Bureau Comité Entreprise Européen SNCF Select Committee at SNCF European Works Council
Fret SNCF, entreprise leader du fret ferroviaire en France, va disparaître le 1er janvier prochain pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes baptisées Hexafret pour le transport de marchandise et Technis pour la maintenance des locomotives, a annoncé la direction ce lundi 4 novembre. C'est la deuxième étape du plan de discontinuité négocié par l'État français avec la Commission européenne, pour éviter une procédure de redressement qui aurait pu conduire à la liquidation pure et simple de la société, qui emploie 5000 salariés. La Commission avait ouvert au début 2023 une enquête à l'encontre de l'État français, soupçonné d'avoir versé des aides considérées comme illégales à Fret SNCF entre 2005 et 2019, pour un montant estimé à 5 milliards d'euros. Le ministre délégué aux Transports de l'époque, Clément Beaune, a choisi de négocier un «plan de discontinuité» avec les instances européennes, considérant «qu'il y avait plus de risque» à se lancer dans une procédure judiciaire au long cours avec l'éventualité de se voir obligé de tout rembourser et donc de liquider la société au bout du processus. Aucun licenciement «La SNCF s'est battue aux côtés de l'État pour obtenir la discontinuité la plus modérée possible», a indiqué le président de Rail Logistics Europe, la holding regroupant toutes les activités fret de la SNCF (Fret SNCF, Captrain, transport combiné...), Frédéric Delorme. Fret SNCF a donc été contraint d'abandonner 23 flux de marchandise parmi les plus rentables à la concurrence - des opérateurs belges, allemands et français - soit 20% de son chiffre d'affaires et 30% de ses trafics. Cette opération a été réalisée au premier semestre 2024. La deuxième étape, avec la disparition de Fret SNCF au profit d'Hexafret et Technis, interviendra le 1er janvier prochain avec à la clef la suppression de 500 emplois, soit 10% des effectifs. Il n'y aura aucun licenciement ont promis la SNCF et le gouvernement, l'ensemble des cheminots étant transférés dans d'autres entreprises du groupe ferroviaire. Une troisième étape doit se dérouler fin 2025-début 2026, avec l'ouverture du capital de Rail Logistics Europe, «mais avec une ligne rouge, que le groupe SNCF reste majoritaire», insiste Frédéric Delorme. La disparition de Fret SNCF, leader du secteur avec un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros annuel et près de la moitié des parts de marché en France, «est très dure pour les cheminots», a reconnu Frédéric Delorme, qui estime que les conditions sont réunies «pour se développer sur le plan économique» malgré l'affaiblissement de l'entreprise. Tous les syndicats de la SNCF ont demandé à être reçus par la direction du groupe cette semaine, dernière étape avant un probable préavis de grève selon des sources syndicales. https://lnkd.in/ejUdf92d
Jean-Paul Stevenard
3 sem.
Pendant ce temps-là, la DB a su faire fructifier DB Schenker pour la vendre ensuite sans difficulté.
Benoît Mabille
3 sem.
Grève pour fragiliser encore plus l'entreprise et le secteur tout entier...
Jean-Francois MEUNIER
3 sem.
Un véritable massacre orchestré depuis Bruxelles dont un des objectifs essentiels, depuis le début de ses multiples réformes ferroviaires, est la disparition des entreprises publiques d'Etat. C'est pour cela que la concurrence a été introduite de façon sauvage, laquelle s'est précipitée sur les trafics faciles et rentables, ceux qui restaient dans un paysage de désindustrialisation désolant. Ensuite on a rendu l'actionnaire impuissant, incapable de recapitaliser quoi que ce soit sous prétexte d'aides d'Etat interdites, même après avoir supprimé la garantie de l'Etat sur les emprunts à contracter pour investir. Tout a été transformé en SA, on a vendu ERMEWA, AKIEM et maintenant on finit la destruction en scindant le peu qu'il reste en deux, en cédant obligatoirement des flux à la concurrence qui n'en demandait pas tant. Il n'y a aucune chance pour que ce désastre se transforme en réussite malgré tous les propos lénifiants qui feront écran de fumée. J'ai beaucoup de tristesse pour tous les cheminots qui se battent depuis 20 ans en ayant défendu cette si belle activité du ferroviaire, et beaucoup de rancoeur envers les politiques qui ont démontré leur lâcheté et leur veulerie face à la Commission.
