.   « Rénover écologiquement Bruxelles » est un rêve politique, une nécessité climatique mais un enfer pour ceux qui sont chargés de l’exécution.   La conséquence est que l’entrepreneur général s’affiche vert, réalise vert, mais souffre clairement dans un écosystème qui peine à s’adapter aux impératifs politiques, essentiellement faute d’un pouvoir d’achat suffisant, du simple particulier au marché public. A cela s'ajoute les problèmes de mobilité et les lourdeurs administratives dénoncées de longue date par le secteur.   Pour en revenir à la touche verte attendue, si le remploi des matériaux de construction, déchets ou surplus, fait incontestablement partie des "ce qu'il faudrait faire", il faut l'admettre, les filières de la circularité ne sont pas du tout au point, ni facile à organiser dans le domaine. Le choix d’une logistique plateforme permet certes d’éviter la récupération, le nettoyage, le et le stockage, mais il ne permet pas (encore) de travailler en volumes suffisants et en contrôle qualité qui seraient nécessaires pour assurer une plus grande systématisation du remploi, le rendant plus attractif, tant dans les prix que la disponibilité. Un débat à poursuivre Embuild - The Belgian Construction Association Buildwise ecobuild.brussels Marco Seco Régis Gaspar Aurèle de Merode Frederik Leloup Michel A. de Kemmeter

Coliseum, chaînon manquant d’une construction circulaire

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