Le leader français de l’industrie pharmaceutique SANOFI vient de confirmer qu’il entend se séparer de sa division "médicaments grand public" qui comprend des compléments alimentaires et divers produits vendus sans ordonnance comme le Novanuit (pour le sommeil), le Mucosolvan (contre la toux), l'Allegra (rhinite), le Maalox (maux d’estomac), la Lysopaïne (affections de la gorge) ainsi que le paracétamol Doliprane pour soulager la douleur.
Cette décision a été justifiée par le souhait de se concentrer sur les médicaments et les vaccins innovants dans le domaine de l’oncologie immunologie et la nécessité d'économiser pour satisfaire ses besoins d’investissement dans la recherche.
A ce jour 2 offres de rachat sont parvenues de fonds d’investissement américain et franco-émiratis-singapouriens, ce qui fait craindre de potentielles délocalisations à l'étranger à terme, malgré les belles promesses habituelles de n’en rien faire, qui n’engagent comme à chaque fois que ceux qui y croient.
Ces craintes apparaissent d’autant plus sérieuses que de telles délocalisations, au-delà des pertes d’emploi découlant de la fermeture des centres nationaux de production, pourraient générer des pénuries.
Celles-ci pourraient prendre leur source dans la volonté des nouveaux propriétaires d’obtenir un maximum de profits en augmentant les prix de leurs médicaments pour rentabiliser leur achat. Or, comme l'État français régule les prix en ce domaine, les marchés où les prix sont plus faibles courraient le risque d’être défavorisés par rapport à ceux où les prix sont plus élevés, ce qui se traduirait irrémédiablement par une baisse de l’offre. Des tensions sur l’approvisionnement risqueraient alors d’apparaitre, comme c’est déjà le cas aujourd’hui sur certains produits, et ce même en dehors des périodes de forte demande comme l’hiver.
Cela sans parler d’une crise sanitaire majeure comme la planète en a connu avec la covid, où les demandes ont grimpé en flèche et les ruptures d’approvisionnement se sont multipliées (cf. le cas des masques, gel hydroalcoolique, vaccins …).
C’est d’ailleurs ce manque de produits de santé "made in France", soulignant la dépendance du pays envers l'étranger, qui avait conduit le Président de la République à préconiser la reconquête de ce champ pour retrouver notre souveraineté pharmaceutique, et à choisir le Doliprane comme un symbole de la reconquête de la souveraineté pharmaceutique française.
Comment alors ne pas s’étonner de ce nouveau retournement ?
La réponse provient peut-être des lieux de production du principe actif du Doliprane, le paracétamol, qui se situent depuis près de 40 ans, en Inde, en Chine, en Turquie ou aux Etats Unis, pays désormais fournisseurs de 80% du marché mondial...
Ne serait-il alors pas temps de réagir et d’avoir une politique industrielle européenne - à défaut d’une vision nationale - comme celle des Etats-Unis venant d’investir plusieurs centaines de milliards de $ pour relocaliser leur production de médicaments ?
Merci de partager cet article intéressant sur l'engagement d'UPSA en faveur de la souveraineté sanitaire. La relocalisation du principe actif du paracétamol en France est un projet passionnant qui pourrait avoir un impact significatif sur l'environnement et l'accès aux médicaments. Quels sont les défis les plus importants que UPSA a rencontrés dans ce projet ?