Thierry Marty
3 sem.
Je doute que les cheminots laissent démanteler FRET SNCF sans combattre... C'est un gros conflit social qui s'annonce pour la fin de l'année.
Henri Plantevin
2 sem.
Encore une fois, une honte européenne guidée par des ultra-libéraux qui vont se gaver en volant les clients de Fret SNCF à leur profit, Ne soyez pas surpris lors des prochaines élections européennes que les gens se détournent des urnes ou élisent encore en plus grand nombre les extrêmes. L'Europe des capitaux existe, l'Europe des peuples est oubliée depuis longtemps au profit des fonds de pensions et du capitalisme pur et dur. "La propriété, la direction, le bénéfice des entreprises dans le système capitaliste n'appartiennent qu'au capital. Ceux qui ne le possèdent pas se trouvent dans une sorte d'état d'aliénation à l'intérieur même de l'activité à laquelle ils contribuent. Non, le capitalisme du point de vue de l'homme n'offre pas de solution satisfaisante". (De Gaulle)
Florent Cozon
3 sem.
"Fret SNCF a donc été contraint d'abandonner 23 flux de marchandise parmi les plus rentables à la concurrence - des opérateurs belges, allemands et français - soit 20% de son chiffre d'affaires et 30% de ses trafics. Cette opération a été réalisée au premier semestre 2024." Cela ressemble furieusement à EdF qui s'est vu contraint par Bruxelles de pondre l'ARENH. En effet, de par son comportement prédateur sur les sociétés d'élec en Europe (pour fourguer plus facilement son nuke excédentaire), les caves (allemands entre autre) se sont rebiffés et Bruxelles a mis en place un ultimatum. C'était l'ARENH ou bien payer 7 Mds d'amende.
Julien Berteloot
3 sem.
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Cyrille VAINSONNEAU
3 sem.
J'espère qu'ils n'ont pas utilisé un cabinet de communication pour des noms pareil. Bien que futile, le principal reste la casse de l'outil de travail et de FRET🥺😡
Frédéric CAPPELE
3 sem.
Encore un énième éclatement de notre système ferroviaire qui provoquera une perte de notre polyvalence, de notre réactivité ainsi que l'optimisation des flux sur le réseau... Nous nous "tiers-mondisons" peu à peu comme la santé, l'énergie, l'éducation et notre savoir-faire...
Bureau Comité Entreprise Européen SNCF Select Committee at SNCF European Works Council
3 sem.23 flux parmis les plus rentables abandonnés à la concurrence, 500 nouvelles suppressions d’emplois et ouverture du capital de Rail Logistics Europe […] Quand il faut vraiment casser notre outil historique, pour celles et ceux qui ont connu ce que représentait le Fret ferroviaire en matière de logistique fine sur tout le territoire, il y a 30 ou 40 ans en France ‼️Le début de la fin aura vraiment été marqué par la spécialisation en interne et la fin du wagon isolé sous sa forme originelle, avec la déstructuration de notre outil de production et la perte totale de polyvalence. Imaginez des trains supprimés à l’époque, quand les locomotives et les conducteurs étaient soudain gérés par les activités. Si on ose encore nous certifier que tout cela n’est pas voulu ou planifié en haut lieu ! En 36 ans de boutique, je pourrais vous écrire un roman (et en plusieurs tomes) sur les restructurations permanentes du Fret, les discours et objectifs qui ont accompagné avec au passage des agents socialement broyés de l’exécution aux Cadres Supp, surtout chez les plus motivés. Quelle tristesse quand on voit comment nos routes sont désormais saturées de poids lourds et qu’il parrait que nous devons respecter des objectifs climatiques…